le Shintô


Les croyances et rites du Japon ancien, sont appellés Shintô ( voie des kami, dieux ).Peut trouver ses origines dans la culture Jômon ( 9000- 3000 avant jésus Christ )

Un couple divin à l'origine du monde : Izanagi et Izanami. Amatarasu, le soleil est leur fille. Toutes les divinités du ciel et de la terre, les esprits vénérés dans les temples,tout animal, oiseau,arbres, plantes, mers, montagnes, tout est objet de respect et de vénération.Les divinités sont appelées "Kami".Existe aussi de nombreux démons " Oni " qui sont responsables du mal.Ils peuvent même posseder les humains , d'où exorcismes. Cependant un dieu peut être à la fois bon et mauvais, pas de limite définie.

Livres: " Kojiki et "Nikongi" ,rédigés au VIII°siècle. 712 et 720

Rites: 80 000 temples shintô au Japon. Le fidèle y pénètre par un portique en bois peint en rouge ( torii ).A l'entrée une corde ( en paille ou papier ) tressée symbolise la présence divine. Dans le pavillon principal se situent les symboles du dieu: un abrevoir d'eau pure avec louche de bambou, un sabre, un miroir...... La vie religieuse accompagne les mariages, les décès, les naissances, elle est le plus souvent joyeuse , marquée par les danses, les joutes, luttes ( sumô ).

La pureté physique et morale est essentielle,elle est signifiée par le lavement des mains et de la bouche à l'entrée des temples et l'agitation de la cloche pour chasser les mauvais esprits.Le fidéle tape dans ses mains pour marquer le début et la fin de sa prière.

Les ancêtres sont des divinités protectrices . Le bouddhisme a assimilé les divinités shintô comme des manifestations de Bouddha, ce qui provoque un mélange harmonieux entre les deux traditions. Dans chaque famille se trouve l'autel des ancêtres ( kami-dâna ) avec leur nom inscrit et des offrandes journalières thé, riz, légumes.

La religion shintô se pratique dans des sanctuaires dirigés par des prêtres laïcs (kannushi) élus par leur communauté paroissiale; la transmission héréditaire de la charge de prêtre ayant été officiellement abandonnée au début de l'ère Meiji (1868-1912).Le rôle essentiel des prêtres shintô, qui peuvent être des hommes mariés, est de diriger les différents rituels propres à cette religion.

Remarquablement la prêtrise shintô est en théorie également accessible aux femmes. Mais le plus souvent elles deviennent miko, assistantes du Kannushi. Les miko entretiennent les sanctuaires, assistent les prêtres pendant le déroulement des rituels et accomplissent toutes les danses rituelles (kagura) en l'honneur des divinités.

 Dans un sanctuaire, le premier geste accompli par les adeptes du shintô est une purification symbolique. Ils se lavent les mains et se rincent la bouche avec de l'eau qu'ils prélèvent dans un bassin prévu pour contenir l'eau des ablutions. Ensuite ils jettent leur offrande dans l'offertoire (saisen bako), une caisse en bois placée devant le bâtiment réservé à la prière. Avant de formuler leur voeu ils font sonner une cloche puis rassemblent leurs deux mains en les faisant claquer l'une contre l'autre; une façon de signaler sa présence aux divinités.La prière ne dure généralement qu'une à deux minutes...Chaque croyant honore une ou plusieurs divinités qui lui sont propres. Et les prières sont formulées selon le goût et les préoccupations de chacun...

La prière consiste à solliciter la bienveillance des divinités pour le bon déroulement d'un événement particulier (mariage, naissance, examen scolaire, ouverture d'un commerce, etc...) ou à les remercier d'avoir exaucé un voeu. On peut aussi demander les services d'un prêtre pour effectuer un rituel assurant la protection de n'importe quel objet (voiture, sac, maison, ordinateur, centrale nucléaire, etc...) contre les mauvais esprits.

 La plupart des Japonais ne se rendent au sanctuaire que pour de grandes occasions: fêtes du nouvel an, fêtes annuelles du sanctuaire local (matsuri) au printemps et en automne, mariages et quelques rites de passage comme Seijin no hi (une fête nationale qui marque le passage à l'âge adulte des jeunes gens atteignant leur vingtième année). 

