L
AUTHENTIKOS LOGOS
(NH VI, 3)
Traduit du copte par
Jacques É. Ménard, révisé
par Jean-Pierre Mahé
Bibliothèque
copte de Nag Hammadi, sous la direction de Louis
Painchaud, Wolf-Peter Funk et Paul-Hubert
Poirier,
à
luniversité de Laval, Québec,
Canada.
I. ORIGINES DIVINES
ET NATURE SPIRITUELLE DE
LÂME
Le Père du Tout et le
Plérôme
Avant que rien ne fut venu
à lêtre le Père du Tout
était seul à exister, lui,
linvisible et le
caché, reposant dans sa gloire, celle qui est
au ciel incorruptible et quil contient
enlui. Alors donc que rien
nétait encore apparu, ni les cieux
cachés ni les cieux visibles et avant que ne
fussent révélés les mondes
invisibles et indicibles, cest deux que
lâme invisible
de la justice est venue, ayant mêmes membres,
même corps et même esprit.
Quelle soit descendue
ici-bas ou dans le Plérôme, elle
nest pas séparée deux des
mondes. Mais ils la voient
et elle élève vers eux son regard par le
Logos invisible. En secret,
son fiancé la apporté. Il le lui a
donné dans la bouche, pour quelle le
mange à la manière
dune nourriture ; et il lui a mis le Logos sur
les yeux comme un baume, pour que son
intellect acquière la vue, perçoive ceux
de sa race et prenne connaissance de sa racine,
pour quelle se fixe
à son rameau, doù elle est venue
originellement, pour quelle
reçoive ce qui est
sien et quelle quitte la
matière
Lâme, ses
frères et leur héritage
................
mais
comme un homme qui a épousé une femme,
ayant des enfants.
Cependant les véritables enfants de
lhomme, ceux qui sont issus de sa
semence, appellent les
enfants de la femme : « nos frères ».
Il en va de même de lâme
pneumatique. Après
avoir été rejetée dans le corps,
elle est devenue sur du désir, de la
haine et de la jalousie,
elle est devenue une âme hylique, tant il est
vrai que le corps est venu du désir et
que le désir est venu de
lêtre matériel. Cest pourquoi
lâme est devenue pour eux une
sur. Et pourtant ce
ne sont que des beaux-enfants. Il nest pas
possible quils héritent du
mâle, mais ils
hériteront seulement de leur mère. Quand
donc lâme veut hériter avec
les beaux-enfants
car les biens des beaux-enfants sont les passions, les
vanités, les plaisirs de la vie,
les jalousies, les haines, les vantardises, les propos
creux, les accusations mensongères.
. . elle abandonne son propre
héritage.
De la sottise à
lanimalité
Mais quand une âme
insensée se choisit un esprit de prostitution,
il lexclut et la jet te
dans le lieu de prostitution. Car elle a choisi le
vice, et elle a abandonné la pudeur. En
effet, la mort et la vie
soffrent à chacun ; et ce que lon
désire de ces deux choses, on le
choisira pour soi. Mais cette
âme ainsi faite sadonnera à
livrognerie et au vice. En effet, le
vice cest le vin. Aussi ne
se rappelle-t-elle plus ses frères ni son
père, parce que le plaisir et
les gains agréables
labusent. Lorsquelle a renoncé
à la connaissance, elle est tombée
dans lanimalité.
Car un insensé est dans un état animal.
Il ne sait pas ce quil convient de dire
et ce quil convient
de ne pas dire.
Les vrais fils et les
beaux-enfants
Mais le fils
réfléchi est heureux dêtre
héritier de son père et son père
se réjouit en lui parce que
chacun lui fait compliment de lui. Il cherche aussi
comment doubler les biens quil a
reçus. En effet, les
beaux-enfants ne désirent que
lhéritage et leur désir ne peut
sunir à la modération, car
dès que la seule pensée dun
désir pénètre dans un
homme vierge, il est
déjà souillé. Et leur
gloutonnerie ne peut sallier à la
modération.
