Interpellations

 

 

3111 définitions, questions :E. Savajol

3112 Eglise lève-toi ! E. Savajol

3113 ne fais-tu pas barrage à l'Esprit Saint ? André Spurgeon

3114 les indulgences!: E. Savajol

3115 au cardinal Ratzinger... E. Savajol

3116 les églises n'ont-elles pas parfois un comportement de secte? E savajol

3117 aux clercs G. Siguier

3118 du gouvernement dans l'église : J.F. Doran

3119_legaut.html extraits

3120 trahison des clercs : G. Siguier

3121 l'oecuménisme est dépassé !: G. Siguier

3122 aux pasteurs protestants: G.Siguier

3123 à mon curé : G. Siguier

3124 marie mère de Jésus Christ dans les jours de sa chair. E. Savajol.

3125 évangéliser l'église !

3126 Mariage indissolubilite, nullite Ed.Savajol

3127 Credos !

3130 dogme_edmond.htm Ed .Svajol

3131 dogmes-siguier.htm G. Siguier

3132 transsubstantiation.htm G. Siguier

3133 misères cathos:pouvoirs

3134-repas diviseur

3135 chretiens libres

3136-acosta -reformes

3137 -derive vers la religion

3138-pain-eucharistie.htmClaire-Marie

3139_oser-transgresser

3140-geffre-claude

3141-dupuis-jacques

3142-sobrino-jon

3144-comblin-jose.htm  Eglise et Pouvoir

3145- kung-aux-eveques

/3146-dirigeants-myre.htm

3147-vaticanII-comblin.htm

3150-lefebvre-au-pape

 
Mariage nullité .. ! ?

Edmond Savajol


 

Ce que veut dire nul, dans le "Larousse" : Nul = sans valeur, sans mérite, sans importance, sans effet.

Le brin d'herbe, la pomme, le grain de blé, la rose, le galet, le rocher, la mer, la montagne ont une valeur, une importance, le mérite de réjouir notre vue ou de nous rassasier.

Une relation humaine peut -elle être nulle?

Quel homme assez prétentieux ou quel groupe assez suffisant peut-il déclarer nulle une relation quelle quelle soit?

Toute relation humaine a de la valeur , valeur relative aux hommes et femmes qui la vivent.

Sourire, tendre la main, dialoguer, discuter, s'interpeller, ouvrir son coeur, s'embrasser, avoir une relation d'amour psychologique, physique ou spirituelle. mais aussi affirmer son désaccord , dire non, refuser, résister, s'opposer. Qui pourrait affirmer le contraire?

Bien sur, il y a des relations mal ajustées, des relations tordues, pathologiques, mais sont elles pour autant nulles... NON.

Et pourtant certaines églises dont l'église catholique romaine déclarent nulles des relations comme les mariages, même les mariages avec enfants! ! Langage codé , langue d'initié !! Qui peut comprendre ?

Si la relation de leurs parents est considérée par certaines églises comme nulle, la plupart de ces enfants savent naturellement qu'ils ont la même valeur que les autres et en cela ils accueillent sans le savoir ou en conscience les paroles du Christ !! Par contre, comme un effet de boomerang, ils considèrent souvent que le corps social qui a déclaré nulle la relation de leurs parents ( dans laquelle ils ont leur origine ) n'a plus d'importance à leurs yeux.. N'est-ce pas un juste retour des choses !

Ne serait-il pas urgent que les églises bannissent ces mots de nullité de leur vocabulaire et s'interdisent de porter un jugement en toute chose, sur toutes choses, s'interdisent de vouloir posséder toutes choses.

Il serait urgent que les églises accueillent les hommes et les femmes comme ils sont , tels qu'ils sont. Il serait urgent que les églises dissolvent leurs tribunaux ecclésiastiques, renvoient leurs avocats et notaires de l'officialité ecclésiastique annoncer la Parole de Dieu et témoigner de leur foi . Ou, que ces mêmes tribunaux servent de contre pouvoir aux autorités ecclésiastiques qui ne semblent pas en avoir. Bien entendu il va de soi que ces tribunaux ne seraient plus désignés par les évêques mais par le peuple de Dieu.....