Le clan impérial considérait Amaterasu, le soleil comme son ancêtre. Le volcan éteint Fuji 3776 ms est divinisé, il incarne perfection, pureté, durée. Le nouvel an est une grande fête religieuse , liée aux ancêtres qui donnent richesse , joie et paix. Le repiquage du riz est l'objet de manifestations religieuses. Le temple d'Ise détruit et reconstruit tous les 20 ans , est dédié aux déesse du soleil et du riz. Chaque temple ( jimja ) est autonome et posséde ses rites propres. Il existe une approche shintô différente avec le courant Tenri- Kyô, fondée en 1838 par Miki Nakayama ( 1798- 1887 )

les temples:

La pratique du shintô n'étant régie par aucunes règles strictes et, selon cette croyance, les esprits divins s'incarnant en toutes choses, les premiers adeptes de cette religion honoraient leurs divinités dans des sites naturels choisis pour leur beauté... Cependant afin d'offrir des lieux de prières aux communautés villageoises et citadines et afin de préciser les domaines terrestres des Kami, de nombreux lieux de culte furent construits dans tout le pays.

 Le lieu de culte shintô s'appelle un sanctuaire (jinja). Un sanctuaire se compose généralement d'un bâtiment principal (honden) et d'un ou plusieurs bâtiments annexes disposés les uns par rapport aux autres sans règle précise. Le honden est une construction en bois surélevée par rapport au sol dont le toit est recouvert de chaume.

 L'entrée d'un sanctuaire shintô est matérialisée par un portique appelé torii. Celui-ci marque la séparation entre le monde terrestre et le monde divin.C'est une construction qui peut être aussi bien en bois, en pierre, en béton qu'en métal. Le mot torii lui-même désigne un perchoir pour oiseaux. En effet originellement, le torii était le perchoir du coq sacré, qui, selon une croyance shintô, possède le pouvoir de faire lever le soleil (la déesse Amaterasu) par son seul chant matinal.

Chaque sanctuaire est gardé par une paire de Koma inu; deux chiens à l'allure léonine placés sur un piédestal et se faisant face. L'un, A, a la bouche ouverte, l'autre, Un, a la gueule fermé. Ces deux êtres surnaturels sont empruntés au bouddhisme est sont sensés représentés, lorsqu'ils sont associés, l'ensemble des forces cosmiques régissant l'univers.

Parfois, d'autres animaux sacrés remplacent les Koma inu. Par exemple, le Hie jinja de Tôkyô est gardé par deux guenons, symbole des naissances heureuses. Et les sanctuaires honorant Inari, le kami des céréales, du commerce et des foyers, sont gardés par deux renards , messagers de ce kami.

L'inari jinja se caractérise aussi par d'innombrables torii peints en rouge et offerts par des fidèles. Placés les uns derrière les autres ils forment des allées couvertes. Tout près du honden on trouve toujours un chôzuya. C'est un petit bassin en pierre ou en bronze qui contient de l'eau pour les ablutions des croyants.

A l'entrée des bâtiments destinés à la prière, est installé un offertoire (saisen bako) dans lequel les fidèles jettent de l'argent en reconnaissance des faveurs divines reçues ou pour manifester le caractère désintéressé de leur prière. Une cloche (suzu) reliée à une corde permet au croyant d'avertir de sa présence les divinités honorées dans le sanctuaire avant de prier.Chaque sanctuaire dispose aussi d'un bâti en bois supportant des plaquettes votives (emma). Sur ces plaquettes en bois, ornées d'un signe du zodiaque chinois ou de tout autre symbole porte-bonheur, chaque croyant écrit un voeu qu'il espère voir exaucé par les divinités du lieu. 

Les sanctuaires ne sont pas seulement des lieux de prières, on y vient aussi pour pratiquer des sports traditionnels comme le tir à l'arc, le sumô, et l'équitation, diverses danses rituelles et de la musique traditionnelle.

 Les jinja sont classés par ordre d'importance en jingû ou gû, pour les grands sanctuaires, en taisha, pour les intermédiaires, et en miya ou sha pour les petits. Chaque sanctuaire honore une ou plusieurs divinités (kami) du panthéon shintô.

On compte plusieurs dizaines de milliers de sanctuaires dans l'archipel japonais, parmi lesquels les plus renommés sont: le Meiji Jingû à Tôkyô, l'Itsukushima jinja dans l'île de Mya en face d'Hiroshima et les deux grands sanctuaires d'Ise Kôdai jingû et Toyôke Dai jingû (préfecture de Mie). Ces deux derniers forment avec plusieurs autres le grand sanctuaire d'Ise dédié à la déesse du soleil: Amaterasu Omikami, patronne de tous les kami.

  Qu'est ce que le shintoïsme ?

