Actes de
Pilate
Les Actes de Pilate,
plus tard appelés Évangile de
Nicodème, se composent de deux parties
tardivement rattachées l'une à
l'autre. L'ensemble a vraisemblablement
été écrit au IVe
siècle, ou du moins une forme ancienne dont
dérive la présente. Ces Actes
auraient été rédigés en
réplique à de faux actes que
l'empereur Maximin Daïa (311-312) avait fait
écrire pour vilipender le Christ, et qu'il
avait imposé dans les
écoles.
Le texte qui nous est
parvenu, daté du Ve siècle,
reproduirait en grande partie la version du IVe
siècle, mais utilise aussi des traditions
très anciennes, puisque Justin et Tertullien
font déjà mention d'Actes de
Pilate au second siècle.
Les recensions sont
nombreuses, en syriaque, arménien,
éthiopien, latin et grec. L'intention
apologétique est évidente :
Pilate devient le témoin
privilégié de l'innocence et de la
divinité de Jésus. Même
rôle du côté juif chez
Nicodème et Joseph d'Arimathie : tous les
personnages de cet évangile finissent par se
convertir. Nous avons suivi la recension grecque
(A), plus ancienne pour cette première
partie.
Mémoires de notre
Seigneur Jésus-Christ rédigées
sous Ponce Pilate
PROLOGUE
Je suis Ananias, garde du
corps, de rang prétorien, et jurisconsulte.
J'ai connu notre Seigneur Jésus-Christ par
les divines Écritures et je me suis
converti. Et j'ai reçu l'honneur du saint
baptême. Je me suis mis en quête des
mémoires qui avaient été
faits, à l'époque, sur notre Seigneur
Jésus-Christ. Des Juifs les avaient
consignes sous Ponce Pilate. J'ai donc
retrouvé ces documents en langue
hébraïque, et selon la volonté
de Dieu je les ai traduits en grec, pour les
diffuser parmi tous ceux qui invoquent le nom de
notre Seigneur Jésus-Christ.
Sous notre empereur Flavius
Théodose, an 17 de son règne et an 5
de celui de Flavius Valentin, en la neuvième
indiction Vous qui lirez cet ouvrage ou en ferez
des copies, ne m'oubliez pas et priez afin que Dieu
ait pitié de moi et qu'il pardonne les
péchés que j'ai commis devant sa
face. Paix à ceux qui lisent, à ceux
qui écoutent et à leurs familles,
amen !
La quinzième
année du règne de Tibère
César, empereur des Romains, Hérode
étant roi de Galilée depuis dix-huit
ans ; et le huitième jour des calendes
d'avril, soit le vingt-cinq mars, sous le consulat
de Rufus et Rubellion ; en la quatrième
année de la deux cent deuxième
olympiade, Joseph Caïphe étant grand
prêtre des Juifs, Nicodème rapporta
tous les événements survenus
après le crucifiement et la passion du
Seigneur, et il les fit connaître aux grands
prêtres et aux autres Juifs. Le même
homme laissa un texte, écrit en
hébreu.
PREMIÈRE
PARTIE
1
.1. Après s'être
réunis en conseil, les grands prêtres
et les scribes, Anne, Caïphe,
Sémès, Datha, Gamaliel, Juda,
Lévi, Nephtali, Alexandre, Jaïre et
tous les autres Juifs se présentèrent
devant Pilate, chargeant Jésus de nombreuses
accusations : « Nous savons, disaient-ils,
qu'il est le fils de Joseph le charpentier et qu'il
est né de Marie. Or lui se prétend
fils de Dieu et roi ! En outre, il viole le sabbat
et veut détruire la loi de nos pères.
»
Pilate leur dit : «
Qu'est-ce qu'il fait donc et que veut-il
détruire ? » Les Juifs
répondirent : « Notre loi nous
défend de donner aucun soin durant le
sabbat. Or lui, par de louches manipulations, a
guéri ce jour-là, des boiteux, des
bossus, des gens aux mains
desséchées, des aveugles, des
impotents, des sourds et des possédés
! » Pilate leur demanda : « Que
voulez-vous dire, avec vos "louches manipulations"
? » Ils lui dirent : « C'est un magicien.
Il chasse les démons par BeLzébuth
leur chef et tous lui obéissent.
»
Pilate répliqua :
« Un esprit impur ne peut pas chasser les
démons ! Il y faut le Dieu Esculape ! »
2. Les Juifs dirent à Pilate : « Nous
demandons à ta Grandeur de le convoquer
devant ton tribunal et de l'entendre. » Pilate
les interpella : « Dites-moi comment je puis,
moi simple procurateur, soumettre un roi à
l'interrogatoire ? » Ils
répliquèrent : « Nous ne lui
avons pas donné ce titre ! C'est lui qui se
proclame roi ! »
Pilate appela un courrier et
lui dit : « Amène-moi Jésus,
mais traite-le respectueusement. » Le courrier
sortit et quand il aperçut Jésus, il
se prosterna devant lui. Puis, il prit la
pièce de tissu qu'il tenait sur son bras,
l'étendit à terre, et dit : «
Seigneur, marche là-dessus et entre, car le
gouverneur t'appelle. » Voyant ce qu'avait
fait le courrier, les Juifs invectivèrent
Pilate : « Pourquoi, disaient-ils, n'as-tu pas
fait chercher Jésus par un héraut
plutôt que par ce courrier ? Dès qu'il
l'a vu il s'est jeté à ses pieds, il
a déployé par terre l'enveloppe qui
contient les faisceaux et il a fait marcher
Jésus dessus, comme s'il était roi !
»
3. Pilate fit approcher le
courrier et lui dit : « Qu'as-tu fait
là ? Pourquoi as-tu étendu cette
enveloppe sur le sol et as-tu dit à
Jésus de marcher dessus ? » Le courrier
répondit : « Seigneur gouverneur,
lorsque tu m'as envoyé à
Jérusalem auprès d'Alexandre, j'ai vu
cet homme assis sur un ânon, et les fils des
Hébreux tenaient des branches dans leurs
mains et ils l'acclamaient, tandis que d'autres
étendaient leurs vêtements à
terre en disant : Sauve-nous, toi qui es dans les
hauteurs! Béni soit celui qui vient au nom
du Seigneur ! »
4. Les Juifs s'en prirent
alors au courrier : « Les fils des
Hébreux crient en hébreu !
D'où vient que tu répètes
leurs clameurs en grec ? » Le courrier leur
dit : « J'ai interrogé un des Juifs et
lui ai demandé ce qu'ils criaient là.
Et lui m'a traduit. » Et que criaient-ils en
hébreu ? demanda Pilate. Les Juifs
répondirent : « Hosannah,
membronê, baruchama, adonai »
Que signifient Hosannah et
les autres mots ? demanda Pilate. Les Juifs lui
dirent : « Sauve-nous, ô toi qui es si
haut ! Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur! » Pilate leur dit : « Si vous
confirmez vous-mêmes les paroles
prononcées par les fils des Hébreux,
en quoi le courrier a-t-il mal agi ? » Ils
gardèrent le silence.
Le gouverneur dit alors au
courrier : « Sors, et ramène-nous
Jésus, en le traitant à ta guise.
