Justin

Laïc. Philosophe. Chercheur de vérité.

Pour lui le christianisme n'est pas une doctrine mais l'adhésion au Christ . (né en 100, mort vers 165)


Apologie de Justin pour défendre les chrétiens.

L'eucharistie (extrait de la " Grande Apologie" pages 87 à 92 )

65. Quant à nous, après avoir lavé celui qui croit et s'est adjoint à nous, (par le baptême) nous le conduisons dans le lieu où sont assemblés ceux que nous appelons nos frères. Nous faisons avec ferveur des prières communes pour nous, pour l'illuminé, ( le nouveau baptisé ) pour tous les autres, en quelque lieu qu'ils soient, afin d'obtenir, avec la connaissance de la vérité, la grâce de pratiquer la vertu et de garder les commandements, et de mériter ainsi le salut éternel. Quand les prières sont terminées, nous nous donnons le baiser de paix.

Ensuite, on apporte à celui qui préside l'assemblée des frères ( un ancien ) du pain et une coupe d'eau et de vin trempé. Il les prend et loue et glorifie le Père de l'univers par le nom du Fils et du Saint-Esprit, puis il fait une longue eucharistie ( action de grâce) pour tous les biens que nous avons reçus de lui. Quand il a tenniné les prières et l'eucharistie, tout le peuple présent pousse l'exclamation: Amen. Amen est un mot hébreu qui signifie: ainsi soit-il.

Lorsque celui qui préside a fait l'eucharistie, et que tout le peuple a répondu, ceux que nous appelons diacres distribuent à tous les assistants le pain, le vin et l'eau consacrés, et ils en portent aux absents•

66. Nous appelons cet aliment Eucharistie, et personne ne peut y prendre part, s'il ne croit à la vérité de notre doctrine, s'il n'a reçu le bain pour la rémission des péchés et la régénération, ( baptême) et s'il ne vit selon les préceptes du Christ. Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain commun et une boisson commune. De même que par la vertu du Verbe de Dieu, ]ésus-Christ notre sauveur a pris chair et sang pour .notre salut (Jean 6, 54, 57), ainsi l'aliment consacré par la prière formée des paroles du Christ, cet aliment qui doit nourrir par assimilation notre sang, nos chairs, est la chair et le sang de Jésus incarné: telle est notre doctrine•

Les apôtres, dans leurs Mémoriaux qu'on appelle Evangiles, nous rapportent que Jésus leur fit ces recommandations: il prit du pain, et ayant renclu.grâces, il leur dit : ". Faites ceci en mémoire de moi: ceci est mon corps. "Il prit de même le calice, et ayant rendu grâces, il leur dit: "Ceci est mon sang" (Luc 22, 19-20). Et il les leur donna à eux seuls.

Les mauvais démons ont imité cette institution dans les mystères de Mithra : on présente du pain et une coupe d'eau dans les cérémonies de l'initiation et on prononce certaines formules que vous savez ou que vous pouvez savoir.

La célébration du dimanche

67. Après cela,dans la suite, nous continuons à nous rappeler le souvenir de ces choses. Ceux qui ont du bien viennent en aide à tous ceux qui ont besoin, et nous nous prêtons mutuellement assistance. Dans toutes nos offrandes, nous bénissons le Créateur de l'univers par son fils Jésus-Christ et par l'Esprit-Saint. Le jour qu'on appelle le jour du soleil, tous, qu'ils habitent les villes et les campagnes, se réunissent dans un même lieu. On lit les Mémoriaux des apôtres et les écrits des prophètes autant que le temps le permet. La lecture finie, celui qui préside prend la parole pour avertir et exhorter à imiter ces beaux enseignements. Ensuite nous nous levons tous et nous prions ensemble à haute voix. Puis, comme nous l'avons déjà dit, lorsque la prière est tenninée, on apporte du pain avec du vin et de l'eau. Celui qui préside fait monter au ciel les prières et les actions de grâces autant qu'il a de force, et tout le peuple répond par l'acclamation : Amen.

Puis a lieu la distribution et le partage des aliments consacrés à chacun et l'on envoie leur part aux absents par le ministère des diacres. Ceux qui sont dans l'abondance, et qui veulent donner, donnent librement chacun ce qu'il veut. Ce qui est recueilli est remis entre les mains du président, et il assiste les orphelins, les veuves, les malades, les indigents, les prisonniers, les hôtes étrangers, en un mot, il secourt tous ceux qui sont dans le besoin.

Nous nous assemblons tous le jour du soleil, parce que c'est le premier jour, où Dieu, tirant la matière des ténèbres; créa le monde, et que, ce même jour, Jésus'-Christ notre Sauveur.ressuscita des morts. La veille du jour de Saturne, il fut crucifié, et lendemain de ce jour, c'est-à-dire le jour du soleil, il apparut à ses apôtres et à ses disciples et leur enseigna cette dcctrine, ,:que nous avons soumise à votre examen.

68. S'il vous semble quelle soit conforme à la raison et à la vérité, prenez-la en considération. Si cela vous semble une bagatelle, traitez-la avec dédain; comme une bagatelle. Mais ne condamnez pas à mort, comme des ennemis; des hommes innocents. Car nous vous le prédisons, vous n'échapperez pas au jugement futur de Dieu, si vous persévérez dans l'injustice.Quand à nous,nous nous écrierons: « Que la volontéde-Dieu soit faites ! (Mt-6; 10).

Epilogue: Rescrit-d'Hadrien

Nous pourrions nous appuyer sur une lettre du très grand et très illustre César Hadrien, votre père, pour vous prierde nous faire juger, comme nous l'avons demandé. Nous n'avons pas voulu vous le demander, en invoquant le décret d'Hadrien ; mais parce que nous avons conscience de la justice de notre cause, nous vous adressons cette requête et cet exposé. Cependant nous y joignons une copie de la lettre d'Hadrien,afin que sur ce point aussi vous sachiez que nous disons la vérité.Suis la lettre d'Hadrien à Minucius Fundanus

Extrait des Oeuvres complètes de Justin: La Grande Apologie page 87 à92 . Suit leDialogue avec le juif Tryphon. ( 429 pages)


Editeur :BIBLIOTHÈQUE

La première collection de textes chrétiens, après l'invention de l'imprimerie, a pris tout naturellement le nom de BIBUOTHECA, à l'initiative d'un docteur de la Sorbonne, Marguerin de la Bigne. Aux cours des siècles celle-ci est devenue MAGNA puis MAXIMA (Très grande) BIBUOTIHECA, en 16n, à Lyon.

Dans la foulée, Jacques-Paul Migne, au lendemain de la Révolution Française a donné à sa collection des Pères Latins et Grecs le titre Bibliothèque universelle, complète, uniforme, commode, économique •. À sa suite, les éditions J. P. Migne publient une nouvelle collec- tion, sous le nom de • Bibliothèque., ouverte à des textes majeurs, d'amples dimensions, aux œuvres complètes d'un auteur, à des dossiers regroupant l'essentiel de la littérature sur une question fondamentale. Par exemple: le christianisme et la culture antique.

La présente collection, est publiée sous la responsabilité de l'Association J.-P. Migne.'

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