Églises vieilles-catholiques

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" Tenons-nous à ce qui a été cru partout, toujours et par tous, car c'est cela qui est vraiment et proprement catholique. " Vincent de Lérins (Ve siècle).

 Qui sommes-nous? Il existe en France plusieurs petites églises qui se présentent sous l'appellation d'«Églises vieilles-catholiques». La nôtre appartient à l'Union internationale d'Utrecht .

Le " vieux-catholicisme " comme il se présente de nos jours est le résultat de toute une évolution historique. Pour mieux comprendre ce qu'il est, il faut relire l'histoire de l'Église : il a toujours existé un courant décentralisateur, qui s'est exprimé chaque fois que Rome cherchait un pouvoir absolu.

Deux dates importantes : 1723 et 1889. En 1723, l'Église d'Utrecht se sépare de Rome; elle connaît des hauts et des bas pendant plus d'un siècle, car une vie catholique séparée de Rome n'était pas facile à cette époque! Heureusement pour elle, un revirement se produit en 1870 quand le Pape se déclare infaillible et chef unique des catholiques (1er concile du Vatican, constitution " Pastor æternus " ). Opposées à ces aspirations, d'autres Églises se rallient à l'épiscopat d'Utrecht.

De ce mouvement est née ce que nous appelons maintenant: " L'Union d'Utrecht ". En 1899, ses évêques furent les auteurs de la " Déclaration d'Utrecht " " Tenons-nous à ce qui a été cru partout, toujours et par tous, car c'est cela qui est vraiment et proprement catholique. " Vincent de Lérins (Ve siècle).

Un peu d'histoire

Le catholicisme romain a connu des mouvements de résistance intérieure, et quelques églises se sont séparées de Rome, ne reconnaissant pas la papauté telle qu'elle avait évolué vers l'absolutisme.

Dans ce courant décentralisateur, nous retiendrons les trois mouvements qui nous intéressent :

le gallicanisme ; le jansénisme ; le vieux-catholicisme.

a) le gallicanisme :

Louis XIV, en 1682, fit promulguer les " Quatre Articles Gallicans ", rédigés par Bossuet. Ces articles stipulent que l'autorité du pape est limitée par celle des conciles généraux en matière spirituelle et que l'opinion du pape n'est pas infaillible, à moins qu'elle ne soit confirmée par l'Église.

En 1690, le pape déclare nuls et sans valeur les articles gallicans. Il est évident que ces quatre articles furent le reflet d'un courant décentralisateur mettant l'accent sur une autonomie certaine des églises locales. Le gallicanisme remet en valeur le conciliarisme, le principe de l'autonomie des églises locales et l'épiscopalisme, c'est-à-dire la conception selon laquelle l'autorité suprême de l'Église réside dans l'ensemble des évêques.

b) le jansénisme

Ses principales figures sont Angélique Arnaud, Antoine Arnault, l'abbé de Saint-Cyran et Pasquier Quesnel. Le " jansénisme " est une appellation qu'il faut traiter très prudemment. Ce mouvement se base sur Cornelius Jansenius, évêque d'Ypres (= 1638). Jansenius tenta de réformer l'Église par la remise en valeur de la doctrine augustinienne de la grâce. Selon cette doctrine, seule la grâce élective de Dieu peut sauver l'homme.

Elle fut combattue par les Jésuites qui mettaient l'accent sur la libre volonté de l'homme et qui enseignaient une morale très large. Ici il faut être prudent et clair : les dernières études historiques ont démontré que l'Église vieille-catholique a très peu affaire avec ce jansénisme dogmatique. Les adversaires du courant décentralisateur appelaient " jansénistes " tous ceux qui défendaient l'autonomie des églises locales. Les historiens ont prouvé que l'Église vieille-catholique d'Utrecht était plutôt adepte de ce que nous appellerons le jansénisme moral et le jansénisme ecclésiastique.