» Le courrier sortit et se montra aussi
respectueux que la première fois ; et il dit
à Jésus : « Seigneur, entre, le
gouverneur te demande. »
5. Jésus entra. Et les
aigles que tenaient les porte-enseigne,
fléchirent le col et adorèrent
Jésus. En voyant que les aigles avaient
bougé et qu'elles s'inclinaient en signe de
respect devant Jésus, les Juifs
injurièrent les porte-enseigne. Mais Pilate
dit aux Juifs : « N'admirez-vous pas
plutôt que ces aigles se soient
penchées vers Jésus et l'aient
adoré ? » Les Juifs répondirent
à Pilate : « Nous avons vu les
porte-enseigne leur tordre le col. Voilà
comment ils adorent Jésus !
»
Le gouverneur fit approcher
les porte-enseigne « Pourquoi avez-vous fait
cela ? » leur dit-il. Ils dirent à
Pilate : « Nous sommes grecs, nous, et ne
rendons de culte qu'à nos dieux.
Qu'irions-nous adorer celui-ci ? Nous tenions nos
aigles, quand spontanément, celles-ci ont
ployé leur col et l'ont adoré !
»
6. Pilate s'adressa aux chefs
de la synagogue et aux Anciens du peuple : «
Choisissez vous-mêmes des garçons
forts et musclés. C'est eux qui porteront
nos aigles : nous verrons si elles s'inclinent
toujours seules. » Les Anciens des Juifs
prirent douze hommes robustes et bien bâtis
et leur firent porter les aigles en deux groupes de
six. Et ils se tenaient debout devant la tribune du
gouverneur.
Et Pilate dit au courrier :
« Fais sortir Jésus du prétoire
et ramène-le, en le traitant comme tu
l'entends. » Jésus et le courrier
quittèrent la salle. Pilate appela les
premiers porte-enseigne et les avertit : « Je
vous le jure par la vie de César, si les
aigles ne s'inclinent pas à l'entrée
de Jésus, je vous ferai couper la
tête. » Et pour la deuxième fois,
le gouverneur ordonna de faire entrer Jésus.
Le courrier gardait la même attitude, et il
priait Jésus de marcher sur l'étoffe.
Jésus s'exécuta et entra. A peine le
seuil franchi, les aigles à nouveau
s'inclinèrent devant Jésus et le
saluèrent
2.
1. Ce spectacle remplit
Pilate de crainte. Il voulut descendre de sa
tribune. A peine en avait-il esquissé le
mouvement, qu'un message lui parvint de sa femme,
disant : « Qu'il n'y ait rien entre toi et ce
juste. Car j'ai beaucoup souffert cette nuit
à cause de lui. » Pilate alors
s'adressa à tous les Juifs et leur dit :
«Vous connaissez la piété de ma
femme et savez qu'elle n'est pas loin de partager
votre religion »
Ils lui dirent : « Oui,
nous le savons. » Pilate reprit : « Eh
bien, ma femme m'envoie un message : Qu'il n'y ait
rien entre toi et ce juste. Car cette nuit, j'ai
beaucoup souffert à cause de lui. » Les
Juifs répondirent à Pilate : «
Ne t'avons-nous pas prévenu ? C'est un
magicien, il a envoyé un songe à ta
femme ! »
2. Pilate se tourna vers
Jésus et lui dit : « Pourquoi ces gens
portent-ils témoignage contre toi ? Tu ne
dis rien...? » Jésus répondit :
« S'ils n'avaient pas de puissance, ils ne
parleraient pas. Mais chacun a le pouvoir de sa
bouche, libre il est de dire le bien ou le mal.
C'est à eux de voir ! »
3. Les Anciens des Juifs
répliquèrent à Jésus :
« Et que verrons-nous ? D'abord que tu es
né de relations coupables. Puis, que ta
naissance à Bethléem a
provoqué un massacre d'enfants. Enfin, que
ton père Joseph et Marie ta mère ont
dû fuir en Égypte, tant ils
étaient gênés devant le peuple.
»
4. Quelques-uns de ces Juifs,
plus délicats, protestèrent : «
A notre avis, sa naissance n'est pas
irrégulière ! Nous savons que Joseph
a épousé Marie. Jésus est
né comme il faut ! » A ceux qui
affirmaient le contraire, Pilate dit : « Vous
ne dites pas la vérité ! Ses parents
se sont mariés. Vos compatriotes en font
foi. »
Anne et Caïphe dirent
à Pilate : « Nous avons beau tous
déclarer à la fois qu'il n'est pas de
naissance honnête, on ne nous croit pas. Ces
gens-là sont des prosélytes ou de ses
disciples. » Pilate se tourna vers Anne et
Caïphe « Que sont des prosélytes ?
demanda-t-il. - Ce sont, répondirent-ils,
des gens d'origine grecque, maintenant convertis au
judaïsme. »
Les partisans de la naissance
légitime, Lazare, Asténus, Antonius,
Jacques, Amnès, Zénas, Samuel, Isaac,
Phénéès, Crispos, Agrippa et
Juda s'écrièrent : « Nous
n'avons rien de prosélytes ! Nous sommes des
fils de Juifs et nous déclarons simplement
la vérité, ayant assisté au
mariage de Joseph et Marie ! »
5. Pilate s'adressa aux douze
qui affirmaient l'honnêteté de la
naissance. « Jurez-moi sur la tête de
César, leur dit-il, que vous m'avez bien dit
la vérité : Jésus n'est donc
pas né hors mariage ? » Ils
répondirent à Pilate : « Notre
Loi nous défend de jurer. Car c'est un
péché. Mais eux, qu'ils jurent sur la
tête de César que nous n'avons pas dit
la vérité et nous aurons
mérité la mort. »
Pilate dit à Anne et
Caïphe : « Ne répondez-vous rien
à cela ? » Anne et Caïphe dirent
à Pilate : « Ces douze hommes qui
soutiennent qu'il n'est pas né d'un
adultère, on les croit ! Or nous sommes
unanimes : Jésus est l'enfant de la
débauche, il est magicien et se vante
d'être le Fils de Dieu ! »
Pilate fit évacuer la
salle, ne gardant que les douze hommes qui
professaient la régularité de cette
naissance, et il fit éloigner d'eux
Jésus. Puis il leur demanda : « Pour
quelle raison veulent-ils le tuer ? » Ils
répondirent à Pilate : « Cela
les enrage qu'il guérisse en plein sabbat !
» Pilate dit : « C'est donc sa
charité qui leur donne des idées de
meurtre ? »
3.
1. Indigné, Pilate
sortit du prétoire et leur dit : « Le
soleil m'en est témoin, je ne trouve rien
dont on puisse accuser cet homme. » Les Juifs
répondirent au gouverneur : « S'il
n'était pas un scélérat, nous
ne te l'aurions pas livré. » Pilate
leur dit : « Prenez-le donc, et jugez-le selon
votre loi. » Les Juifs répondirent :
« Nous n'avons pas le droit de mettre
quelqu'un à mort. »
- A vous, Dieu interdit de
tuer ? Mais à moi ? répliqua Pilate.
2. Alors il rentra dans le prétoire. Il
appela Jésus à part « C'est toi,
le roi des Juifs ? » demanda-t-il.
