Église luthérienne

http://www.eelf.org/

Eglise Réformée d'Alsace et de Lorraine et Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine http://www.epal.fr/

Paroisse protestante Saint-Etienne du Perreux (Val de Marne) http://www.eelf-leperreux.com/

Paroisse protestante de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) http://www.noisy-protestants.com/NoisyleSec/

Eglise évangélique luthérienne de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) http://www.noisy-protestants.com/NoisyleGrand/

Élise luthérienne Saint-Matthieu , Pontault-Combault (Seine-et-Marne) http://www.saintmatthieu-protestant.org/

Paroisse du Mont-Vaudois (Inspection de Montbéliard) http://mont-vaudois.ifrance.com/mont-vaudois/

Paroisse de Seloncourt - Bondeval (Doubs) http://membres.lycos.fr/apeelseloncourt/index.htm

Luther et Bach, la "Messe Allemande" et la musique liturgique http://www.lutheranquarterly.com/Articles/2001/3-Autumn/lq153_04.317_335.pdf

Fédération Luthérienne Mondiale (en français) http://www.lutheranworld.org/Welcome.FR.html

Un site sur Dietrich Bonhoeffer (anglais) http://www.dbonhoeffer.org/

Une biographie de Karl Barth (en anglais) http://people.bu.edu/wwildman/WeirdWildWeb/courses/mwt/dictionary/mwt_themes_750_barth.htm

Une biographie de Rudolf Bultmann (en anglais) http://people.bu.edu/wwildman/WeirdWildWeb/courses/mwt/dictionary/mwt_themes_760_bultmann.htm

Un site sur Karl Barth (anglais) http://www.ptsem.edu/grow/barth/


        . Doctrine : contenue dans les 7 " Livres symboliques ", dont la Confession de foi d'Augsbourg rédigée en 1530 par Philippe Melanchthon, disciple de Luther.

Organisation : variable : la Fédération luthérienne mondiale (FLM) regroupe 124 Églises dans près de 90 pays et 57,8 des 61,5 millions des luthériens du monde, soit 94 %.

President : évêque Christian Krause (Allemagne). Secr. général : pasteur Ishmael Noko (Zimbabwe). Nombre de luthériens:70 000 000


Dès le début de la Réforme, les thèses de Martin Luther (1483-1546) se propagèrent en France, comme en témoigne le cénacle des «luthériens» de Meaux,constitué en 1521. A la même époque, la ville de Strasbourg, une partie de l'Alsace et le Pays de Montbéliard furent aussi gagnés aux idées du Réformateur.

Au moment des persécutions, le luthéranisme put se maintenir à Paris grâce aux chapelles d'ambassades (notamment celle de Suède en 1626) jusqu'à la création, par napoléon en 1808 d'une Église consistoriale de la Confession d'Augsbourg dont le siège était à Strasbourg. Elle se développa à Paris, en banlieue et même à Lyon (1863) et Nice (1866). La perte de l'Alsace après la guerre de 1870 obligea le luthéranisme français à se réorganiser en formant l'Église évangélique luthérienne de France constituée de deux Inspections ecclésiastiques, à paris et au Pays de Montbéliard.

Les luthériens franciliens sont environ 6000 . En Alsace, où les Églises ont gardé le régime concordataire, les luthériens membres de l'Église de la Confession d'Augsbourg d'ALsace et de Lorraine sont environ 200 000. Ces deux Églises sont réunies dans l'Alliance Nationale des Églises Luthériennes de France.

La foi des luthériens

Certaine du salut par la seule grâce de Dieu, l'Église luthérienne affirme l'amour gratuit de Dieu pour tous les hommes. Se fondant sur la seule autorité de la Bible, le chrétien n'a plus à oeuvrer pour mériter son salut; par la foi, il répond librement à l'appel de son seul Seigneur et sauveur, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour lui.

Comme les soixante millions de luthériens dans le monde, notre Église se sait en communion avec la chrétienté universelle dont la foi s'exprime dans le Symbole des Apôtres et le Symbole de Nicée-Constantinople. Protestante, l'Église luthérienne se veut aussi résolument oecuménique.


La réforme et la contre-réforme.

Le christianisme à la fin du XVème et les origines de la réforme.

A) Croyance et pratiques des laïcs.

La société européenne est chrétienne (fin du XV), signifiant l'adhésion aux dogmes et le respect de pratiques obligatoires. Contenu du dogme dans le Credo: croyance en un Dieu en trois personnes: Père, Fils et Esprit.

Fils: sauveur des hommes condamnés par les péchés (le premier: Adam)

La Trinité, l'Incarnation et la Rédemption sont des mystères indémontrable, et il faut les accepter, ce qui représente un acte de foi et permet le don de la grâce de Dieu.

Définition: -Trinité: dans la religion chrétienne, désignation de Dieu en trois personnes distinctes. Fête le 1er dimanche après la pentecôte. -Incarnation: Mystère de Dieu fait homme en Jésus-Christ. -Rédemption: salut apporté par Jésus-Christ à l'humanité pécheresse. Les sept sacrements produisent la grâce divine et sanctifient les âmes.