Le jansénisme moral : en réalité, Jansenius n'écrit rien sur la morale ni sur l'ecclésiologie et c'est pour ne pas compliquer les choses inutilement que nous gardons ici l'appellation " jansénisme'. Selon le jansénisme moral, donc, on cherchait un renouvellement de la vie spiri tuelle et morale. Il s'agit surtout de vivre la foi honnêtement, la foi et la vie étant indissociables. L'accent est mis sur une foi personnelle basée sur l'Évangile, les sacrements doivent être vécus et reçus d'après une application conséquente et honnête. Les sacrements n'assurent pas le salut automatiquement, tout dépend de la disposition du croyant. Ainsi le sacrement de la confession ne procure pas la rémission des péchés à un pénitent qui agit par la seule crainte de la punition divine, le pardon suppose une contrition honnête, c'est-à-dire le regret d'avoir mal agi envers son Créateur.

Le jansénisme ecclésiastique : comme le gallicanisme, il s'agit d'un mouvement qui s'est opposé au centralisme de Rome. L'Église d'Utrecht a eu la grande chance d'être secondée par le canoniste Zeger Van Espen, de Louvain. Celui-ci enseigna une ecclésiologie épiscopale et synodale et c'est cette structure ecclésiastique qui se concrétisa en 1723 dans l'Église d'Utrecht.

C'est dans le gallicanisme et dans le jansénisme (bien compris) que le

mouvement vieux-catholique a trouvé ses racines.

 c) le vieux-catholicisme ou l'Église d'Utrecht

L'Église d'Utrecht (Pays-Bas) fut longtemps appelée " l'Église janséniste ". En réalité, elle n'a jamais suivi les doctrines augustiniennes sur la grâce exposées par Jansenius. Cela n'empêche pas qu'elle s'est tenue aux côtés des jansénistes persécutés. Les temps troublés de la Réforme s'éloignaient quand la curie romaine compliqua la tâche du clergé hollandais par l'envoi de missionnaires jésuites. Au cours de querelles à propos du jansénisme, les archevêques hollandais furent suspectés de jansénisme, le pape nomma un vicaire apostolique et prononça la suppression du chapitre de la cathédrale d'Utrecht. Ce dernier invoqua ses droits anciens comme église locale et procéda, le 17 avril 1723, à l'élection de Cornelius Steenoven comme archevêque d'Utrecht. Celui-ci reçut la consécration épiscopale des mains de l'évêque missionnaire français Dominique Varlet. Le pape refusa de donner son accord et l'église d'Utrecht en appela à un concile général.

Ainsi fut consommée la rupture avec Rome. L'église d'Utrecht fut appelée : L'église catholique romaine du vieux clergé épiscopal, le terme " vieux " évoquant la succession apostolique ininterrompue depuis saint Willibrord ! Un fait que l'Église catholique romaine reconnaît. Pendant plus de cent ans, l'Église d'Utrecht a poursuivi seule son chemin.

Immédiatement après 1870 (Vatican I) des théologiens allemands et suisses refusent de se soumettre. Ils déclarent que le pape vient de faire une nouvelle Église et qu'ils veulent, eux, rester fidèles à la " vieille " Église des dix premiers siècles. Ces théologiens ont dirigé leurs regards vers l'Église d'Utrecht. La Déclaration d'Utrecht (septembre 1889) fut établie par les évêques vieux-catholiques de Hollande, de Suisse et d'Allemagne. Plus tard se sont ralliés les églises d'Autriche, Hongrie, Croatie, Pologne ainsi que les Polonais d'Amérique du Nord.

L'archevêque d'Utrecht est le président de la Conférence Internationale des Évêques vieux-catholiques. Le mot " vieux ", dans " vieux-catholicisme ", se réfère maintenant à la foi de l'Église ancienne des dix premiers siècles. Cela ne signifie pas que les vieux-catholiques restent vieux jeu. Ils sont constamment à la recherche de l'adéquation entre foi et vie quotidienne. Il ne faut pas oublier que la conscience personnelle garde toute son importance dans les affaires de foi et de moeurs.

Notre Mission vieille-catholique de France dépend directement de la Conférence Internationale des évêques et l'évêque suisse est l'actuel responsable pour la France.

Pour le moment, il existe trois paroisses vieilles-catholiques en

France, à Paris, Strasbourg et Annecy.

Que croyons-nous

Une tradition dynamique

" Tenons-nous à ce qui a été cru partout, toujours et par tous, car c'est cela qui est vraiment et proprement catholique ". Cette formule de Vincent de Lérins, un moine du cinquième siècle, les vieux-catholiques en font leur devise. Pour eux, la foi se fonde sur le canon des livres bibliques et s'exprime à travers les confessions de foi de l'Église des premiers siècles, la célébration eucharistique et le ministère ordonné (diacre, prêtre, évêque).