Jésus répondit à Pilate :
« Dis-tu cela de toi-même ou d'autres
t'ont-ils parlé de moi ? » Pilate
répondit à Jésus : «
Suis-je juif, moi ? Ta nation et les grands
prêtres t'ont remis entre mes mains. Qu'as-tu
fait ? » Jésus répondit : «
Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume
était de ce monde, mes gens auraient
combattu pour que je ne fusse pas livré aux
Juifs. Mais mon royaume n'est pas d'ici.
»
- Tu es donc roi ? demanda
Pilate. Jésus lui répondit : - Tu le
dis. Je suis roi. Et je ne suis né et je ne
suis venu dans le monde que pour faire entendre ma
voix à quiconque est de la
vérité.
- Qu'est-ce que la
vérité ? lui dit Pilate. - La
vérité est du ciel, répondit
Jésus. Pilate reprit « Et sur terre, il
n'y a pas de vérité ? »
Jésus dit à Pilate « Tu vois
comment les maîtres du pouvoir sur terre
jugent ceux qui disent la vérité !
»
4
1. Laissant Jésus
à l'intérieur du prétoire,
Pilate alla rejoindre les Juifs et leur dit :
« Pour moi, je ne trouve aucun motif de
condamnation. » Les Juifs lui disent «
Cet homme a déclaré : Je peux
détruire ce temple et le rebâtir en
trois jours. » - Quel temple ? demanda Pilate.
Les Juifs répondent : « Celui que
Salomon mit quarante-six ans à bâtir,
lui prétend le démolir et le
reconstruire en trois jours. Pilate leur dit :
« Je suis pur du sang de ce juste. A vous de
voir ! » Les Juifs disent : « Que son
sang retombe sur nous et sur nos enfants !
»
2. Pilate fit approcher les
Anciens, les prêtres et les lévites et
il leur dit à voix basse : « Ne faites
pas cela. Aucun de vos griefs ne justifie la mort.
Vous ne l'accusez que d'opérer des
guérisons et de transgresser le sabbat !
» Anciens, prêtres et lévites
dirent à Pilate : « Si quelqu'un
blasphème contre César, est-il
passible de la peine de mort ? »
- « Oui, répondit
Pilate, il l'est. » Les Juifs reprirent :
« Soit, celui qui blasphème contre
César mérite de mourir, mais lui a
blasphémé contre Dieu ! » 3. Le
gouverneur fit sortir les Juifs du prétoire
et ayant appelé Jésus, il dit :
« Que ferai-je de toi ? » Jésus
dit à Pilate : « Fais selon ce que tu
as reçu. » Pilate demanda : « Et
qu'ai-je reçu ? » Jésus dit :
« Moïse et les prophètes ont
annoncé ma mort et ma résurrection.
»
Les Juifs et ceux qui
écoutaient demandèrent à
Pilate « Que peux-tu entendre de plus fort que
ce blasphème ? » Pilate dit aux Juifs :
« Si sa réponse est un
blasphème, prenez-le, vous, pour ce
blasphème, emmenez-le dans votre synagogue,
et jugez-le selon votre loi. » Les Juifs
disent à Pilate : « Notre loi nous
prescrit ceci : si un homme offense un homme, il
recevra quarante coups de fouet moins un. S'il
blasphème contre Dieu, il sera
lapidé. »
4. Pilate leur dit : «
Prenez-le donc, et châtiez-le à votre
idée. » Les Juifs répondirent
à Pilate : « Nous voulons qu'il soit
crucifié ! » Pilate répliqua :
« Il ne mérite pas la crucifixion.
» 5. Le gouverneur ayant alors jeté les
yeux sur la foule des Juifs, en vit beaucoup en
larmes, et il dit : « Ils ne veulent donc pas
tous qu'il périsse ? » Les Anciens des
Juifs lui dirent : « Si, nous sommes venus
tous ensemble exiger sa mort. » Pilate leur
répondit : « Pourquoi doit-il mourir ?
» Et les Juifs : « Parce qu'il se
prétend fils de Dieu et roi !
»
5.
1. Nicodème, un Juif,
se tenait devant le gouverneur, et il dit : «
S'il te plaît, homme plein de
piété, permets-moi de dire quelques
mots. » - Parle, dit Pilate. Et
Nicodème : - J'ai dit aux Anciens, aux
prêtres, aux lévites et à tout
le peuple des Juifs dans la synagogue : «
Pourquoi en voulez-vous à cet homme ? Il
accomplit beaucoup de signes étonnants, que
nul autre n'a fait ni ne fera. Laissez-le aller, et
renoncez à lui faire du mal. Si les prodiges
qu'il accomplit viennent de Dieu, ils demeureront.
S'ils viennent des hommes, ils seront
détruits ! » Car Moïse
envoyé par Dieu en Égypte fit devant
Pharaon, le roi de ce pays, les nombreux miracles
que Dieu lui indiqua. Or il y avait là deux
serviteurs de Pharaon, Jamnès et
Jambrès et eux aussi accomplissaient des
prodiges en grand nombre, comme Moïse, et les
Égyptiens vénéraient à
l'égal des dieux ce Jamnès et ce
Jambrès! Mais leurs signes n'étaient
pas de Dieu, et ils périrent, eux et leurs
fidèles. Allons ! Libérez cet homme,
il ne mérite pas la mort ! »
2. Les Juifs dirent à
Nicodème : « Toi, tu es devenu son
disciple et tu as du parti pris ! »
Nicodème répliqua : « Et le
gouverneur, lui, est-il son disciple, pour le
défendre ainsi ? Ne tient-il pas de
César la charge qu'il exerce ? » Les
Juifs frémissaient et ils grinçaient
des dents contre Nicodème. Pilate leur dit :
« Pourquoi grincez-vous des dents contre lui ?
Est-ce d'entendre la vérité ? »
Les Juifs dirent à Nicodème : «
Prends-la, sa vérité, et partage son
sort ! - Amen, amen, répondit
Nicodème, que je les prenne, comme vous
l'avez dit ! »
6.
1. Un des Juifs
s'élança et demanda la parole au
gouverneur : « Si tu veux parler, parle
», répondit celui-ci. Et le Juif :
« Moi, dit-il, je suis resté
couché trente-huit ans, perclus de douleur.
Jésus vint. Beaucoup de démoniaques
et d'autres, atteints de maux divers étaient
guéris par lui. Quelques jeunes gens eurent
pitié de moi, ils me transportèrent
avec mon lit et me posèrent devant lui. En
me voyant,
Jésus fut ému
de compassion et il me dit : « Prends ton
grabat et marche ! Et je pris mon grabat et je
marchai ! » Les Juifs disent à Pilate :
« Demande-lui quel jour il fut guéri.
» Le miraculé répondit : «
C'était au sabbat. » Les Juifs
s'exclamèrent : « Ne t'avions-nous pas
averti qu'il guérit et chasse les
démons en plein sabbat ? »
2. Un autre Juif bondit :
« Moi, dit-il, j'étais aveugle de
naissance; j'entendais les voix mais je ne voyais
pas les visages. Quand Jésus passa
près de moi, je criai à pleine gorge
: Aie pitié de moi, fils de David ! Et il
eut pitié, et il posa ses mains sur mes
yeux. A l'instant, je recouvrai la
vue.»