LE SHINTO Un phénomène purement japonais Si l'adhésion à une religion consiste à se reconnaître comme créature de Dieu, on peut dire qu'être shintoïste c'est se sentir membre de la communauté japonaise. Rares sont les mouvements d'inspiration philosophique ou religieuse qui soient aussi nettement et exclusivement rattachés à un peuple que le shinto. Le shinto est avant tout l'expression profonde de la culture ancienne des Japonais. Il peut à cet égard se comparer à beaucoup de religions animistes d'Afrique Noire dont les pratiques sont limitées à une ethnie déterminée.

Bien sûr, la force du Shinto est d'être celle d'un peuple particulièrement développé de plus de 100 millions d'âmes, mais, considéré sous l'angle philosophique ou religieux, le Shinto laisse perplexe. Son origine remonte au fond des âges, et il s'apparente plutôt aux religions animistes des anciennes populations sibériennes. Le shinto considère comme divins aussi bien des forces de la nature que des animaux ou des hommes célèbres. Ces divinités s'appellent " kami" en japonais et leur équivalent chinois est shin. " To" ou " do" signifie "voie" ou "méthode" en sino-japonais. Ainsi " shinto" est littéralement la "voie des divinités" La plus importante divinité est le soleil qui, entre autres vertus, protège contre les invasions. On peut donc dire que le drapeau du Japon est un symbole shinto. Le nom du pays lui-même, Nippon, s'écrit avec deux caractères chinois : "ni", "soleil" et "pan", "racine" d'où la traduction d'Empire du Soleil Levant. Japon est tiré de la prononciation chinoise des mêmes caractères, Je-ben. Cependant le soleil n'a pas un rôle hiérarchique parmi les divinités shinto: chacune a sa place. Les kami inspirent le plus souvent une crainte respectueuse. On trouve parmi eux des montagnes, des animaux comme le tigre, le serpent ou le loup ; et l'empereur lui-même. Un ministre impérial du IXø siècle est le kami de la calligraphie. Il y aurait huit cent millions de kami et le Japon a pour surnom Shinkoku, "le pays des divinités".

Le shinto ne connaît pas de Dieu suprême et le ciel, contrairement aux croyances chinoises, n'est pas une divinité mais le séjour des kami. Les kami sont supposés intrinsèquement bons mais on trouve de nom- breuses exceptions. On prie les kami en diverses occasions: pour obtenir la pluie ou de bonnes récoltes, pour le couronnement de l'empereur etc... En fait, le shinto ne comporte pas de doctrine établie mais il constitue un ensemble de pratiques qui, à l'origine variaient sensiblement d'un village à l'autre '

L'évolution historique du shinto

Jusqu'aux premiers contacts du Japon avec la civilisation chinoise, vers le Ve siècle de notre ère, le shinto n'était que cet ensemble de croyances, de mythes et de pratiques. C'était une sorte d'animisme polythéiste qui rap- pelle, par le fouillis de ses divinités, aussi bien certaines religions antiques que l'animisme d'Afrique Noire. A cette époque, le Japon ne connaissait pratiquement ni l'écriture, ni la peinture ou la sculpture, ce qui explique peut-être l'absence d'idoles.

La Chine, en introduisant le bouddhisme au Japon en 552, provoqua un double effet: d'une part un certain amalgame des pratiques shintoïstes et bouddhistes et d'autre part une réaction de défense, de nature quelque peu nationaliste, en faveur du Shinto. Celui-ci en vînt donc à s'organiser vers le VIIIe siècle, les mythes s'unifièrent et les kami tutélaires des différents clans ou villages furent promus à une dignité nationale. Ce mouvement destiné à renforcer le gouvernement impérial s'accompa- gna d'un effort pour écrire ces antiques traditions et constituer une mytholo- gie, un sacerdoce et des rites "officiels". Il s'en suivit également une prolifération de temples. Toute l'histoire religieuse du Japon fut dès lors une succession de mouve- ments contradictoires tantôt en faveur du bouddhisme, tantôt du shintoïsme.

Ainsi, malgré une tendance très constante à mélanger ces deux religions dans un syncrétisme mal défini, on peut noter des réactions de défense du Shinto vers le XIIIe et le XVIIIe siècle. A cette dernière période, le bouddhisme était religion d'Etat et le Shinto apparaissait, en quelque sorte, comme une fronde contre le pouvoir central. A l'époque Meiji, en 1868, quand le Japon s'ouvrit à la civilisation occidentale, le gouvernement imposa la séparation entre Shinto et Bouddhisme. Les bonzes ne purent plus célébrer dans les temples shinto et la lecture des textes bouddhistes y fut interdite.

Le Shinto prend alors quatre formes distinctes:

Le Shinto de la Maison Impériale, comprenant un rite d'adoration de la déesse du soleil, Amaterasu o Mikami. Ce culte jadis public est, de nos jours strictement privé.