Pratiques obligatoires: - trois sacrements: 1° baptême 2° mariage 3° extrême-onction - messe dimanches et jours de fêtes - confession et communion - jeûne et abstinence (périodes).

Mais cette christianisation reste ambiguë et incomplète, du faite du mélange de l'enseignement du clergé et de croyances plus ou moins magiques. La religion est donc populaire et sans frontière entre l'ordre naturel et surnaturel, Dieu et le diable sont sans cesse à l'oeuvre.

Tous les événements sont les conséquences des forces surnaturelles. De ce fait, la maladie est envoyée par Dieu. Le culte des saints guérisseurs, qui, grâce à la renaissance, est imprégnée de magie. La mort est un passage et intégrée à la vie. Communion des saints: lien entre vivants et morts, par prières. Intimes relation entre vivants et morts (cimetières au milieu des villages).

Des rites et pratiques d'un certain nombre de croyances sont fait par le peuple et les nobles (rois) n'ayant rien à voir avec le christianisme (veille de la Saint-Jean; bûche brûlé à Noël; sonneries de cloches à la toussaint pour accueillir les morts). Le clergé essaie de lutter contre les croyances aux sorciers et aux revenants, mais ses propres insuffisances rendent la lutte aléatoire.

B) Les insuffisances du clergé.

Le clergé est très nombreux, ce qui implique des dépenses excessives. Les dîmes, les offrandes (mariages, sépultures), quêtes, donations sont les revenus que doivent donner les laïcs. De plus, le clergé est à l'origine d'abus: simonie (vente de biens spirituels, de choses saintes), cumul des bénéfices. Exemple: Rome, le pape (népotisme: favoriser les membres de sa famille), attire le maximum d'argent aux églises nationales.

Les curés, les évêques occupent plusieurs sièges afin d'y gagner d'avantage. Les prêtre des villes augmentent leur revenues sur les clercs campagnards, qui donnent mauvais exemple (ivrognerie, concubinage). L'absence de formation des futurs pasteurs ne permet pas de combler l'attente des fidèles. La plupart savent lire et écrire, et quelques-uns d'entre eux ont suivi un enseignement scolastique à l'université. Les dominicains et fransciscains arrivent quelque peu à combler ce manque.

C) Le désir de réforme.

Depuis le XIVème siècle, une série de cataclysmes a ébranlé la chrétienté: Grande Peste (1348), Guerre de Cent Ans, le Grande Schisme, conflits entre papes et conciles et les plusieurs pape régnant entre 1378 et 1417. Des peurs collectives s'installent: la peste, Satan, les sorciers et surtout peur de la mort, du jugement et de l'enfer. Les premiers livres et les peintures relatant cette peur ont bon succès.

Mais les fidèles cherchent des assurances dans le culte de la Vierge, des saints, des pèlerinages, des neuvaines (suite de prières pendant neuf jours), ce qui développe la piété individuelle. Mais les âmes d'élites cherchent la solution dans le mysticisme (possibilité de l'union parfaite avec Dieu dans la contemplation).

La " devotion moderne " se base sur les écrits de mystiques rhénans du XVI et intériorise le message évangélique. " L'imitation de Jésus-Christ " (1440) n'apporte pas une solution satisfaisante. Seul une réforme peut faire changer cela, mais le concile ne veut pas se réunir. Mais en Espagne et chez les franciscains/bénédictins, une petite réforme est opérée. Début XVI: crise religieuse sans aucune solution.

La réforme protestante.

A) Luther et le luthéranisme.

Martin Luther (1483) est ordonné prêtre, et est docteur en théologie. Sa doctrine de la " justification pour la foi " (indulgences et communion des saints n'ont aucun sens) lui édicte de publier ses 95 thèses dénonçant le pape qui ne peut pas pardonner les péchés; seul Dieu le peut.

Soutenu par les milieux humanistes, Luther publie trois livres, dont 41 propositions seront condamnées par le pape. Luther brûle la bulle pontificale et sera excommunié. Lors de sa fuite à Wortbourg, ses livres ont du succès. En rentrant à Wittenberg, il prend parti pour la " Guerre des Paysans ", demandant une religion renouant avec les traditions de l'Eglise primitive.

B) La diffusion du luthéranisme.

A partir de 1525, le luthéranisme en Allemagne prend un grand essor; de plus, la faiblesse du pouvoir impérial et les princes voulant gagner de l'argent (pillage du clergé) aident beaucoup. Une suite de mésentendus entre le princes, la diète d'Augsbourg partage l'Empire entre les deux confessions. Entre-temps, le luthéranisme a gagné les pays scandinaves (Danemark: religion d'état dès 1536).

Dès 1530, la doctrine luthérienne est exposée dans le " Catéchisme " (1536) par Luther et dans la " Confession d'Augsbourg " par Melanchton.

Triple fondement: - justification par la foi- sacerdoce universel (tous prêtres)- autorité de la seule Bible.