La paille et le
froment
Car si la paille se mêle
au froment, ce nest pas la paille qui se
souille, mais cest le froment.
En effet lorsquils sont
mêlés lun à lautre,
personne nachètera le froment parce
quil est souillé.
Mais on dira au vendeur avec une feinte courtoisie :
» Vends-nous cette paille »,
quand on verra le froment qui
sy trouve mêlé, jusquà
ce quon lait obtenue et jetée
avec toutes les autres
pailles ; et cette paille se mêle à
toutes les autres matières. Au
contraire, quand une
semence est pure, on la conserve dans des greniers, en
sécurité. Mais, tout cela
nous lavons dit.
(I. LE COMBAT DE LA VIE
CORPORELLE
Le dessein du
Père
Et avant que rien ne fût,
le Père est seul à exister. Avant que ne
fussent apparus les mondes qui
sont dans les cieux, ni le monde qui est sur la terre,
ni Principauté, ni Domination, ni
Puissance seul existait celui qui
nest pas venu à lêtre. Quand
il lui plut, des êtres
apparurent
sur son commandement, et
Car rien
nest venu à lêtre sans sa
volonté. Mais,
parce que le Père voulait manifester sa
richesse et sa majesté, il institua ce
grand combat en ce monde,
désirant que les lutteurs se
révèlent et que tous ceux qui
combattent abandonnent les
choses qui sont venues à lêtre et
quils les méprisent grâce à
une connaissance supérieure et inaccessible, et
quils sempressent vers celui qui est ;
quant à ceux qui
nous combattent, étant nos adversaires, il veut
que, dans ce combat quils nous
livrent, nous vainquions leur
ignorance par notre connaissance, parce que nous avons
déjà connaissance
de lInaccessible doù nous sommes
émanés.
Se détacher du
monde
Nous ne possédons rien
en ce monde, de crainte que la Domination qui est
venue à lêtre dans
le monde ne nous retienne dans les mondes
célestes, ceux où demeure la mort
universelle
entourée des morts particulières. Nous
résistons à toutes les tentations de la
part des Puissances du
monde qui nous sont opposées, afin de
nêtre pas couverts de honte.
Ceux qui sont du monde, nous ne
nous en soucions pas ; ils nous calomnient, et nous
les ignorons ; ils nous jettent outrages et injures au
visage, nous les regardons sans dire mot.
Car ceux-là accomplissent
leur travail. Mais nous,
nous cheminons dans la faim, dans la soif, parce que
nos regards sont tournés vers notre demeure, le
lieu vers où tendent notre manière de
vivre et notre conscience ; parce que
nous ne sommes pas attachés à ce qui est
venu à lêtre, mais, parce que nous
nous en détournons
et que nos curs sont fixés sur ce qui
existe, quelque malades, faibles et
affligés que nous
soyons.
Sempresser vers le
Logos
Mais il y a une grande force
cachée en nous. Notre âme est, certes,
malade, parce quelle est dans
une maison de pauvreté, où la
matière lui blesse les yeux, voulant
laveugler. Cest pourquoi,
elle sempresse vers le Logos et se le met sur
les yeux comme un baume, qui les ouvre
rejetant la cécité car de même
que
afin de lui jeter un peu de
cécité sur la
vue et ensuite, quand celui-là est dans
lignorance, il est tout entier
ténèbres et hylique ainsi,
lâme reçoit à chaque fois un
logos, pour se le poser sur les yeux comme un
baume, afin quelle voie et
que sa lumière engloutisse les ennemis qui la
combattent : quelle les aveugle par son
éclat et quelle les capture lors de son
avènement, quelle les abatte
par sa vigilance, et quelle se manifeste
ouvertement par sa puissance et sa couronne
royale. Tandis que ses ennemis,
couverts de honte, la suivent des yeux, elle monte
là-haut, dans son
trésor, là où est son Noûs,
et son sûr dépôt, afin
quaucun de ceux qui sont venus
à lêtre ne se
saisisse delle, et sans avoir reçu
détrangers dans sa maison ; en
effet, nombreux sont ceux,
nés dans la maison, qui la combattent, jour et
nuit, sans prendre de repos
le jour ni la nuit, puisque cest le désir
qui les tourmente. Cest pourquoi aussi
nous ne dormons ni ne sommeillons
: car les filets déployés en cachette,
tendent leurs embûches
pour nous prendre.
