Interpellations aux
clercs
Georges Siguier (
pasteur )
"J'exhorte
donc les anciens qui sont parmi vous, moi
qui suis ancien avec eux et témoin
des souffrances du Christ, moi qui ai part
à la gloire qui va être
révélée:
paissez
le troupeau de Dieu qui vous est
confié, non par contrainte mais
de bon gré, selon Dieu; non par
cupidité mais par
dévouement.
N'exercez
pas un pouvoir dominateur sur ceux
qui vous sont échus en partage,mais
soyez les
modèles du
troupeau.
Et
quand paraîtra le souverain Berger, vous
recevrez la couronne de gloire qui ne
flétrit pas?"
(1
Pierre 1 à 4 )
|
Modèles
du troupeau
donc
exemples d'unité, et pour toute l'Église
une, en toute localité....
C'est
l'apôtre Pierre qui trace ainsi leur ligne de
conduite pastorale à tous les pasteurs (quelle que
soit leur étiquette!); Il transmet ainsi les
volontés de Jésus à quiconque
accomplit, dans la localité ou il vit, un travail
"presbytéral" ("=anciens
")
ou " pastoral" ( "berger")
ou "épiscopal" (
veilleur, soignant..)
Divers mots pour la même tâche.
Le plus
souvent, nous appliquons surtout cette règle de la
"pastorale des pasteurs" à la vie personnelle du
pasteur, appelé à être un exemple de
sainteté et de consécration à son
ministère.
Mais
cette exigence ("
soyez les modèles du
troupeau"
) ne faut il pas aussi l'appliquer à la conduite
communautaire de tous les pasteurs entre eux, à
leurs relations réciproques d'amour, de
fraternité et de coopération continue? Au
vu et au su de tout le monde, n'ont ils pas à
être ensemble modèles d'unité
ecclésiale et exemples de communion fraternelle
entre eux? oui, entre eux !
Tous
, prêtres,
pasteurs,évangélistes,anciens de toute
dénomination: unis pour servir l'UNIQUE
ÉGLISE ?
Contre la
fragmentation en églises de l'Église
indivise de Jésus
Georges
Siguier
(
pasteur )
De
grâce !
Je
n'ai rien contre les pasteurs
protestants:
J'ai
été l'un d'eux pendant 30 ans; j'ai
revêtu moi aussi, longtemps, la robe pastorale;
et ceux qui sont photographiés à
l'assemblée du désert cévenol sont
de chers amis et des frères profondément
fidèles au service du maître, et plusieurs
ont disparu ces dernières
années...
C'est
pourquoi c'est à moi même aussi que
j'écris cette "lettre ouverte", à
moi que l'on persiste à appeler "monsieur le
pasteur" et qui, en fait, continue d'accomplir un service
qui est à la fois de nature "pastorale" et de
style "protestant " tout en étant
"oecuménique". S'il y a des griefs dans ces pages
qui suivent, il faut aussi que je me les adresse à
moi même!
En
effet, c'est un grave reproche théologique que je
voudrais exprimer ici: nous autres, pasteurs responsables
d'églises issues du courant " protestant" ou
"évangélique", mettons en oeuvre une
pastorale fondée sur une grave erreur
ecclésiologique. Cette erreur (et ce
péché ! ) consiste à diviser,
désunir,démembrer et fragmenter
l'Église locale de Dieu... du fait même de
notre fonction ecclésiastique, par le fait
même que chacun de nous est serviteur
mandaté par une dénomination. Comment
être délivré?
Entrer
dans une nouvelle vision de l'église
réelle ("viens,
je te montrerai
l'épouse...Apocalypse
21 9 ), s'engager dans une nouvelle pratique de
l'unité ecclésiale locale
(indépendamment de notre fonction ou "cahier des
charges" ) accepter d'être de bons bergers pour les
frères et les confrères catholiques,
pentecôtistes, libristes, salutistes,
réformés et c.. (que le Seigneur me donne
à aimer et à servir dans
l'agglomération ou je vis ), ne serais ce pas
là le début de ma "métanoïa" (
conversion ) pastorale?
Ceux-là
précisément (ceux et celles qui ne sont pas
de mon "enclos", de mon "bord" ou de mon "clan" ), ceux
là vont m'y aider,c'est sur.Et même (par
définition!) je ne pourrai pas cesser d'être
porteur de séparations ou même force de
fragmentation ( certains parmi nous,
évangéliques, sont de vraies" bombes"
à fragmenter...l'église de Jésus!!)
sans bénéficier de l'amitié, de la
prière et des lumières de mes
confrères "bergers" qui relèvent d'autres
églises (sic!) que de la "mienne" ( re sic! ) Que
l'Esprit de sainteté et de vérité
nous soit redonné et renouvelé pour
cela!.
Bien
sûr, à mes amis prêtres catholiques
j'offre aussi ces pages. Avec humour: pour les
"dédommager "de ma lettre" ouverte à mon
curé .
Oui
il faut être contre!
Le
lecteur est probablement surpris par ce "contre" qui
précise le sujet traité dans cette "lettre
aux pasteurs protestants": contre la division de
l'église locale . Il verra cependant que je ne
suis nullement contre les pasteurs eux mêmes mais
contre leur responsabilité directe dans
l'état de division de l'église, à
l'endroit et au moment ou s'exerce leur
ministère.
En effet
si, en chaque localité, la communauté des
fidèles du Christ est démembrée et
fractionnée en plusieurs "enclos"
ecclésiastiques, de façon
répétitives et instituée, ce n'est
pas un hasard, ce n'est pas une fatalité,ce n'est
pas une situation dans laquelle nos ministères
pastoraux ne seraient pas impliqués. Non, en
vérité, nous sommes, nous les pasteurs,
les premiers responsables de cette division. Puisque
division il y a, c'est qu'il y a des "diviseurs". Et ces
agents de division, ces forces réparatrices
"qui séparent ce que Dieu a uni," ce sont nos
ministères.
En quoi
exactement, pourquoi et comment divisons nous
l'église tout en la construisant, c'est bien cela
qu'il faut tirer au clair.
Quiproquo
sur l'église
Le mal
entendu sur l'église qu'il faut lever sans cesse,
en répétant continuellement la même
chose, c'est ceci: Là ou nous parlons d'
"église locale" en pensant à notre
groupement ecclésial particulier et confessionnel
tel que nous l'organisons localement, le Seigneur de
l'Église, lui, ne veut connaître, ne veut
voir, ne veut rassembler et ne veut aimer que son
groupement à lui, l'Église une et unique
que son Esprit fait vivre.
Au sens
de sa parole et de son oeuvre, l'église locale de
Jésus n'est autre que l'assemblée locale
qui unit tous ses disciples et rien que ses
disciples, en cette localité.