Luther rejette donc l'idée du clergé. Il nie les saints et conserve trois sacrements: baptême, pénitence ( Profond regret, remords d'avoir offensé Dieu, accompagné de l'intention de réparer ses fautes et de ne plus y retomber, dans la relig. chrétienne), eucharistie. Marié depuis 1525, il passe la fin de sa vie à traduire la bible en allemand et meurt en 1546.

C) Sacramentaires et anabaptistes.

D'autres réformateurs développent des idées différentes de celles de Luther, dont Ulrich Zwingli (1483-1531), prêtre, prédicateur et humaniste. Ses positions sont plus radicales: il épure le culte, enseigne la prédestination, nie la présence réelle. A Bâle, ses idées sont propagées par Oecolampade (1482-1531). Mais Zwingli se heurte aux cantons catholique et à Luther, qui le traite de " sacramentaire " (personne appartenant à la secte chrétienne hérétique du XVIe siècle niant la présence réelle dans l'Eucharistie).

En 1531, Zwingli est tué à la bataille de Kappel opposant cantons catholiques et réformés. Mais cantons de Berne, Bâle et Zurich reste réformés et Zwingli a une grande influence sur Calvin. En 1536, Bucer (Strasbourg) réussit à réconcilier luthériens et sacramantaires.

L'anabaptisme apparaît en rupture avec le catholicisme, mais avec la pensée de Luther et des sacramentaires suisses. C'est une aspiration religieuse sans contenu très défini où l'attente de la venue du Christ et un communisme religieux se rattachant à l'Eglise primitive millénariste. Le refus de baptiser les enfants mais les adultes indiquent le nom.

Karlsatadt et surtout Thomas Münzer, anabaptiste, inspirateur de la guerre des Paysans s'inscrivent dans la tendance violente à faire disparaître les impies. Mais cette tendance s'écroule dès 1535. L'autre tendance sera pacifique et se propagera dans la clandestinité.

D) Calvin et la calvinisme.

Né en 1509 en Picardie, son père est secrétaire de l'évêque, Jean Calvin faite des études de droit. En 1531, il s'installe à Paris et est gagné par les idées nouvelles. Ces novateurs (d'Etaples, Briçonnet, Budé, Cop, Mme de Navarre) préconisent la réforme de l'Eglise sans rupture avec Rome. Mais certains se rallient à Luther ou Zwingli, comme Calvin. Après l'affaire de Placards (oct. 1534) l'attitude de François 1er se durcit à l'égard de hérétiques. Calvin se réfugie à Bâle ou, en 1536, il publie en latin  "Institutio christianie religionis ", exposé clair et complet du calvinisme.

Installé à Genève en 1541, il fait adopter par le conseil de ville (consistoire: 6 pasteurs + 12 anciens) des ordonnances ecclésiastiques. Haute surveillance et aucun hérétique: Michel Servet envoyé au Bûcher en 1553 car niant le dogme de la Trinité. Calvin crée en 1559 une Académie afin de diffuser sa doctrine.

Calvin fonde la religion chrétienne sur les trois mêmes principes de Luther, mais en poussant plus loin le conséquences. La réussite matérielle est un signe d'être élu, c'est pourquoi on peut expliquer le dynamisme économique de certains pays calvinistes. De plus, la bible peut être accessible par une lecture directe et quotidienne simple.

Calvin, esprit rigoureux et précis, organise chaque Eglise soit par les sacerdoces, les ministères si ces premiers sont inexistants. Le culte des saints est rejeté et il y a 2 sacrements: baptême et cène (communion sous les deux espèces (pain et vin)). Le culte consiste dans la prédication, la prière et le chant des psaumes, dans un temple dénué de tout ornement (sauf la bible et la chaire).

A la mort de Calvin (1564) ses idées se sont propagées dans plusieurs pays, dont la France, où la répression de Henri II ne désorganise pas le premier synode (1559). En Angleterre, la Réforme est l'oeuvre des souverains. Edouard VI et Elisabeth I établissent l'anglicanisme, compromis entre le catholicisme et le calvinisme. Hiérarchie et liturgie catholiques restent (rejet du célibat) mais adopte un dogme de 39 articles (1563). En Ecosse, John Knox introduit le Confession de l'Eglise presbytérienne, de stricte orthodoxie calviniste.

La réforme catholique.

L'église romaine s'avère incapable de réformer son dogme, la réforme se fait en dehors d'elle et contre elle. Rome réagit en 1535 de deux façons:

1° contre-réforme: défense (doctrinale et violente) 2° réforme catholique: réponses originales apportées aux fidèles.

A) Le rôle des ordres religieux.

En 1528, Matteo Baschi (I) fit approuver par le pape la première réforme: les capucins (prédications dans les milieux populaires). Des nouveaux ordres sont crées adaptés aux besoins du temps. En 1524, Gian Pietro Carafa (futur Paul IV) crée les théatins (congrégation de clercs réguliers).