Un autre Juif accourut et dit
: « J'étais bossu, et d'un mot, il m'a
redressé ! » Un autre s'écria :
« J'étais lépreux et d'un mot,
il m'a purifié. »
7.
Une femme, du nom de
Bérénice, lui cria de loin : «
J'avais une perte de sang, et j'ai touché la
frange de son manteau et mon flux s'est tari, qui
durait depuis douze ans ! » Les Juifs dirent :
«Notre loi n'admet pas le témoignage
d'une femme. »
8.
Et une foule d'autres gens,
hommes ou femmes, s'exclamait : « Cet homme
est un prophète, et les démons lui
sont soumis ! » A ceux qui disaient que les
démons lui étaient soumis, Pilate dit
: « Pourquoi vos docteurs ne lui
obéissent-ils pas aussi ? » Ils dirent
à Pilate : « Nous ne savons pas. »
D'autres racontèrent qu'il avait
relevé du tombeau Lazare, mort depuis quatre
jours. Le gouverneur frissonna et dit à la
multitude des Juifs : « Pourquoi voulez-vous
répandre un sang innocent ?
»
9.
1. Il fit venir près
de lui Nicodème et les douze hommes qui
avaient affirmé l'honnêteté de
sa naissance « Que dois-je faire ? leur
dit-il, voilà que le peuple commence
à s'agiter. » Ils lui dirent : «
Nous ne savons pas, c'est à eux de voir.
» A nouveau, Pilate interpella tout le peuple
des Juifs : « Vous savez, dit-il, que c'est
chez vous une coutume, à la fête des
Azymes, que je vous relâche un prisonnier.
J'ai sous les verrous un condamné du nom de
Barabbas, et j'ai aussi celui qui vient de
comparaître devant vous, ce Jésus en
qui je ne trouve aucun motif de condamnation.
Lequel voulez-vous que je relâche
?
- Barabbas,
hurlèrent-ils. Pilate leur dit : Que
ferai-je donc de Jésus, celui que l'on
appelle le Christ ? - Crucifie-le !
répondirent-ils. Certains des Juifs
ajoutèrent : « Tu n'es pas l'ami de
César si tu le relâches. Il s'est dit
fils de Dieu et roi. C'est donc ce roi-là
que tu veux, et pas César ?
»
2. Excédé,
Pilate dit aux Juifs : « Peuple toujours
rebelle, vous vous dressez même contre vos
bienfaiteurs ! » Les Juifs
rétorquèrent : « Et qui sont nos
bienfaiteurs ? » Pilate dit : « Votre
Dieu vous a fait sortir d'Égypte et de votre
cruelle servitude, et il vous a
protégés sur la mer,
asséchée sous vos pas, et dans le
désert il vous a nourris par la manne et les
cailles, et de l'eau d'un rocher il vous a
désaltérés, et il vous a
donné la Loi ! Et après tous ces
bienfaits, vous avez allumé sa colère
et vous vous êtes épris d'un veau
coulé dans le métal et vous avez
tellement exaspéré votre Dieu qu'il a
résolu de vous faire périr !
Moïse a intercédé pour vous et
vous n'êtes pas morts. Et vous venez
maintenant me reprocher de haïr mon empereur !
»
3. Il se leva de son
siège et il se dirigeait vers la sortie. Les
Juifs s'écrièrent : « Nous
reconnaissons pour roi César, pas
Jésus ! Or les mages lui ont apporté
d'Orient des cadeaux comme à un souverain.
Et quand Hérode eut appris par ces mages
qu'un roi était né, il voulut le
faire périr. Joseph son père l'ayant
su, prit l'enfant et sa mère, et ils
s'enfuirent en Égypte. A cette nouvelle,
Hérode ordonna le massacre des enfants
hébreux nés à Bethléem.
»
4. Ces discours
alarmèrent Pilate. Il imposa silence aux
foules bruyantes et leur dit : « C'est donc
cet homme que recherchait Hérode ? - Oui,
répondirent les Juifs, c'est lui ! »
Alors Pilate prit de l'eau et se lava les mains,
face au soleil, disant : « Je suis pur du sang
de ce juste ! A vous de voir ! » A nouveau les
clameurs fusèrent parmi les Juifs : «
Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !
»
5. Pilate fit tirer le rideau
de la tribune où il siégeait, et il
dit à Jésus : « Ta nation a
démenti que tu fusses roi. Voici ma sentence
: tu seras d'abord flagellé selon la coutume
de nos pieux empereurs, ensuite cloué en
croix, dans le jardin où l'on t'a
arrêté. Deux malfaiteurs, Dysmas et
Gestas, seront crucifiés avec toi.
»
10.
1. Jésus sortit du
prétoire accompagné des deux larrons.
Lorsqu'ils furent sur place, on le dépouilla
de ses vêtements, on le ceignit d'un linge et
on lui posa une couronne d'épines sur la
tête. Et l'on crucifia avec lui les deux
larrons. Jésus disait : « Père,
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils
font. » Puis les soldats se partagèrent
ses vêtements et le peuple se tenait
là, regardant. Les grands prêtres et
avec eux les chefs le narguaient, disant : «
Il en a sauvé d'autres. Qu'il se sauve
lui-même ! S'il est le fils de Dieu, qu'il
descende de la croix ! » Et les soldats aussi
le bafouaient ; ils s'approchaient de lui, lui
présentaient du vin aigre mêlé
de fiel et disaient : « Tu es le roi des
Juifs, sauve-toi toi-même. »
Après la sentence,
ordre avait été donné de
porter sur un écriteau en lettres grecques,
romaines et hébraïques le motif de sa
condamnation, tel que les Juifs l'avaient
énoncé : « Celui-ci est le roi
des Juifs. »
2. Un des malfaiteurs
suspendus à la croix lui disait : « Si
tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous
aussi. » Mais Dysmas prit la parole et le
réprimanda : « N'as-tu pas crainte de
Dieu, toi qui subis la même peine ? Pour
nous, c'est justice. Nous payons nos actes ; mais
lui n'a rien fait de mal. » Et il disait :
« Seigneur, souviens-toi de moi dans ton
royaume. » Et Jésus lui répondit
: « En vérité, en
vérité, je te le dis, dès
aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis.
»
11.
1. C'était environ la
sixième heure et l'obscurité se fit
sur la terre jusqu'à la neuvième
heure, le soleil s'étant
éclipsé. Et le voile du temple se
déchira par le milieu. D'une voix forte,
Jésus s'écria : « Père,
Baddoch efkid ruel », ce qui signifie : «
Entre tes mains je remets mon esprit. » Il
dit, et il expira. A la vue de ce qui était
arrivé, le centurion glorifia Dieu, disant :
« Cet homme était un juste ! » Et
les foules qui étaient accourues pour
assister au spectacle, s'en retournaient en se
frappant la poitrine.
2. Le centurion rapporta les
événements au gouverneur. Alors
Pilate et sa femme entrèrent dans une
profonde affliction et ce jour-là ils ne
touchèrent plus ni mets ni boisson. Pilate,
ayant convoqué les Juifs, leur dit : «
Avez-vous vu ce qui est arrivé ? » Ils
répondirent : « Il y a eu une
éclipse de soleil. Nous en avons
l'habitude.