Déjouer les
pièges des pêcheurs
En effet, si nous nous laissons
saisir dans un]seul filet, il nous engloutira dans
son ouverture, tandis que
leau nous submergera en nous frappant. Et nous
serons entraînés au fond
du filet, et nous ne pourrons pas remonter pour en
sortir, à cause de la hauteur des eaux
au dessus de nous. Se
déversant de haut en bas, elles plongeront
notre cur dans la fange boueuse,
et nous ne pourrons pas leur échapper. Car, ce
sont des mangeurs dhommes, ceux
qui nous saisiront et qui nous
engloutiront avec joie. Cest
ainsi quun pêcheur, jetant
lhameçon à leau, jette
à leau plusieurs sortes
dappâts. En
effet, chaque poisson a son appât bien à
lui ; quand il le sent, il sempresse,
guidé par lodeur,
et lorsquil lavale, lhameçon
caché dans lappât lenferre et
lentraîne de force, hors
des eaux profondes. Or, nul homme ne peut se saisir de
ce poisson-là, dans les eaux
profondes, si ce nest par
la ruse mise en uvre par le pêcheur. Sous
le leurre de lappât, il a
attiré le poisson vers
lhameçon.
Il en va ainsi de nous en ce
monde : comme des poissons ! Et ladversaire nous
surveille, nous guettant
comme un pêcheur, car il veut nous saisir et, en
effet, se réjouit de nous manger. Il
nous met sous les yeux plusieurs
appâts qui sont les choses de ce monde. Il veut
que nous désirions
lune dentre elles, que nous ny
goûtions quun peu, puis il nous terrasse
par le venin quil y a
caché et nous prive de liberté pour nous
entraîner en esclavage. Car, sil
nous saisit par un seul
appât, il est fatal, en effet, que nous
désirions le reste. À la fin, ce
genre de choses devient un
appât mortel.
Les vices, appâts du
diable
Et voici les appâts
grâce auxquels le diable nous tend des
embûches. Dabord il te jette un
chagrin dans le cur,
jusquà ce que tu te tourmentes pour une
petite chose de cette vie, puis il
nous terrasse par ses poisons ; et ensuite viennent le
désir dun vêtement, dont tu sois
fier et lamour de
largent, la jactance, lorgueil, la
jalousie envieuse dune autre jalousie, la
beauté du corps, la
dépravation. De tous ces vices, le plus grand
est lignorance, jointe à la
mollesse. Or, tous les
pièges de cette sorte sont soigneusement
apprêtés par ladversaire et
il les présente au
corps, parce quil veut que linstinct de
lâme loriente vers un de
ceux-ci, en sorte
quil la domine. Comme un hameçon, il
lattire de force dans lignorance et
abuse delle
jusquà ce quelle soit grosse de
mal, quelle enfante des fruits de la
matière et quelle vive
dans la souillure en poursuivant une foule de
désirs et de convoitises, tandis que la
douceur de la chair lattire
dans lignorance.
III. ESCHATOLOGIE
La remontée de
lâme
Mais lâme qui y a
goûté a reconnu que des passions douces
ne sont que pour un temps. Elle a pris connaissance de
la malice, elle sen est détachée,
elle a adopté une nouvelle conduite.
Elle rejoint le bon pasteur
Désormais elle
méprise cette vie parce quelle est
passagère, et elle recherche les
nourritures qui
lintroduiront dans la véritable vie. Elle
abandonne les nourritures mensongères
et reçoit connaissance de sa lumière.