Ignace de Loyola, guerrier blessé, se tourne vers le pape qui acceptera en 1540 (Paul III) les constitutions de la " compagnie de jésus", ayant trois voeux: pauvreté, chasteté et obéissance (au pape). Portant l'habit des prêtres séculiers, ils se consacrent à toutes les formes d'apostolat: missions lointaines, enseignement. Les futures jésuites reçoivent une formation théologique et humaniste.

B) L'oeuvre du concile de Trente.

Clément VII (1523-1534) est un Médicis, artiste et indolent, et mesure mal le péril luthérien. Mais Paul III (1534-1549), un Farnèse, prend des initiatives. En 1542, il crée la congrégation du Saint-Office, tribunal chargé de juger sans appel les causes d'hérésie. La guerre entre François Ier et Charles Quint et les négociations difficiles pour tenter d'amener les protestants à venir exposer leurs thèses, retarde l'ouverture du concile. En 1545 à Trente est ouvert ce concile, mais l'absence des protestants, et la reprise des luttes entre la France (le roi) et les princes luthériens, suspend les travaux. Mais Pie IV rouvre le concile devant le progrès du calvinisme (113 en 1562 ... 237 en 1563)

L'oeuvre du concile de Trente porte à la fois sur le dogme et la discipline.

Discipline: Le concile réfute les thèses protestantes et affirme la doctrine catholique: liberté d'accueillir ou de refuser la grâce divine; la Tradition est un élément de la Révélation; le sacerdoce est sacré; les 7 sacrements et le christ est présent dans l'eucharistie, avec transsubstantation; les saints sont des intercesseurs à qui s'adresser. En matière de discipline, le concile dresse un catalogue, ou index, des livres interdits aux fidèles, interdit les mariages clandestins, maintient le célibat et le latin, et recommande la fondation d'un séminaire dans chaque diocèse pour la formation des clercs.

C) La division de la chrétienté.

L'action des ordres nouveaux (jésuites), et la répression permettent à l'Eglise romaine de regagner, au milieu du XVI, une petite partie du terrain perdu et de stopper l'avance protestante. En Espagne et en Italie, le luthéranisme est résolu. En Allemagne du sud, le jésuite Pierre Canisius contribue à renforcer les positions catholiques. Mais la condamnation sans appel du protestantisme prononcé par le concile et l'autorité accrue du pape, achève de diviser la chrétienté occidentale: vers 1565, une Europe protestante (luthérien, calvinisme, anglicane). Cette division entraîne de sanglants affrontements en Europe jusqu'au milieux du XVIIème siècle.

La déchirure reste consommée, et marque profondément la sensibilité collective. Ces différences n'empêchent pas d'importantes convergences entre ces Eglises: une foi commune en la divinité du Christ et de l'Evangile; un souci pastoral de mieux transmettre cette foi par le catéchisme et la prédication.

France, Angleterre et Espagne dans la seconde moitié du XVIesiècle.

Les guerres de religion en France.

A) Les caractères de la crise.

Dans la période après 1550, la France traverse une crise nationale connue sous le nom de "guerre de religion". Plusieurs facteurs contribuent à la gravité et à la complexité de cette crise:

1° la violence des passions religieuses, 2° la faiblesse de l'autorité royale, 3° l'intervention de l'étranger,4° les difficultés économiques et 5° l'aggravation des tensions sociales.

Catholiques et protestants considèrent que leur religion est celle de leur prince. Les différentes religion ne cachent pas leur volonté d'imposer leur croyance à l'ensemble des Français. Cette violence des passions religieuses antagonistes entraîne un déchaînement de fanatisme et de cruauté et explique la durée et l'acharnement du conflit. Le roi, n'ayant que 16 ans, meurt après 18 mois de règne. Son frère le remplace, mais sa mère, Catherine de Médicis n'apaise pas le conflit. Un jeu dangereux s'établit entre la reine et les nobles. Personne ne peut compter sur le pouvoir royal: le premier massacre de protestants à Wassy, en Champagne, par les hommes de Guise marque le début de la lutte armée (1er mars 1562).

L'incapacité de Charles IX, puis d'Henri III à mettre fin à la guerrecivile démontre la faiblesse de l'autorité royale. Les calvinistes font appel à des interventions de l'étranger, dont l'Angleterre et auxprinces protestants allemandes (troupes: reîtres et lansquenets).

Les difficultés économiques s'ajoutent à la crise politique: hausse des prix (dans toute l'Europe), et des effets de la guerre civile: ruine, peste et mort, augmentation des impôts, baisse de la production, et ruine du commerce. La démographie décroît à partir de 1570-1580, car seul les aristocrates peuvent échapper à la crise.

B) Les premières guerres de Religion (1562-1584).

Entre 1562 et 1598, 8 guerres se déroulent. Jusqu'en 1572, la lutte sur le terrain tourne au désavantage des protestants (défaites de Dreux, Jarnac et Moncontour). Mais le protestants obtiennent des édits de pacification leur étant favorable: édit de Saint-Germain (1570) leur accordant le liberté de conscience, de culte (dans deux villes par bailliage) et la possession de 4 places de sûreté pour deux ans (La Rochelle, Cognac, La Charité, Montauban).