Le shinto des temples. Ce sont les rites pratiqués dans les milliers de temples japonais, réunis dans une association, Jinja honcho.L'ensemble de ces deux shinto constitue ce qu'on appelle le shinto de l'Etat, créé au début de l'êre Meiji et qui a duré jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale. C'était une institution destinée, en fait, à renforcer l'iden- tité japonaise et la dévotion envers l'empereur.

Le shinto des sectes est une somme de mouvements divers, nés au XIXeme siècle. Le plus connu d'entre eux, le Tenrikyo, a été fondé par une femme en 1838 et compte plus de trois millions d'adeptes. Nous en dirons quelques mots ultérieurement.

Le shinto populaire enfin, qui est une religiosité diffuse mais comporte parfois des pratiques magiques. Les quatre formes de shinto se mélangent selon l'univers culturel de chaque Japonais et constituent la base du système de valeurs du pays. C'est pourquoi le shinto est devenu le lieu privilégié du particularisme et donc du nationalisme japonais. Seul le shinto pouvait conférer à l'empereur le caractère divin qui favorisait les visées de l'impérialisme japonais. La défaite de 1945 impliquait de réduire l'influence de cet appareil shinto développé depuis Meiji.

L'empereur Hiro-Hito accepta de limiter le shinto au rôle d'une organisation religieuse comme les autres. Il expliqua lui-même que l'attachement à son peuple ne dépendait pas de la croyance de ses sujets en sa divinité et il supprima les subventions du gouvernement aux temples shinto. La ferveur des shintoïstes à l'égard de l'empereur n'en a pas été affectée et les temples sont toujours aussi prospères aujourd'hui.

La pratique du shinto

C'est beaucoup plus la vie sociale que la vie personnelle des Japonais qui est imprégnée de shinto. Cette religion de la communion avec la nature, où tout est sacré, les astres, les riviéres, les ancêtres, les hommes célèbres est présente dans toutes les traditions japonaises. Dans le sumo, lutte où s'affrontent deux colosses quasi-nus qui cherchent à se pousser hors d'un cercle, le sport est presque secondaire par rapport aux rites: les lutteurs jettent une poignée de sel pour purifier l'arène, ils se balancent d'un pied sur l'autre pour écraser les forces du mal, quant à l'arbitre, issu d'une famille spécialisée dans cette fonction, il est vêtu comme un prêtre shinto.

Le théâtre Nô, codifié au XVeme siècle, n'est que la récitation de légendes épiques d'inspiration shinto. L'ikebana lui-même, l'arrangement floral, est interprété en termes de shinto : les fleurs doivent marquer par leur disposition les trois plans du ciel, de l'homme et de la terre. L'ikebana peut aussi s'interpréter en termes de méditation bouddhiste. Le bain en commun, o-furo, qui était mixte jusqu'à ce que l'occupant américain s'en offusque en 1945, est aussi perçu comme un rite de communion avec la nature .

De nos jours, la pratique du shinto n'implique aucune croyance parti- culière. Les Japonais ne gardent que bien peu de superstition pour les kami et ils ne recherchent aucune justification rationnelle du shinto. Cependant, c'est pour eux l'expression de leur adhésion à la communauté nationale et la participation aux cérémonies shinto du sanctuaire de leur village ou de leur quartier marque leur volonté de maintenir l'harmonie de la vie de la nation.

Les Japonais célèbrent en rite shinto les évènements marquants de la vie des individus, de la communauté ou de la nation. Il s'agit de fêtes, dites matsuri, où l'on se réjouit simplement de l'existence. On cherche à avoir le coeur pur, on exhale sa gratitude pour ce que le monde a d'agréable et l'on souhaite que le bonheur soit préservé.

Rien n'est attendu d'une vie future. La mort est vécue comme une tragédie et c'est un rite bouddhiste, plus consolant, qui s'en occupe.En revanche, l'ambiance de réjouissance qui est celle des cérémonies shinto est bien adaptée aux naissances et aux mariages. 90 % des mariages aponais sont célébrés selon le rite shinto ; le symbole principal de l'union des époux consiste à boire trois fois dans la même coupe de saké. Cependant le banquet traditionnel où l'on invite famille et collègues de bureau coûte une fortune, aussi de nombreux jeunes ménages préfèrent-ils la mode des mariages à l'étranger, selon n'importe quel rite. C'est moins cher et le voyage de noces est compris. Les familles retrouvent volontiers le temple shinto le dimanche ; c'est un plaisir que de se promener dans ses jardins en accomplissant les rites de purification: on y boit l'eau de fontaines sacrées dans des gobelets en bois fixés à l'extrémité de longues tiges. Une autre expression du shintoïsme est ce que les occidentaux appellent faute de mieux les festivals, les "matsuri". Ils sont une occasion d'inviter les ancêtres défunts aux joies de la terre et de les y faire participer par l'esprit.