Elle marche dépouillée de ce monde,
drapée intérieurement
de son véritable vêtement, tandis
quelle revêt la robe de fiancée qui
lorne dune
beauté du cur et, non de vanité
charnelle. Elle prend conscience de sa profondeur et
elle se hâte vers
son enclos, alors que son pasteur se tient à la
porte. Donc, pour toutes les diffamations
et tous les déshonneurs quelle a subis en
ce monde, elle reçoit dix mille fois
plus de grâce et
dhonneur.
Déception des marchands
de corps
Elle a remis son corps à
ceux qui le lui avaient donné pour leur faire
honte, en sorte que les
négociants des corps sont assis et pleurent
parce quils nont pu négocier ce
corps et quils
nont trouvé aucune autre marchandise
à sa place. Ils
avaient pris beaucoup de peine à
façonner le corps de cette âme, voulant y
faire déchoir lâme
invisible. Or, ils ont retiré honte à
présent de leur ouvrage. Ils ont subi la perte
de ce pour quoi ils avaient
peiné. Ils ne se sont pas avisés
quelle a un corps spirituel invisible ;
ils pensaient : « Nous
sommes le pasteur qui la paît ». Mais ils
ne se sont pas avisés quelle
connaît un autre chemin qui
leur est caché, celui que son pasteur
véritable lui a enseigné par
la connaissance.
Égarement de ceux qui ne
cherchent pas Dieu
Mais ceux qui sont ignorants,
ne cherchent pas Dieu, ni ne sinquiètent
de leur demeure qui est
dans le repos, mais se conduisent dune
manière animale, ceux-là sont pires que
les païens.
Dabord parce quils ne recherchent pas
Dieu, puisque cest la sécheresse de
leur cur qui les
pousse à pratiquer leur dureté. Et de
plus, sils trouvent quelquun dautre
à la recherche de
son salut, leur sécheresse de cur
sexerce contre cet homme-là. Et sil
narrête pas de chercher, ils le tuent par
leur dureté, pensant avoir accompli pour
eux-mêmes une bonne
action. Pourtant ils sont les enfants du
diable. Car même les
païens font laumône et ils savent que
Dieu existe dans les cieux, et que le
Père du Tout, est
supérieur aux idoles quils
vénèrent. Mais ils nont pas
prêté loreille au
Logos pour senquérir
de ses voies.
Or voici comment se comporte
lhomme insensé : bien quil entende
linvitation, toutefois il est
ignorant du lieu où il a
été invité. Et, lors du
prêche, il ne sest pas enquis : «
Où est le temple
où jirai et où jimplorerai
mon espérance ? » Ainsi, à cause de
son irréflexion, il est pire
quun païen, car les
païens connaissent le chemin pour aller à
leur temple de pierre voué à la
corruption, et ils
vénèrent leur idole en qui leur
cur se repose, car elle est leur espoir.
Mais à cet insensé
on a annoncé le Logos, on a eu beau lui
enseigner : « Demande et recherche
les chemins que tu dois parcourir car il ny a
rien de meilleur que cette choselà
! : » la nature même de
la sécheresse de cur sattaque
à son esprit, avec laide de la
puissance de lignorance et
du démon de lerreur. Ils ne laissent pas
son esprit se redresser pour
que celui-ci ne fasse pas leffort de
senquérir et de reconnaître son
espérance.
Repos de lâme qui a
cherché Dieu
Mais lâme qui
détient le Logos, <elle>, qui a fait
leffort de senquérir, a reçu
la connaissance de Dieu.
Elle sest épuisée à
chercher, peinant dans le corps, susant les
pieds jusquaux porteurs dheureuses
nouvelles, pour connaître lInaccessible.
Elle a trouvé son orient, elle
sest reposée
dans celui qui se repose, elle sest
laissée choir dans la chambre nuptiale. Elle
a mangé au banquet
dont elle était affamée, elle a
goûté à une nourriture immortelle.