3. Ses amis se tenaient
à distance, ainsi que les femmes qui
l'avaient accompagné depuis la
Galilée et qui voyaient cela. Survint un
homme, appelé Joseph, membre du Conseil, il
était d'Arimathie et il avait foi dans le
Royaume de Dieu. Il s'approcha de Pilate et lui
demanda le corps de Jésus. Puis il le
descendit de la croix, le roula dans un linceul
tout blanc, et le plaça dans une tombe
taillée dans le roc, où personne
encore n'avait été mis.
12.
1. Quand ils surent que
Joseph avait demandé le corps de
Jésus, les Juifs le cherchèrent, lui
et les douze hommes qui avaient soutenu que
Jésus était né
régulièrement; ils cherchaient aussi
Nicodème et bien d'autres encore, qui
étaient accourus devant Pilate pour lui
faire connaître les bienfaits de
Jésus.
Tous s'étaient
cachés. Seul Nicodème parut devant
les Juifs, parce qu'il était l'un des
principaux d'entre eux. Et il leur demanda : «
Comment êtes-vous entrés dans la
synagogue ? » Et les Juifs répondirent
: « Et toi, comment y es-tu entré ? Tu
es son complice, partage donc le même sort
que lui dans le siècle futur ! »
Nicodème répondit : « Amen, amen
!»
A son tour, Joseph sortit et
leur dit : « Pourquoi vous êtes-vous
irrités de ce que je demande le corps de
Jésus ? Voici, je l'ai placé dans mon
tombeau neuf, après l'avoir enveloppé
d'un linceul tout blanc, et j'ai roulé la
pierre devant la porte du caveau. Mais vous, vous
avez mal agi envers ce juste, que vous avez
crucifié sans remords et que vous avez
même transpercé d'un coup de lance.
»
Les Juifs empoignèrent
Joseph et décidèrent de le faire
garder jusqu'au lendemain du sabbat. « Sache
bien, lui dirent-ils, que seule, l'heure nous
empêche de te châtier, puisque le
sabbat commence. Mais sache-le aussi, tu ne
mérites pas même une sépulture.
Nous jetterons ta chair aux oiseaux du ciel. »
Joseph riposta : « Vous parlez avec
l'arrogance de
Goliath, qui insulta le Dieu
vivant et le saint David ! Or Dieu répondit
par le prophète : A moi la vengeance ! C'est
moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. Et
aujourd'hui l'incirconcis selon la chair, mais
circoncis par le coeur, a pris de l'eau et s'est
lavé les mains, à la face du soleil,
disant : Je suis pur du sang de ce juste ! A vous
de voir !
Et vous avez dit à
Pilate : Que son sang retombe sur nous et sur nos
enfants ! En vérité, je crains que la
colère du Seigneur déjà ne
s'abatte sur vous et sur vos enfants, comme vous
l'avez dit. » Ces mots
exaspérèrent les Juifs. Ils se
saisirent de Joseph et l'enfermèrent dans
une maison sans fenêtre, postèrent des
gardes à l'entrée et
scellèrent la porte derrière laquelle
Joseph était captif.
2. Au sabbat, chefs de la
synagogue, prêtres et lévites
convinrent de se réunir à la
synagogue le jour suivant. Les
délibérations commencèrent
tôt : quelle mort infligerait-on à
Joseph ? Ils décidèrent de le faire
comparaître séance tenante. Mais quand
ils ouvrirent sa porte, ils ne le trouvèrent
pas à l'intérieur. Le peuple entier
fut stupéfait et même saisi de terreur
quand il s'aperçut que les sceaux
étaient intacts et que Caïphe avait
gardé la clef. Et ils n'osèrent plus
lever la main sur ceux qui devant Pilate avaient
pris la défense de Jésus.
13.
1. Ils siégeaient
encore dans la synagogue, mal remis de leur
étonnement, quand arrivèrent quelques
membres de la garde que les Juifs avaient
demandée à Pilate, et qu'ils avaient
chargée de surveiller le tombeau de
Jésus et d'empêcher ses disciples de
venir le prendre. Ils racontèrent les
événements aux chefs de la synagogue,
aux prêtres et aux lévites : « Il
s'est fait un grand tremblement, et nous avons vu
un ange descendre du ciel, et il a roulé la
pierre qui fermait le caveau et s'est assis dessus.
Il étincelait comme la neige et comme
l'éclair. En proie à une grande
frayeur, nous tombâmes, à
moitié morts. Et nous entendîmes la
voix de l'ange : il parlait aux femmes debout
près du sépulcre : soyez sans
crainte, vous ! Je sais que vous cherchez
Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici.
Il est ressuscité selon ce qu'il avait dit !
Venez et regardez l'endroit où avait
été déposé le Seigneur.
Et vite allez dire à ses disciples qu'il
s'est relevé d'entre les morts et qu'il est
en Galilée. »
2. Les Juifs dirent : «
Qui étaient ces femmes à qui il
parlait ? - Nous ignorons qui elles étaient
», répondirent les gardes. Les Juifs :
« Quelle heure était-il ? » Les
gardes : « Minuit. » Les Juifs : «
Et pourquoi ne les avez-vous pas
arrêtées ? » Les gardes : «
Nous étions morts de peur, et
désespérions de jamais revoir la
lumière du jour. Comment aurions-nous pu les
arrêter ? » Les Juifs : « Aussi
vrai que vit le Seigneur, nous ne vous croyons pas.
»
Les gardes dirent aux Juifs :
« Vous avez rencontré en cet homme des
signes aussi grands et ne l'avez pas cru. Pourquoi
croiriez-vous des gens comme nous ? Mais vous avez
bien fait de jurer par la vie du Seigneur, car il
est vivant ! » Les gardes reprirent : «
Il paraît que vous avez enfermé
l'homme qui avait r réclamé le corps
de Jésus ; que vous avez scellé sa
porte, mais quand vous l'avez ouverte, vous ne
l'avez pas trouvé. Donnez-nous donc Joseph,
et nous vous donnerons Jésus ! » Les
Juifs répondirent « Joseph est
rentré chez lui. » Les gardes
répliquèrent : « Et Jésus
est ressuscité, c'est l'ange qui nous l'a
dit. Il se trouve en Galilée.
»
3. Ces propos
inquiétaient les Juifs. Ils dirent : «
Il ne faut pas que cette nouvelle s'ébruite
et que tous se convertissent à Jésus.
» Et après avoir
délibéré, ils se
cotisèrent et remirent un bon pécule
aux soldats avec cette consigne : « Dites que
la nuit, pendant que vous dormiez, ses disciples
sont venus et l'ont dérobé. Si
l'affaire parvient aux oreilles du gouverneur, nous
nous chargeons de l'amadouer et nous vous
épargnerons les ennuis. » Les soldats
empochèrent l'argent et firent comme on leur
avait dit.
14.