Cependant il n'y a pas de véritable culte des ancêtres shinto ; ce qui existe dans ce domaine relève du confucianisme, c'est-à-dire de la culture chinoise.

Le shinto connaît de nombreux pélerinages, souvent en montagne, siège des kami. La morale, très simple, consiste à éviter les gros péchés : mensonge, meurtre, adultère etc...

Par sa nature même, le shinto n'est nullement incompatible avec d'autres religions, puisqu'il n'est lui-même pas religieux. Durant toute son histoire, il s'est accommode du bouddhisme et du confucianisme et ne se pose pas davantage de problèmes aujourd'hui face au christianisme. La vie moderne l'a encore plus dépouillé de son contenu surnaturel, mais le shinto reste un extraordinaire ciment de l'unité de la nation japonaise.

On peut trouver surprenant qu'une "religion" très primitive comme le shinto ait cependant survécu dans une civilisation aussi techniquement avancée que celle du Japon. Le shinto, par l'univers qu'il imagine, était déjà très en arrière de l'évolution technique du Japon d'avant le bouddhisme. A cette époque, l'agriculture et la structure sociale du Japon étaient arrivées à un niveau qu'on peut juger, de l'extérieur, très supérieur à l'état de spiritualité qu'exprime le shinto.

Un parallèle intéressant peut être fait avec l'écriture japonaise qui est à la fois primitive et compliquée. Elle pourrait être sans difficulté remplacée par l'alphabet latin, infiniment plus performant et bien adapté à la phonétique japonaise. Les Japonais préfèrent toutefois garder un système archaïque qui est le leur pour défendre leur personnalité. Le shinto procède de cet esprit.

Toutefois la mentalité shintoïste s'adapte bien à la société moderne qu'elle contribue à modeler et développer: le goût de la nature favorise les mouvements écologiques, le besoin de renouveau perpétuel encourage la société de consommation et le souci de la beauté n'est pas sans effet sur le "design" et la beauté des produits japonais.

D'apres Michel MALHERBE "Les Religions de l'Humanité" EDITIONS CRITERION

Ce qu'est le shinto: theologie.

Le Shintô est fondamentalement une religion animiste du terroir qui ne pratique pas le prosélytisme (les Kami sont des divinités locales).Comme elle n'a pas de textes sacrés, elle ne met en avant aucuns commandements moraux. Cependant elle met fortement l'accent sur la notion de pureté à travers de nombreux rituels de purification visant à éliminer les forces du mal qui habitent aussi bien les humains que la nature et à faire émerger les forces spirituelles positives qui assurent la cohésion de la communauté locale.

 La religion shintô n'est pas à proprement parler un panthéïsme. En effet, elle n'établit aucune distinction entre l'esprit et la matière; pour elle il y a du spirituel en toute chose.De même selon cette croyance, il n'y a pas un monde divin strictement séparé du monde des hommes. L'homme évolue dans un univers dans lequel interviennent des forces spirituelles qui lui sont supérieures: les Kami.

Le croyant par ses prières s'efforce de s'attirer la bienveillance des Kami du bien et d'éloigner les démons. Ces derniers, responsables de toutes les catastrophes naturelles et des maladies, sont retenus par les Kami dans le royaume souterrain des ténèbres où règne la mort ( souillure par excellence).

 Cependant selon le shintô véritable, qui puise sa source dans le mythe des origines, comme le Japon est une création des esprits célestes, les Japonais sont tous d'essence divine. Ils doivent donc servir l'empereur qui lui, toujours selon le mythe des origines, est un descendant de la déesse du soleil Amaterasu Omikami.

L'empereur a pour mission divine d'assurer la prospérité et la paix à son peuple. Il a aussi pour charge d'apporter du sens et de la joie dans la vie de ses sujets. En conséquence, pour tout Japonais, la vie est synonyme de travail. Et tant que l'on fournit les efforts nécessaires à l'accomplissement de sa tâche, on peut jouir ici-bas d'une vie prospère, même si la vie est faites de hauts et de bas.

 Les croyants de la religion shintô observent quatre principes fondamentaux: le respect des traditions, l'harmonie familiale, le respect de la nature qui est sacrée et la recherche de la paix. Ces quatre principes découlent de la croyance fondatrice du shintô: les Kami sont des forces spirituelles dont la vocation est d'assurer l'harmonie universelle. 


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