L'ensemble constitue la Tradition Catholique. Pour autant, transmettre celle-ci relève d'un processus dynamique et non de la sacralisation du passé ou des personnes. Il s'agit de conserver le noyau vivant de l'Évangile en le traduisant dans les situations nouvelles de chaque génération. Vivre la Tradition est une façon de se connecter avec l'ensemble des croyants de tous les temps et de tous les lieux. Le conciliarisme a une grande importance au sein de l'Église vieille-catholique.

Dans cet esprit, les vieux-catholiques sont très attachés, comme les anglicans et les orthodoxes, à la succession apostolique en tant que lien historique avec les disciples du Christ et la Révélation divine. La succession apostolique implique aussi un art de vivre l'Église : elle rappelle qu'aucun responsable n'a le pouvoir de changer l'héritage de l'Église selon son humeur.

Une structure épiscopale-synodale

Le concile de Constance (1414-1418) déclare que l'organe suprême de l'Église Catholique est le concile régulièrement réuni dans le Saint-Esprit et qu'en matière de foi, d'unité et de réformes, tous les dignitaires ecclésiastiques, y compris le pape, doivent s'y soumettre.

Les membres du clergé exercent l'autorité ecclésiastique en vertu d'un mandat du peuple qu'ils représentent. L'église vieille-catholique garde une structure épiscopale-synodale, les églises locales disposant d'une large autonomie. Ce qui unit entre elles les églises vieilles-catholiques locales, c'est le lien commun et révélé de la foi, des ministères et du culte.

Les évêques sont égaux entre eux, le pape étant reconnu comme le premier entre les égaux. L'organisation concrète des synodes diffère selon les diocèses, ce qui montre la responsabilité de chaque église locale.

L'esprit d'ouverture règne dans l'église vieille-catholique : le 11 mars 2000 a été élu le nouvel archevêque d'Utrecht. Tout le monde était bienvenu dans la cathédrale pour assister à une élection publique : la presse écrite, la télévision et la radio y étaient invitées. Une trentaine de prêtres et de diacres, ainsi qu'une quinzaine de laïcs ont élu le prêtre belge Joris Vercammen. Les applaudissements spontanés ont témoigné de l'appréciation positive de cet esprit ouvert. En matière de religion il est difficile de parler de démocratie, disons pourtant que dans l'église vieille-catholique le Saint-Esprit inspire la base en tant que source coopérante de l'évêque.

Doctrine et sacrements

En ce qui concerne les dogmes: Les vieux-catholiques (voir Vincent de Lérins) se tiennent à la foi de l'Église primitive et acceptent par conséquent les dogmes des conciles généraux de l'Église indivise du premier millénaire. Sont donc refusés les dogmes sur l'infaillibilité et l'épiscopat universel ou l'omnipotence ecclésiastique du pape ainsi que les dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Assomption corporelle de la bienheureuse Vierge Marie. Pour le reste, sur le plan de la foi, les catholiques romains et les vieux-catholiques sont bien proches. Ils se réfèrent aux mêmes Écritures Saintes : l'Ancien et le Nouveau Testament.

En ce qui concerne la liturgie: les différences sont quasiment invisibles : mêmes ornements, mêmes rites, même apparence des églises. Pour ce qui est de la doctrine : les vieux-catholiques croient aux mêmes articles de foi que les catholiques romains, confessés dans le credo de Nicée-Constantinople et dans le Symbole des apôtres: l'incarnation de Dieu en Jésus-Christ et sa résurrection d'entre les morts, la Trinité : Dieu Père, Fils et Esprit Saint.

Les sacrements sont identiques dans les deux églises : baptême, confirmation, eucharistie, mariage, ordination, onction des malades et pénitence, avec des contenus parfois différents. Les fêtes et les périodes solennelles sont aussi le mêmes : Avent et Noël, Carême et Pâques, Pentecôte et Toussaint. L'Assomption n'est pas reconnue, ni l'Immaculée Conception. La Vierge est vénérée comme les autres saints.

Lors de l'eucharistie, il n'y a pas de répétition du sacrifice du Christ, il y a bien une réactualisation.