1. Phinéès, un
prêtre, Adas, un docteur et Aggée, un
lévite, s'étant rendus de
Galilée à Jérusalem firent ce
récit aux chefs de la synagogue, aux
prêtres et aux lévites : « Nous
avons vu Jésus et ses disciples, assis sur
la montagne appelée Milkom, et il disait
à ses disciples Allez par le monde entier,
proclamez à toute la création : celui
qui croira et sera baptisé sera sauvé
; celui qui ne croira pas, sera condamné. Et
voici les signes qui accompagneront ceux qui auront
cru ; par mon nom ils chasseront les démons,
ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront
des serpents, et s'ils boivent quelque poison
mortel, ils n'en éprouveront aucun mal ; ils
imposeront les mains aux malades et ceux-ci seront
guéris. Jésus parlait encore à
ses disciples, quand nous le vîmes
enlevé au ciel. »
2. Anciens, prêtres et
lévites dirent : « Rendez gloire au
Dieu d'Israël et confessez son nom, si
vraiment vous avez entendu et vu ce que vous
racontez là ! » Les narrateurs se
récrièrent : « Aussi vrai que
vit le Seigneur et le Dieu de nos pères,
Abraham, Isaac et Jacob, nous avons bien entendu
son discours et nous l'avons vu s'élever
dans le ciel. » Anciens, prêtres et
lévites reprirent : « Mais pourquoi
êtes-vous venus ? Pour nous annoncer cette
nouvelle ou pour vous acquitter d'un voeu fait
à Dieu ? - Pour nous acquitter d'un voeu
», répondirent-ils.
Anciens, prêtres et
lévites déclarèrent alors :
« Si vous êtes venus vous acquitter d'un
voeu, à quoi bon avoir débité
vos niaiseries devant tout le peuple ? »
Phinéès le prêtre, Adas le
docteur et Aggée le lévite dirent aux
chefs de la synagogue, aux prêtres et aux
lévites : « Si les paroles que nous
avons dites et dont nous témoignons
constituent un péché, eh bien, nous
sommes ici devant vous. Faites de nous ce que bon
vous semble. » Ils prirent la loi et les
firent jurer de ne répéter à
personne ce qu'ils avaient dit. Puis, ils leur
donnèrent à manger et à boire
et les chassèrent de la ville, en leur
donnant de l'argent et trois hommes pour les
raccompagner jusqu'en Galilée. Et ils
rentrèrent sans incident.
3. Pendant que ces hommes
regagnaient la Galilée, les grands
prêtres, les chefs de la synagogue et les
Anciens se réunirent dans la synagogue. Ils
fermèrent la porte et donnèrent libre
cours à leurs lamentations. » Quel est
ce signe qui surgit à Jérusalem ?
» gémissaient-ils. Anne et Caïphe
leur dirent : « Qu'avez-vous à
trépigner et à pleurer ? Ne
savez-vous pas que les disciples leur ont
donné de l'or avec mission de dire qu'un
ange du Seigneur était descendu et avait
roulé la pierre à l'entrée du
tombeau ? » Mais les prêtres et les
Anciens rétorquèrent : « Passe
encore que les disciples aient dérobé
son corps. Mais comment son âme a-t-elle
rejoint ce corps et se trouve-t-elle en
Galilée ? » Nul ne put expliquer ce
mystère. Ils finirent par bredouiller :
« Nous ne devons pas nous fier à des
incirconcis. »
15.
1. Nicodème se leva,
et debout devant le Conseil, il dit : « Vous
parlez fort bien ! Mais, l'ignorez-vous donc,
peuple du Seigneur ? les gens qui sont descendus de
Galilée craignent Dieu ; ils ont assez de
bien et sont parfaitement
désintéressés. Ce ne sont pas
des fanatiques. Ils vous ont affirmé sous
serment qu'ils avaient vu Jésus sur le mont
Milkom avec ses disciples, auxquels il enseignait
tout ce que vous avez entendu là, puis ils
l'ont vu enlevé au ciel. Mais nous avons
omis de leur demander de quelle façon il
avait été enlevé.
Les Saintes Écritures
nous ont appris qu'Elie aussi fut enlevé au
ciel. Elisée l'appela d'une voix forte et
Elie lui lança son manteau. Elisée
jeta ce manteau dans le Jourdain, et il le traversa
et gagna Jéricho. Et les fils des
prophètes vinrent au-devant de lui et lui
dirent : " Elisée, où est ton
seigneur Elie ?" Il dit qu'il avait
été enlevé au ciel. Et ils
dirent à Élisée : "l'Esprit ne
l'a-t-il pas plutôt emporté sur l'une
des montagnes ? prenons nos serviteurs et partons
à sa recherche." Elisée consentit et
les accompagna. Ils le cherchèrent en vain
pendant trois jours et admirent l'idée de
son enlèvement.
« Et maintenant,
écoutez-moi : envoyons des hommes par tout
le territoire d'Israël et voyons si par hasard
le Christ n'aurait pas été
enlevé par un esprit et déposé
sur l'une des montagnes. » Cette idée
convint à tous. Ils
dépêchèrent des
éclaireurs dans tout le pays d'Israël
et ils cherchèrent Jésus, mais sans
succès. A Arimathie, ils trouvèrent
Joseph ; personne n'osa l'arrêter.
2. Ils firent prévenir
les Anciens, les prêtres et les
lévites : « Nous avons parcouru
Israël en tout sens : pas de Jésus !
Mais nous avons trouvé Joseph à
Arimathie. » Les chefs de la synagogue, les
prêtres et les lévites furent heureux
d'avoir des nouvelles de Joseph. Ils rendirent
grâces au Dieu d'Israël et tinrent
conseil pour savoir de quelle manière ils le
rencontreraient. Puis ils prirent une feuille de
papier et écrivirent ces mots à
Joseph : « Paix à toi ! Nous avons
conscience d'avoir péché contre Dieu
et contre toi.
Mais nous demandons à
Dieu de te faire revenir auprès de tes
pères et de tes enfants. Car nous nous
sommes morfondus de ne pas te trouver en ouvrant ta
porte. Nous le confessons, nous étions
pleins de méchantes pensées à
ton égard. Mais le Seigneur t'a pris sous sa
garde et il a déjoué le complot que
nous montions contre toi,
vénéré père Joseph !
»
3. Ils choisirent parmi tout
Israël sept hommes, amis de Joseph et bien
connus de lui. Les chefs de la synagogue, les
prêtres et les lévites leur dirent :
« Attention ! S'il prend et lit notre lettre,
cela indique qu'il reviendra chez nous en votre
compagnie. Mais s'il refuse de la lire, entendez
qu'il est mal disposé envers nous.
Donnez-lui le baiser de paix et revenez. » Ils
bénirent les voyageurs et les
laissèrent aller. Ceux-ci s'en furent
trouver Joseph. Ils se prosternèrent devant
lui et dirent : « Paix à toi ! - Paix
à vous et à tout le peuple
d'Israël ! »
répondit-il.
Ils lui remirent la lettre.
Joseph la prit, la lut, la baisa et rendit
grâces à Dieu en ces termes : «
Béni soit le Seigneur Dieu, qui a
épargné à Israël de
verser un sang innocent ! Béni soit le
Seigneur qui a envoyé son ange, pour me
couvrir de ses ailes ! » Puis il leur dressa
une table. Ils mangèrent, burent et
dormirent chez lui.
4. A l'aube ils se
levèrent et prièrent. Puis Joseph
sella son ânesse et partit avec ces hommes.