Catherine de Médicis, se rapprochant de Charles IX, arrive à dérobé la liste d'exécution des principaux chefs huguenots. Mais c'est le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, qui fait 3000 victimes à Paris, et qui est suivi de massacres semblables dans plusieurs villes de province (Lyon, Bordeaux, Rouen, Orléans, Angers...). Ce crime voulu par Catherine de Médicis et Henri de Guise est approuvé par Charles IX, mais ne résout rien, au contraire. Les huguenots se dotent d'un gouverneur général et d'une armée.

Quant à Henry de Guise (le balafré), il fait figure de chef du parti catholique, du fait de la baisse du pouvoir du roi. Mais les catholiques modérés constituent le parti des "politiques" ou des "malcontents", afin de trouver un accord avec les antagonistes. L'édit de Beaulieu (1576) élargit la liberté de culte et en porte à huit le nombre de leurs places de sûreté. Vers 1580, un équilibre est atteint entre les deux partis (la Ligue catholique (1576) et l'Union calviniste) ou chacun d'eux s'organise en état ayant leur propre territoire national.

C) La crise de 1584-1598.

L'héritier de Henri III est Henry de Bourbon, roi de Navarre, protestant et de ce fait indésirable sur le trône par l'entière population. Les Guise de ce fait signe avec Philippe II le traité de Joinville (1584) dans lequel le roi espagnol aide la Ligue à écraser le parti protestant. Henri III semble accepter le programme de la Ligue réclamant l'unité religieuse et l'allégement des fardeaux fiscal. Vainqueur des protestants à Auneau (1587), les parisiens acclament le balafré et oblige Henri III à s'enfuir pour rejoindre Chartre, puis Blois. Il fera assassiner le duc de Guise (1588) et le cardinal de Lorraine. Ce double assassinat déchaîne contre le roi toute la France ligueuse.

Le 1er août 1589, à St-Cloud, le roi est assassiné par le jacobin Jacques Clément. Le roi de Navarre (Henri IV) succède, mais tous les catholiques l'abandonnent car ses promesse de se convertir ne suffisent pas. Henri IV doit donc conquérir son royaume à la tête de protestants. Mais des dissensions font jour entre les ligueurs sur le futur roi: étranger ou français? Mais les Seize (ligueurs fanatiques) entretiennent la terreur à Paris. Le 25 juillet 1593, Henri IV abjure le protestantisme, et Paris lui ouvre les portes par lassitude (22 mars 1594), et en Province, les ralliements se succèdent.

D) La fin des troubles.

Le 2 mai 1598, le traité de Vervins rétablit la paix avec l'Espagne. Le 13 avril 1598, Henri IV signa l'édit de Nantes, accordant aux protestants la liberté de conscience et la liberté de l'exercice public de la "religion prétendue réformée", mais le culte n'est permis que dans deux villes par bailliage. Mais le catholicisme reste la seule religion officielle. En 1601, 1 200 000 protestants sont répartis dans le royaume.

L'Angleterre d'Elisabeth Ière (1558-1603).

A) Le gouvernement d'Elisabeth et l'établissement de l'anglicanisme.

Le règne de 45 ans d'Elisabeth correspond à la période la plus glorieuses de l'histoire de l'Angleterre, que symbolise le nom de Shakespeare et la victoire sur l'Armada (flotte espagnol lancé contre l'Angleterre). Elle dirige toute l'Angleterre à elle seule et tire partie des aristocrates dont la richesse est fortement ébranlée par la hausse des prix, et dont l'influence est diminuée d'autant. Soucieuse d'unité et de concorde, elle cherche une solution de compromis entre catholique et calvinisme.

Dès 1559, l'acte de suprématie soumet l'Eglise à la reine et, comme les prêtres refusent de prêter serment, de nouveaux évêques sont nommés. Dans les 39 articles préparé par Parker, le liturgie et la hiérarchie restent restent proches du catholicisme, mais le dogme est nettement calviniste. Excommunié par le pape en 1570, la reine décide de rectifier les déclaration et à déclencher des persécutions contre les opposants calvinistes et catholiques. Entre 1577 et 1603, 200 prêtres catholiques sont exécutés.

L'Espagne de Philippe II (1556-1598).

L'extirpation de toutes les dissidences religieuse est poursuivie sans ménagement; des chrétiens sont condamnés par le tribunal de l'Inquisition à des autodafés spectaculaires. Les "conversos", juif convertis pour échapper à l'expulsion en sont également victimes.

Source: "L'Europe et le monde XVI, XVII, XVIII siècle." de François

Lebrun, aux éditions Armand Colin, 1992.


Naissance et affirmation de la réforme.

A)Le temps des réformateurs.

I)La réforme: pourquoi?

Les causes sont complexes, mais le protestantisme mit l'accent sur trois doctrines principales: a) la justification par la foi b) le sacerdoce (fonctions auxquelles on peut attacher un caractère quasi religieux) universel c) l'infaillibilité de la seule Bible.

Les causes ne reposent pas simplement sur les dérèglements de catholicisme, mais répondent à un besoin.

a) Le péché personnel vers la justification par la foi.