Elle a trouvé ce
quelle cherchait, elle a obtenu le repos de ses
peines car la lumière qui sest
levée au-dessus
delle ne se couche pas, celle à qui
appartient la gloire et la puissance et la
révélation,pour les
siècles des siècles,Amen ! Authentikos
Logos
Notes sur
lAuthentikos Logos
Lauteur de
lAuthentikos Logos réunit et
présente un impressionnant ensemble
dimages et de métaphores,
connues du monde hellénistique à
lépoque romaine, à travers
lesquelles il transmet un
enseignement sur la nature réelle de
lâme, en décrivant sa chute dans le
monde et la façon dont
elle peut être sauvée. Pour le professeur
Ménard, ce traité est aussi bien
didactique quhomilétique,
et certains rapprochements avec
lhermétisme sont possibles. Selon lui, ce
texte nest absolument
pas chrétien, car les nombreuses
métaphores employées par
lécrit appartiennent au
monde syncrétiste de lépoque
hellénistique. Cependant, depuis quelques
années son affirmation
est discutée. Par sa terminologie,
lAuthentikos Logos pourrait également se
rapprocher des
systèmes gnostiques tel que le valentinisme, et
pourrait lui-même être
considéré comme proprement
gnostique.
LAuthentikos Logos est le
troisième traité du codex VI de Nag
Hammadi et occupe les pages 22 à 35
de ce codex. Il est
précédé des Actes de Pierre et
des Douze Apôtres et de la Brontè, il est
suivi du Concept de notre
Grande Puissance, dun fragment de la
République de Platon, de lOgdoade
et lEnnéade,
dune prière daction de
grâces, dune notice de scribe et dun
fragment du Discours Parfait.
Ce texte est très bien conservé, en
dehors des lacunes de six à dix lignes du haut
des sept premières
pages. Il est rédigé en sahidique, un
dialecte copte.
Le récit décrit
la chute de lâme individuelle,
tombée du monde de limmortalité et
des cieux invisibles sur
terre (22,4-34), et ce nest quen se
nourrissant du Logos et en le mettant sur ses
yeux quelle pourra
retrouver sa race (22,24-34). Sur terre, elle est
mêlée aux enfants adoptifs de la
femme (23,4-34), à savoir
les passions qui sont les enfants de la Sophia
déchue, symbole de lâme
animale soumise aux passions, qui
nest plus quune semence femelle
opposée à la semence mâle
pneumatique et céleste.
Lâme ici-bas est dans un lieu de
prostitution (24,8), elle est livrée
à livresse
(24,15) ; sans la connaissance, elle est dans un
état danimalité (24,22). Le
récit continue avec
la parabole du bon grain mêlé à de
la paille, cette parabole est suivie dune
nouvelle métaphore,
celle du combat avec les puissances mauvaises. Pour
vaincre les Archontes, le texte enjoint
à nouveau de pratiquer lascèse
(27,14), indispensable pour retrouver le Logos afin de
le mettre sur les yeux
à la manière dun baume. Sans ce
baume, lâme est dans
laveuglement provoqué
par les Puissances quelle ne peut vaincre que
grâce à la lumière dont elle
est inconsciemment porteuse
et qui laidera à remonter dans sa demeure
(28,13-30). En effet, les passions
guettent lâme comme un pêcheur
attire le poisson à laide de multiples
appâts (29,3- 31,24).
Aussi, pour atteindre la vraie vie, lâme
doit mépriser le monde, se dépouiller de
lui (31,31) et
revêtir la robe nuptiale (35,5-11) et demeurer
avec son véritable gardien. Elle doit remettre
le corps qui la
troublée de ses désirs aux
commerçants de corps, les mauvais gardiens
(32,16-34,32) qui, pires
que les païens et à cause de la
dureté de leur coeur, ont essayé
dentraîner lâme à
leur suite dans
lignorance. Lâme qui se laisse ainsi
tromper est insensée, alors que
lâme sensée, après
avoir cherché,
redécouvre ses origines, pénètre
dans la chambre nuptiale plongée dans la
lumière dOrient
qui ne se couche jamais (34,32-35,23) et à
laquelle est adressée la doxologie de la
fin.
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