Ils arrivèrent à la ville sainte de
Jérusalem et tout le peuple accourut
au-devant de Joseph en criant : « Paix
à toi ! Sois le bienvenu ! » Et il
répondit à tout le peuple : «
Paix à vous ! » Tous
l'embrassèrent et prièrent à
ses côtés. Sa vue les remplissait de
joie.
Nicodème le
reçut chez lui et donna un grand festin
où il invita Anne, Caïphe, les Anciens,
les prêtres et les lévites, tout
heureux de manger et boire en sa compagnie. Puis on
chanta des hymnes et chacun rentra chez soi Joseph
demeura chez Nicodème.
5. Le lendemain, qui
était un vendredi, chefs de la synagogue,
prêtres et lévites se rendirent en
hâte chez Nicodème. Celui-ci sortit
à leur rencontre et leur dit : « Paix
à vous ! » Ils firent écho :
« Paix à toi et à Joseph,
à toute ta maison et à la sienne !
» Il les fit entrer.
Tout le Conseil prit place et
Joseph vint s'asseoir entre Anne et Caïphe.
Mais nul n'osait lui adresser la parole. Alors
Joseph dit : « Pourquoi m'avez-vous
convoqué ? » Ils firent signe à
Nicodème de lui répondre. Celui-ci
ouvrit la bouche et dit à Joseph : « Eh
bien, les vénérables docteurs, les
prêtres et les lévites aimeraient
entendre de toi une parole. - Dites-moi donc
laquelle », dit
Joseph. Anne et Caïphe
prirent le livre de la loi et adjurèrent
Joseph en ces termes : « Glorifie le Dieu
d'Israël et confesse son nom ! Adjuré
par le prophète Josué, Achar ne
faillit pas à ses serments, mais il lui
révéla l'entière
vérité, sans en omettre un mot. Toi
non plus, ne nous cache rien. »
Joseph répondit :
« Je ne vous cacherai rien. » Ils lui
dirent : « Nous étions très
fâchés que tu aies demandé le
corps de Jésus, que tu l'aies roulé
dans un linceul tout blanc et déposé
dans le tombeau. C'est pour cela que nous t'avons
enfermé dans une maison sans fenêtre,
que nous avons muni l'entrée de clés
et de cachets, tandis que des gardes surveillaient
ta captivité. Mais le lendemain, quand nous
ouvrîmes la porte, tu avais disparu. Cela
nous plongea dans de cruelles alarmes et
jusqu'à hier, le peuple du Seigneur
était tout désemparé. A
présent donc, raconte-nous ce qui s'est
passé.»
6. Joseph prit la parole :
« Vous m'avez enfermé le vendredi, vers
la dixième heure, et je suis resté
là tout le sabbat. Mais à minuit,
tandis que j'étais debout à prier, la
maison où vous m'aviez enfermé se
souleva par les quatre coins et une sorte
d'éclair vint éblouir mes
yeux.
Épouvanté, je
tombai à terre. Alors quelqu'un me prit par
la main et m'enleva de l'endroit où je
gisais, et une eau fraîche coula sur moi de
la tête aux pieds, tandis que des effluves de
myrrhe emplissaient mes narines. Il m'essuya le
visage, m'embrassa et me dit : « Ne crains
pas, Joseph. Ouvre tes yeux et regarde quel est
celui qui te parle. » Levant mon regard, je
vis Jésus. Mes frayeurs redoublèrent.
Je pensai que c'était un fantôme et je
me mis à réciter les commandements.
Mais il les récita avec moi.
Or vous ne l'ignorez pas,
quand un fantôme entend réciter
près de lui les commandements, il prend la
fuite. Voyant qu'il les disait avec moi, je
m'écriai : « Rabbi Élie! »
Il me dit : « Je ne suis pas Elie. - Qui
es-tu, Seigneur, lui dis-je. Et il me dit : - Je
suis Jésus. Tu as demandé mon corps
à Pilate, puis tu m'as enveloppé dans
un pur linceul et tu as couvert mon visage d'un
suaire, puis tu m'as déposé dans ton
caveau neuf et tu as roulé une grande pierre
à l'entrée de la
tombe.»
Et je dis à celui qui
me parlait : « Viens me montrer l'endroit
où je t'ai placé. » Il me
conduisit à cet endroit et me le montra. Le
linceul y traînait encore, et le suaire qui
avait couvert son visage. Alors j'eus la preuve
qu'il était Jésus. Il me prit par la
main et toutes portes closes, me transporta au
milieu de ma demeure. Il me conduisit auprès
de mon lit et me dit : « Paix à toi !
» Il m'embrassa encore et ajouta : « Tu
ne sortiras pas de chez toi avant quarante jours.
Car voici, je vais rejoindre mes frères, en
Galilée. »
16.
1. En écoutant le
récit de Joseph, les chefs de la synagogue,
les prêtres et les lévites
défaillirent et restèrent
prostrés à terre. Ils ne
touchèrent plus à la nourriture
jusqu'à la neuvième heure. C'est
alors que Nicodème qui était aux
côtés de Joseph, interpella Anne et
Caïphe, les prêtres et les
lévites : « Debout ! Remettez-vous sur
vos pieds, et prenez courage : demain est le sabbat
du Seigneur. » Ils se relevèrent et
après avoir invoqué Dieu, ils
mangèrent et burent, puis chacun s'en
retourna chez soi.
2. Le jour du sabbat, nos
docteurs siégèrent, ainsi que
prêtres et lévites. Ils discutaient
entre eux, disant : « Quelle est cette
colère qui s'est abattue sur nous ? Nous
Connaissons pourtant son père et sa
mère. »
Lévi un docteur,
déclara : « J'ai connu ses parents :
ils craignaient Dieu et ne négligeaient pas
la prière. Trois fois l'an, ils versaient la
dîme. Lorsque Jésus naquit, ils
l'emmenèrent en ce lieu-ci et offrirent
à Dieu sacrifices et holocaustes. Et le
grand docteur Syméon le prit dans ses bras
et dit : « Maintenant tu peux laisser aller en
paix ton serviteur, ô Maître, comme tu
l'as promis. Car mes yeux ont vu ton salut,
préparé à la face de tous les
peuples, lumière pour éclairer les
nations et gloire de ton peuple Israël.
»
Puis Syméon les
bénit et dit à Marie sa mère :
« J'ai à t'annoncer une grande nouvelle
au sujet de cet enfant. » Marie demanda :
« Est-ce une bonne nouvelle, mon Seigneur ?
» Syméon lui répondit : «
C'est une bonne nouvelle. Voici, cet enfant est
là pour la chute et le relèvement de
beaucoup en Israël, et pour être un
signe en butte à la contradiction. Et
toi-même, une épée te
transpercera l'âme, afin que de bien des
coeurs soient révélées les
pensées ! »
3. Ils dirent à
Lévi, le docteur : « Comment sais-tu
cela ? » Lévi répondit : «
Ignorez-vous que c'est auprès de
Syméon que j'ai étudié la Loi
? » Le Conseil lui dit : « Nous voulons
voir ton père. » Et ils
l'envoyèrent chercher. Puis ils
l'interrogèrent, et celui-ci leur dit :
« Pourquoi n'avez-vous pas cru mon fils ? Le
bienheureux et juste Syméon lui a bien
enseigné la Loi. » Le Conseil demanda :
« Rabbi Lévi, c'est donc la
vérité que tu as dite ? » Il
répondit : « C'est la
vérité. »
Les chefs de la synagogue,
les prêtres et lévites dirent entre
eux : « Eh bien, envoyons chercher en
Galilée les trois hommes qui étaient
venus nous informer de son enseignement et de son
assomption. Il faut qu'ils nous expliquent ce
qu'ils ont vu de cet enlèvement.