Les prêtres peuvent se marier, les femmes aussi ont accès au sacerdoce. Il n'y a aucune condamnation expresse du divorce, de la contraception, du concubinage ou de l'homosexualité.

La position vieille-catholique est relativement classique en matière d'avortement : celui-ci est considéré comme la mise à mort d'un être humain innocent, mais peut être choisi comme moindre mal dans une situation désespérée. Dans la pratique éthique, le fil conducteur reste toujours la conscience personnelle.

Quel oecuménisme?

Les églises vieilles-catholiques donnent une grande importance à la prière pour la réunion des Églises et des chrétiens séparés, ceci ressort clairement de la déclaration d'Utrecht du 24 septembre 1889. Le vieux-catholicisme est par nature un appel à toutes les églises chrétiennes, pour restaurer l'union sur l'ancienne base chrétienne.

Les vieux-catholiques, désireux de montrer leurs sentiments de tolérance et de fraternité peuvent proposer l'utilisation en commun de leurs églises et de leurs chapelles, à la seule condition d'une réciprocité non moins nécessaire. Cette utilisation réciproque des lieux de culte est devenue une pratique courante des vieux-catholiques avec les anglicans, les épiscopaliens, les luthériens, les réformés, les orthodoxes. De nos jours, elle l'est également avec les catholiques romains aux Pays-Bas, en Suisse, etc.

a) Les pourparlers d'union avec les Églises orthodoxes (1975-1981)

Églises orthodoxes et Églises vieilles-catholiques se rencontrent sur le terrain de l'Église indivise du premier millénaire, que les unes et les autres affirment perpétuer. La difficulté provient d'une évolution historique différente. Il faut constater que malgré les documents approuvés par les deux Églises, il n'y a pas encore une intercommunion. L'accès à toutes les ordinations pour les femmes dans l'Église vieille-catholique ne facilitera pas la réalisation d'une pleine communion.

b) L'intercommunion avec les Églises de rite anglican

En 1931, l'épiscopat vieux-catholique se déclare d'accord pour s'engager dans une intercommunion avec les anglicans. De leur côté, les Convocations ou les Synodes de Cantorbéry et celles d'York, en 1932, puis successivement les autres églises membres de la communion anglicane approuvent l'intercommunion avec les Églises vieilles-catholiques. En quoi consiste cette intercommunion ? En un acte conclu d'Église à Église, lequel permet au clergé et aux fidèles de l'une de participer à tous les sacrements de l'autre, en principe aussi au clergé de l'une de célébrer dans les lieux de culte de l'autre.

Cette intercommunion se distingue d'une union d'Églises. Depuis 1965, l'intercommunion avec les églises anglicanes s'étend à l'Église réformée épiscopale d'Espagne, l'Église catholique lusitanienne du Portugal et l'Église catholique indépendante des Philippines.

c) Relations nouvelles avec l'Église catholique romaine

Après Vatican II, un dialogue a été engagé par l'Église catholique romaine avec les Églises vieilles-catholiques des Pays-Bas, d'Allemagne et de Suisse. Ce dialogue a pour premier fruit un projet d'assistance pastorale mutuelle en cas de nécessité.

En 1972 fut conclu un accord fraternel. Malheureusement, l'application concrète de cet accord ne s'est réalisée que dans quelques paroisses, mais heureusement jusqu'à aujourd'hui le même accord n'a jamais été annulé. L'espoir fait vivre, malgré une certaine béatification récente et malgré la déclaration " Dominus Jesus ".

d) Conseil oecuménique des Églises

Les Églises vieilles-catholiques comptent parmi les promoteurs du conseil oecuménique des Églises et en font partie dès sa formation en 1948. Devant l'ampleur des tâches du conseil, l'Église vieille-catholique se voit obligée de faire un choix dans sa partici pation. Ainsi l'Église vieille-catholique s'est peu à peu ouverte à l'évangélisation et à la mission, elle soutient financièrement des missions anglicanes au Mozambique et en Afrique du Sud. De plus, elle participe à l'aide aux pays en voie de développement.


Église Vielle Catholique Mariavite Membre du Conseil Oecuménique des Églises (COE),de la Conférence des Églises Européennes (KEK) et du Conseil Oecuménique des Églises de Pologne.

:http://www.mariavite.org 


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