1. Présence de la mort et sentiment de culpabilité. La réforme fut la réponse religieuse à une grande angoisse collective. Les individus et la société prirent mauvaise conscience du fait que seuls des péchés commis pouvaient amener de tels malheurs: guerre de Cent ans, la Peste noire, disettes nombreuses, la folie de Charles VI, le Grand Schisme, guerre des Deux-roses, guerres hussites, menace turque.

Dans les dernières années du XVème siècles, la croyance se répandit que personne n'était entré au paradis. Pour un seul péché, tout l'univers était concerné. On tendait vers une sorte de manichéisme (conception dualiste du bien et du mal). La justice se fit donc plus dure, ainsi que la recherche des personnes s'étant livrées à Satan. Partout le monde croyait en la venue de l'Antéchrist et par la suite du jugement dernier.

Gerson croyait le monde près de sa fin, en fait, l'apocalypse. Les artistes représentèrent le thème du jugement final d'un monde pécheur (l'"Apocalypse" et le "Giudizio universale" en témoignent).

La mort est le grand personnage du temps, représenté dans les fresques, la littérature et les images. A la fin du XIIIème siècle, le thème des "trois morts et des trois vifs", ou les morts annoncent la mort des vifs, le mot "macabre" est créé. Les danses macabres apparurent au XVIème siècle, donnant un sentiment d'égalité aux hommes avec la mort. Le salut communautaire du XIIIème passe au salut personnel, préoccupation révélé par l'"Ars moriendi" au XVème siècle.

2. Remparts contre la mort terrestre et la mort éternelle.

Dans cette calamité, les "Miracle de Notre-Dame" offre un refuge contre les maux de cette vie et l'enfer, auprès de la Vierge. Le culte marial (relatif à la Vierge Marie) se développait: récitation de l'Angélus. Le culte des saints ne fut jamais aussi répandu qu'à la fin du XVème siècle; le polythéisme était en train de renaître. Les populations de l'Occident médiéval, craintives, exaltées, peu instruites, parfois au bord du désespoir, ont cru qu'on pouvait "acheter" son salut par de l'argent. Mais le doute reste tout de même sur leur confession ainsi acquise, expliquant le succès de Luther.

A des gens qui redoutaient l'enfer, Luther déclara en substance: "cessez de vous tourmenter! Dieu n'est pas un juge sévère, mais un père compatissant. Quoi que vous fassiez, vous êtes et restez des pêcheurs toute votre vie. Mais, si vous croyez au Rédempteur, vous êtes déjà sauvés. Ayez confiance."

Au moment ou la foule avait besoin de discipline et de sacrements de l'Eglise, la hiérarchie jetait interdits sur interdits, alarmant et désorientant les populations chrétiennes. La messe en latin que personnes ne comprenaient n'aidait pas? Le peuple chrétien allait à la dérive, et sa reprise en main devait se faire.

b) Vers le sacerdoce universel.

1. Montée de l'individualisme et de l'esprit laïc.

Les nations luttaient les unes contre les autres, et les grands du commerce incarnaient le plus grand péché: la cupidité; ils construisaient leurs propres sanctuaires pour prier les morts de leur famille. L'individualisme créera deux esprits: l'esprit laïc et la piété personnelle, devenant le mysticisme (ensemble des croyances et des pratiques se donnant pour objet une union intime de l'homme et du principe de l'être (divinité, etc.)).

2. Dévaluation du sacerdoce.

A la fin du moyen-âge, une sorte d'anarchisme chrétien apparut, dû à l'urbanisation, l'apparition du luxe, un climat d'insécurité, les tares de l'Eglise, firent que les fidèles ne distinguèrent plus le sacré du profane, le prêtre du laïc. Dans la vie quotidienne, Dieu était traité avec familiarité contre laquelle le protestantisme réagira avec vigueur. En effet, le domaine de la foi se trouvait envahi d'éléments profanes, comme des parole mondaines dans les chants liturgiques.

Le bas clergé s'adonnait au concubinage et avait des bâtards, jouait aux boules avec ses paroissiens, allait dans les tavernes et aux danses villageoises. La vente des baptêmes et des sacrements témoignaient également du matérialisme dû aux dettes des prêtres.

3. Les laïcs au secours de l'Eglise.

Durant le schisme, les gouvernements avaient mis la main sur l'Eglise, et cela en s'accentuant. Les chrétiens prenaient donc l'habitude de voir dans leurs chefs laïcs des guides spirituels. Devant l'affaiblissement de l'Eglise, à une époque où les papes se comportaient souvent en princes, les autorités prenaient conscience de leurs responsabilités religieuses. La Suisse imposa la Réforme à leurs sujets, non pas mus par des ambitions financière, mais par un sentiment chrétien.

Le prêtre fut dévalorisé et le doute fut jeté sur son dos, du fait des inquiétudes uniquement matérielles de Rome. Est-ce que l'Eglise détenait vraiment la vérité? Tout s'effondre autour de Rome. Ce n'est pas en 1517, lorsqu'il afficha ses thèses que Luther rompit avec le catholicisme, mais en juin 1519, lors de la dispute de Leipzig.

c) La bible, humanisme et réforme.