»
Cette suggestion convint
à tous. Ils reprirent les trois hommes qui
les avaient déjà escortés en
Galilée et leur donnèrent ces
instructions : « Dites au rabbi Adas, au rabbi
Phinéès et au rabbi Aggée :
Paix à vous et à tous ceux qui vivent
avec vous ! De graves débats se sont
élevés dans notre Conseil. Aussi
avons-nous chargé ces messagers de vous
faire venir dans la sainte ville de
Jérusalem. »
4. Les messagers partirent en
Galilée, et ils trouvèrent leurs
hommes assis, étudiant la Loi. Ils leur
donnèrent le baiser de paix. Les
Galiléens dirent aux voyageurs : « Paix
à tout Israël! » Les autres
répondirent : « Paix à vous !
» Les premiers reprirent : « Quel est
l'objet de votre visite ? » Et les
envoyés répondirent : « Le
Conseil vous mande dans la sainte ville de
Jérusalem. »
5. Quand ils surent qu'ils
étaient appelés au Conseil, les
hommes invoquèrent Dieu, puis ils
s'attablèrent avec leurs hôtes,
mangèrent et burent et enfin se
levèrent et se rendirent sans incident
à Jérusalem. Le lendemain, le
Conseil, réuni dans la synagogue, leur
demanda : « Avez-vous réellement vu
Jésus assis sur la montagne de Milkom,
enseignant ses onze disciples, puis l'avez-vous vu
enlevé au ciel ? » Ses interlocuteurs
leur firent cette réponse : « Ce que
nous avons vu de cet enlèvement, nous
l'avons dit. »
6. Anne s'entêta :
« Prenez-les un à un, dit-il, et voyons
si leurs témoignages concordent. » Ils
les séparèrent. Adas fut
appelé le premier : « Rabbi,
dirent-ils, qu'as-tu vu de cet enlèvement ?
» Adas répondit : « Il
était encore assis sur le mont Milkom et il
enseignait ses disciples, quand nous vîmes
une nuée le couvrir de son ombre, lui et ses
disciples, et la nuée l'emporta dans le
ciel, tandis que ses disciples gisaient, front
contre terre. »
Ils appelèrent
Phinéès le prêtre et
l'interrogèrent : « Qu'as-tu vu de
l'enlèvement de Jésus ? » La
réponse fut la même. Ils
interrogèrent aussi Aggée, qui leur
fit une semblable déposition. Alors le
Conseil déclara : « Il est dit dans la
Loi de Moïse : C'est au dire de deux ou trois
témoins que la cause sera établie
» Buthem le docteur dit : « Il est
écrit dans la Loi : Enoch marchait avec
Dieu, puis il disparut, car Dieu l'emporta. »
Jaïre le docteur dit : « Nous avons
entendu parler de la mort du saint Moïse, mais
nous ne l'avons pas vu ; car il est écrit
dans la loi du Seigneur : Et Moïse mourut sur
ordre du Seigneur, et nul, à ce jour, ne
connaît son tombeau
» Et le rabbi
Lévi dit : « Pourquoi le rabbi
Syméon a-t-il dit quand il vit Jésus
: Voici, il est là, pour la chute et le
relèvement du grand nombre en Israël,
et pour être un signe en butte à la
contradiction ? » Et le rabbi Isaac dit :
« Il est écrit dans la Loi : voici que
j'envoie mon messager devant ta face ; il marchera
devant toi pour te garder jusqu'au bout dans ce bon
chemin. Car en lui mon nom est invoqué.
» 7.
Alors Anne et Caïphe
dirent : « Vous avez fort justement
cité la Loi de Moïse où il est
dit que nul n'a vu la mort d'Enoch et nul n'a
raconté celle de Moïse. Mais
Jésus, lui, a parlé à Pilate.
Nous l'avons vu essuyer en plein visage gifles et
crachats. Et les soldats le couronnèrent
d'épines. Il fut flagellé et il
reçut la sentence de Pilate, et il fut
crucifié au lieu du Crâne ainsi que
deux larrons, et on lui fit boire du vin aigre
mêlé de fiel, et le soldat Longin lui
transperça le flanc de sa lance, et Joseph
notre père vénéré
demanda son corps, et il ressuscita, comme il
l'avait dit, et comme viennent de le rappeler ces
trois docteurs, disant : " Nous l'avons vu
emporté vers le ciel", et le rabbi
Lévi a confirmé les propos tenus par
le rabbi Syméon, "Voici, a-t-il dit,
celui-ci est là, pour la chute et le
relèvement d'un grand nombre en Israël,
et il sera un signe en butte à la
contradiction".. »
Tous les docteurs dirent
à tout le peuple du Seigneur : « Si par
le Seigneur cette chose étonnante s'est
produite sous nos yeux, sachez-le bien, maison de
Jacob, qu'il est écrit : Tout pendu au bois
est malédiction !. Un autre texte enseigne :
« Les dieux qui n'ont pas fait le ciel et la
terre périront. » Prêtres et
lévites se dirent entre eux : « Si sa
mémoire dure jusqu'à Sommos dit aussi
Jobel, sachez que son règne est
éternel et qu'il se lèvera un peuple
nouveau. »
Alors les chefs de la
synagogue, les prêtres et les lévites
exhortèrent tout Israël, disant :
« Maudit l'homme qui adorera des oeuvres
faites de main d'homme et maudit l'homme qui
adorera la créature au lieu du
Créateur ! » Et tout le peuple
répondit : « Amen ! Amen ! » 8. La
foule chanta des hymnes au Seigneur et elle dit :
« Béni soit le Seigneur qui accorda le
repos au peuple d'Israël comme il l'avait
promis.
Il ne s'est pas perdu une
seule parole de toutes celles qu'il avait dites
à Moïse son serviteur. Que le Seigneur
notre Dieu soit avec nous, comme il l'était
avec nos pères. Qu'il ne nous entraîne
pas à notre perte, afin que nous puissions
convertir à lui notre coeur, et marcher dans
toutes ses voies, garder ses commandements et les
jugements qu'il a légués à nos
pères. Et le Seigneur régnera sur
toute la terre en ces jours-là. Et il sera
le seul Seigneur, et le seul nom, le Seigneur notre
roi !
« Lui-même nous
sauvera. Il n'est personne qui te ressemble,
Seigneur, tu es grand, Seigneur et grand est ton
nom ! Dans ta puissance, guéris-nous,
Seigneur, et nous serons les guéris !
Sauve-nous, Seigneur, et nous serons les
sauvés ! Car nous sommes ta part et ton
héritage. Et le Seigneur n'abandonnera pas
son peuple, à cause de son nom magnifique.
Car le Seigneur a commencé de faire de nous
son peuple. » Quand ils eurent ainsi
chanté, chacun rentra chez soi, louant Dieu,
dont la gloire est aux siècles des
siècles, amen !
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