Journal La Croix  du 08-11-2009

De nouveaux chemins proposés aux communautés chrétiennes 08/11/2009

Réunis durant une semaine en assemblée plénière à Lourdes, les évêques ont réfléchi à l’avenir de l’Église en prenant acte de la situation très dure que connaît l’Église en France

C’est une caricature de Piem, projetée devant l’assemblée des évêques de France : trente prêtres sont dessinés, puis, vue suivante, dix s’éteignent : « Voilà la situation dans deux ou trois ans ». En s’appuyant sur quelques images fortes pour présenter l’avenir des communautés chrétiennes dans son diocèse de Saint-Étienne, Mgr Dominique Lebrun a, de leur propre aveu, secoué ses collègues.

Le témoignage d’évêques – ce qui ne se faisait pas auparavant – et notamment d’une génération de jeunes évêques, qui n’ont pas les pudeurs de leurs aînés, a sans doute permis à un tabou de tomber. Ce que tous faisaient depuis de nombreuses années dans leur coin a été clairement explicité. Personne aujourd’hui ne conteste la nécessité d’une profonde transformation. « Nous sommes passés de la pastorale de la conservation à celle de l’évangélisation », affirme ainsi Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne.

Ce constat commun posé, le consensus s’arrête là. Comme le note le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, « il n’y a pas de scénario ecclésial commun ». D’ailleurs, tous font preuve d’humilité : on sent bien que ce qui pouvait sembler « la » solution il y a quelques années, comme les communautés nouvelles, ou l’appel à des prêtres étrangers, n’est plus aujourd’hui qu’une voie parmi d’autres, car elles engendrent leurs propres problèmes : pour preuve, les difficultés que traverse une communauté comme celle des Béatitudes.

Le débat sur l’organisation ne peut rester isolé

Pourtant, quelques lignes de fond se dégagent. D’abord, note Mgr Albert Rouet, archevêque de Poitiers, l’utilisation par tous du terme de « communautés chrétiennes », qui rappelle les communautés de base d’Amérique latine ou d’Afrique. Ensuite, le sentiment qu’il ne faut surtout plus penser l’organisation par rapport au nombre de prêtres. Mgr Hubert Herbreteau, dont le diocèse d’Agen est passé en dix ans de 420 à 26 paroisses, admet que, dans cinq ans, « pour ces 26 paroisses, je n’aurai pas 26 prêtres ». Mais ce redécoupage a été fait en fonction des besoins des communautés.

Autre point commun, le rôle croissant des laïcs, au sein d’ensembles pastoraux, où ils ont de grandes responsabilités. De même, les formations, qui se sont multipliées dans tous les diocèses, sous des modules divers. Enfin, un consensus s’est dégagé autour de la notion « d’itinérance pastorale » : la possibilité d’envoyer des prêtres de manière temporaire, dans des territoires où l’Église ne peut plus assurer une présence. Le maillage de tout le territoire n’est plus possible.

Attention cependant, note Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille : « Ce qui va permettre de rendre les chrétiens plus baptisés est plus important que de savoir comment on va s’organiser. » Chacun convient que le débat sur l’organisation ne peut rester isolé d’une réflexion plus vaste sur la mission de l’Église.

La charité est un élément constitutif de l'identité catholique

Le thème de l’avenir des communautés chrétiennes s’emboîtait donc parfaitement avec celui de la visibilité de l’Église, porté par Mgr Claude Dagens. Là encore, cette assemblée a marqué une étape importante : on est passé d’un constat sociologique, comme pouvait le faire « Proposer la foi » en 1996, à une lecture plus spirituelle de la situation. Dans un monde où domine l’indifférence, la communauté chrétienne témoigne d’abord par ce qu’elle est et ce qu’elle vit, son identité.

« Ne pas dire ce que l’on va devenir, mais ce que l’on annonce », résume Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry. Six mois après les crises qui ont secoué l’Église, les évêques, évoquant la visibilité, ne se sont cependant pas penchés sur les problèmes de communication.

 En revanche, ils ont affirmé avec force que l’attention aux plus pauvres, la charité, est un élément constitutif de cette identité. Comme si la crise économique et l’apparition de « nouvelles pauvretés » liées à la mondialisation obligeaient à remettre l’accent sur l’engagement social. D’où l’appel lancé aux communautés chrétiennes quelques semaines avant Noël. D’où, encore, la longue audition, samedi, de Jacques Barrot, commissaire européen, sur les problèmes des migrations en Europe.

«Le jour où l’on pourra ordonner des hommes mariés, ils seront prêts»

Ce passage d’une chrétienté sociologique à des communautés actives et confessantes risque cependant, observe Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon, de laisser s’éloigner les « catholiques du troisième cercle », les pratiquants occasionnels. Comment peuvent-ils être intégrés dans ces communautés chrétiennes ? Question difficile, comme l’a bien montré le débat animé, autour de l’évangélisation des milieux populaires. Voilà un lieu où l’Église tend à s’effacer, ce qui préoccupe les évêques, sans qu’ils soient d’accord sur les solutions.

De même, d’autres regrettaient que ces réflexions sur l’avenir de l’Église se fassent à « périmètre constant », c’est-à-dire sans poser les questions de changement des règles, comme la possibilité d’ordonner des hommes mariés.

Le sujet reste tabou pour les évêques français, mais il a été abordé très directement par Mgr Edmond Djitanghar, évêque de Sarh (Tchad), venu rendre compte du Synode africain. En Afrique, a-t-il expliqué, des catéchistes bien formés, et avec une grande expérience, font des chefs de communautés à l’autorité importante et crédible, et « le jour où l’on pourra ordonner des hommes mariés, ils seront prêts ».

Isabelle de GAULMYN (à Lourdes)


Commentaire

Et si l'Eglise écoutait ce que dit Paul en Timothée 1 chapitre 3

"Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une oevre excellente.

Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement. Il faut qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Eglise de Dieu? Il ne faut pas qu'il soit un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il ne tombe sous le jugement du diable.Il faut aussi qu'il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l'opprobre et dans les pièges du diable.

Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d'un gain sordide, conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu'on les éprouve d'abord, et qu'ils exercent ensuite leur ministère, s'ils sont sans reproche.

Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses.

Les diacres doivent être maris d'une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons;car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s'acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ."

(Les presbytres , les prètres sont des anciens soumis à ces mêmes règles.)

Et ce même Paul aux Corinthiens:

"Il en est que Dieu a établis dans l'Église, premièrement comme apôtres, deuxièmement comme prophètes, troisièmement comme docteurs.....Puis ce sont les miracles, puis le don de guérir, d'assister, de gouverner, ".

( 1 Corinthiens 12, 28 )

(Le don de "gouverner" ou de veiller sur une communauté, c'est à dire de la maintenir dans l'ordre, n'est présenté qu'en septième position. Les premiers cités, qui ont une place à part, selon les exégètes et théologiens, sont les apôtres, les prophètes et les "docteurs", ceux qui enseignent. Dans le texte de Saint Paul, les "apôtres " dont il est question, sont les fondateurs ses églises nouvelles. Les évêques actuels ne peuvent donc pas leur être assimilés directement.( Sauf à faire appel à la "succession apostolique" historiquement discutable ).

Ils devraient donc plutôt être considérés comme faisant partie du lot de ceux qui " gouvernent ", en tant que guides spirituels d'un église locale, composée de tous les chrétiens vivants dans un même lieu.)

Mais où sont donc passés les prophêtes, les docteurs, ceux qui enseignent.!? Tous ces servicessont exercés par des clercs. ! !

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