1. L'apparition du Livre.

Devant ces temps de désarroi, en qui placer une foi sûre? La Bible devint l'ultime recours et l'élite se passionna pour les Ecritures. Platon fut connu, et cette passion pour l'écrit fut renforcée et diffusée par la découverte de l'imprimerie, qui révolutionna la religion (en effet, 75% des ouvrages entre 1445 et 1520 furent religieux. Grâce à l'imprimerie, la Bible se répandit plus largement dans la public lettré avant la révolution luthérienne. Les Ecritures furent traduites en langue vulgaire. Bien sûr, l'action du livre ne pouvait jouer que dans le sens de l'individualisme, en matière de piété, rendant le prêtre moins nécessaire. La diffusion des livres religieux était en train de bouleverser les croyances. Les réformateurs n'ont pas donné aux Chrétiens les livres saints traduits en langue vulgaire.

2. La solution humaniste au malaise de l'Eglise.

Dans l'ensemble, l'humanisme a été beaucoup plus religieux qu'on ne l'a dit longtemps, mais indépendant. Redécouvrant l'antiquité, les humanistes évoluèrent vers une conception optimiste de l'homme, ils découvrirent dans l'âme humaine une aspiration naturelle vers Dieu, et ceci dans chaque religion. Erasme disait: "Il y a une raison dans tout homme, et dans toute raison un effort vers le bien."

Les humanistes n'allaient pas à Dieu par le chemin du désespoir, qui était celui de Luther. Ils désapprouvèrent souvent la violence et le schisme. L'humanisme a préparé la Réforme de deux façons: il a contribué au retour à la Bible et il a mis l'accent sur la religion intérieure, dévaluant en même temps la hiérarchie, le culte des saints et les cérémonies. Mais sa conception de l'homme s'accordait mieux avec le catholicisme qu'avec le pessimisme luthérien et calvinien.

Aux angoisses de leur temps, le moralisme qu'Erasme et ses amis apportait ne suffisait pas à des foules mais seulement à des âmes d'élite. La solution humaniste supposait en chacun des fidèles une grande force intérieure, cette "générosité" presque stoïcienne (philosophie de Zénon de Citium et de ses disciples, notamment sur le plan moral, doctrine selon laquelle le bonheur est dans la vertu, et qui professe l'indifférence devant ce qui affecte la sensibilité (notamment la fermeté d'âme devant la douleur)) que vantera Descartes au siècle suivant.

II) De Luther à Mélanchthon.

A) Succès de Luther.

1. Frère Martin.Frère Martin (Luther) s'affiche contre les "philosophes qui se perdent dans le labyrinthe de l'erreur". Luther restera mystique et gardera le message que l'homme doit ouvrir son coeur, passif, à Dieu. Luther se débattait dans les contradictions de savoir si il aurait la grâce de Dieu. Lucien Fèbvre écrira de lui: "ce qui importe à Luther, de 1505 à 1515, ce n'est pas la réforme de l'Eglise. C'est Luther, l'âme de Luther, le salut de Luther. Cela seul."

2. La découverte de la miséricorde.

Luther avait trouvé la solution de son drame intérieur, et la doctrine de la justification par la foi allait devenir la clé de voûte du Protestantisme officiel. En sens inverse des catholiques, Luther minimisa désormais les péchés actuels , mais insista sur le péché originale et la foncière déchéance de l'homme. L'illumination intérieure comptera pour lui, et surtout le dialogue direct entre Dieu et le croyant prendra le pas sur la liturgie et les sacrements, sur les intermédiaires entre le Sauveur et sauvé. La foi seule sauve, et non pas les indulgences acquises à coup d'argent.

Luther enverra ses 95 thèses aux autorités ecclésiastiques et à l'archevêque, mais leur silence lui fera les envoyer à ses amis. Par ses thèses, Luther affirmait la permanence du péché en nous, devant provoqué une inquiétude permanente. Il insinuait, encore timidement, que le péché est pardonné par Dieu seul, la "confirmation" donnée par les hommes d'Eglies apparaissant utile, mais non indispensable. Il mettait l'accent sur l'Evangile, seul vrai trésor des Chrétiens.

3. Vers la rupture.

Un accord de janvier 1519 est conclu afin que les ennemis de Luther se désarment et que Luther cessent ses écrits. Mais lors de la dispute de Leipzig (juilet 1519), Eck et Luther ne resteront pas sur un respect mutuel. Luther trouva le fondement de leur discorde dans la Bible, et la théorie du sacerdoce s'annonça. Désormais, Luther ne verra plus de différence de nature entre prêtres et fidèles. Et si un simple fidèle est illuminé par l'Esprit, il en sait plus que tous les conciles.

4. Les grands écrits de Luther.

Léon X déclara hérétiques 41 formules de Luther et le déclara dans la bulle "Exsurge Domine", constitué des idées d'Eck et d'autres censures. Le 17 novembre, la bulle fut publié en Allemagne, à laquelle Luther répliqua par "la combustion de livres de droit ecclésiastique avec un exemplaire de la bulle, ainsi qu'un écrit très violent. D'après la bulle datant du 15 juin, Luther serait excommunié dans les 6 mois suivant sa parution. La Diète essaya de l'inviter à abandonner sa doctrine, mais sans succès.

5. Diffusion rapide des idées luthériennes.

Certains humanistes allemand soutenèrent Luther, ainsi que des artistes quittaient l'Eglise romaine. Beaucoup de princes et de royaumes adoptèrent les idées de Luther et imposèrent le protestantisme à leur sujet. Les deux tiers de l'Allemagne devint protestant.

B) Les difficultés de Luther.

1. La vie de Luther après la rupture avec Rome.

Mis au ban de l'Empire, Luther ne devait être reçu par personne, et devait être tué ou remis aux mains de la justice si trouvé. Des cavaliers envoyés par Frédéric le Sage s'emparèrent du réformateur et le mirent en sécurité au château de la Wartburg jusqu'au 6 mars 1522. Il passa ensuite le reste de sa vie à Wittenberg et revint dans sa ville natale d'Eisleben pour y mourir (1546). Marié à Catherine de Bora, dont il eut 6 enfants, il lui fut très attaché. Déçu de querelles survenant entre les protestants, il fut de plus en plus inégal, violent, doctoral, mais toujours d'un grande piété.

2. La guerre des paysans; les anabaptistes.

Jusqu'en 1521, Luther n'avait qu'un seul adversaire: Rome.Mais par la suite, Carlstadt et Zwilling affirmèrent d'autres doctrines, que Luther dut combattre. Les prophètes de Zwickau trouvèrent la théologie de Luther trop efféminée, ils insistèrent sur la révélation intérieure de l'Esprit.

En février 1525, exhorté par les prophètes de Zwickau, les paysans présentèrent leurs revendication en Douze articles. Toute l'Allemagne fut sillonée de paysan, et des villes tombèrent entre leurs mains. Luther répondit par une exhortation à la paix (avril 1525), espérant pouvoir apaiser le conflit. Les combats devenants plus sanglants, Luther prit parti contre les paysans. La petite armée de Müntzer fut écrasé le 15 juin.

Après la révolte des paysans, Luther acquit le certitude de son incompétence politique,et perdit confiance dans le peuple organisé en communauté. Il demanda donc aux princes d'institu-tionaliser le culte réformé. Au Luther de la "liberté chrétienne" succéda le Luther de l'"Eglise d'état".

3. Le serf arbitre.

L'année de la révolte des paysans (1525) fut celle où Luther écrivitcontre Erasme son traité "Du serf arbitre", en réponse à l'écrit d'Erasme: "Sur le libre arbitre".

4. Rapports de Luther avec Zwingli, Oecolampade et Bucer.

Zwingli fut un adversaire pour Luther, étant donné que Zwingli fut un érasmien. Zwingli se rapprochait des humanistes: diminution de la gravité du péché originel; mais ce qui importait, c'était la prédestination par laquelle Dieu choisit ses élus et leur donne le moyen d'obéir à sa loi. Plus rationaliste que mystique, il voyait le baptême et la cène comme des cérémonies symboliques. Luther déclara à la mort de Zwingli: "il a eu la mort d'un assassin... Il a menacé de l'épée; il a eu le salaire qu'il a mérité".

Oecolampade se sépara de Luther pour rejoindre Zwingli, mais il ne fut, à Bâle, pas l'homme politique comme fut à Zürich Zwingli. A Strasbourg, Bucer avait simplifier le culte de façon radicale, supprimant les autels et les vêtements sacrés. Il entra en conflit avec les anabaptiste au sujet du baptême des adultes. Bucer a beaucoup fait pour réconcilier les chrétiens des protestants, mais le résultat était resté éphémère. En 1536, Bucer fut un des artisans de l'accord entre protestant, le "Concorde de Wittenberg".

5. Mélanchton.

Mélanchton s'éloigna sans cesse davantage de Luther. Mélanchton fut chargé de rédiger, par Charles Quint, voulant réconcilier l'Allemagne, la profession de foi luthérienne. Charles Quint refusa les "Confessions", car Mélanchton ne parlait pas de la différence entre transsubstantation (changement de toute la substance du pain et du vin (> Espèce) en toute la substance du corps et du sang de Jésus-Christ) et consubstantation (présence réelle, simultanée du corps et du sang de Jésus-Christ dans le pain et le vin de l'Eucharistie), ainsi que ne faisait pas mention du purgatoire et les doctrines de Luther sur le sacerdoce et le self arbitre étaient laissés de côté.

Après la mort de Luther, les dissensions opposant les Gnesiolutheraner, ou vrais Luthériens, aux Philippistes s'aggravèrent. La crise du luthéranisme éclata donc après la mort de Luther, mais tous les protestants virent dans Luther le père spirituel de la Réforme.


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