Il serait urgent de rendre l'autorité aux communautés chrétiennes, autorité qu'elles avaient naturellement au temps de Paul, de Jacques et de Pierre ! et qui depuis ont été confisqué par les clercs !

Il serait urgent de permettre aux couples qui se reforment dans un deuxième mariage et veulent suivre le Christ d'être accueilli et de bénir et rendre grâce pour ce nouveau départ !

Pour cela il n'est pas nécessaire de dire que ce qui a été vécu avant est nul ...Dire cela est peut être catholique mais ne me semble pas chrétien ! !

Qu'en pensez vous?

Edmond Savajol.


Divorcés et divorcés remariés.

Dans l'église catholique le débat est difficile, c'est une des rares questions ouvertement débattues, y compris parmi les évêques (en particulier Mgr Lebourgeois (retraité), et ceci malgré l'intransigeance du magistère romain, illustrée encore récemment, par ce texte de juillet 2000.

L'épreuve d'une rupture familiale est souvent l'occasion d'une recherche personnelle, d'une quête spirituelle. La distance ou le rejet de la part de notre église, de nos communautés, de leurs responsables, sont alors d'autant plus insupportables

L'association " Chrétiens divorcés " écoute, accueille, offre des lieux d'échange pour les divorcés et les divorcés remariés. Elle procure la liste des nombreux groupes relais existant en France, Suisse et Belgique. Elle publie un bulletin de liaison, à la fois forum d'opinions et nourriture spirituelle : " Chemins d'espérance ", 27 Avenue de Choisy, 75013 Paris. Tél. 01 45 85 12 05. 


Religieuses victimes d'abus sexuels

 

Dans son édition du 16 mars dernier, la revue américaine National Catholic Reporter a largement traité le grave problème des abus sexuels perpétrés par des prêtres sur des religieuses dans 23 pays des cinq continents, en particulier en Afrique. Les rapports, rédigés par des religieuses en 1994 et 1995 et fondés sur des informations recueillies sur le terrain, sont à l'origine de ces révélations. La situation des malades du Sida dans le clergé et la vie religieuse était le sujet initial de leur enquête. Ces rapports ont été étudiés, en leur temps, avec la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée. Aussi, des mesures semblent avoir été prises alors. Mais des faits sont accablants.

Un évêque du Malawi aurait poussé à la démission les responsables d'une congrégation féminine diocésaine ayant dénoncé les abus sexuels de prêtres sur leurs religieuses, dont 29 étaient enceintes. Des prêtres auraient insisté pour que les religieuses qui attendaient un enfant subissent un avortement. Des sanctions n'ont pas toujours été prises à l'encontre des coupables.

Ces dernières années, de nombreuses religieuses ont lancé des appels et déploré le silence entourant ces situations. C'est pourquoi, les congrégations religieuses les ont aussi prises en compte, au sein de leurs instances internationales. Selon les auteurs de ces rapports, le problème relèverait de plusieurs facteurs.

Dans certaines sociétés, tout homme devrait avoir des relations sexuelles et des enfants, le célibat des prêtres serait donc perçu comme une simple renonciation au mariage et non comme une abstinence sexuelle.

Dans ce cas, face à l'épidémie de Sida, les religieuses étaient considérées comme des « sujets ne présentant aucun risque ». Enfin, la dépendance financière de certaines institutions religieuses les a parfois rendu vulnérables aux exigences de ceux qui subviennent à leurs besoins.

Le 20 mars, M. Joaquín Navarro-Valls, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, déclarait : « Le problème est connu et est limité à une région géographique déterminée. Le Saint-Siège traite actuellement ce problème en collaboration avec les évêques, avec l'Union des Supérieurs généraux (USG) et l'Union internationale des Supérieures générales (UISG). [...] Certaines situations négatives ne peuvent faire oublier la fidélité souvent héroïque de l'immense majorité des religieux, des religieuses et des prêtres ».

(NCR, 16 mars et Vida Nueva, 31 mars). La documentation catholique N° 2249 du 3/06/2001 - Evénements - Monde - page 547 - 377 mots.

Cela pose le problême du pouvoir des évêques sans contre pouvoir effectif......Ils peuvent couvrir tout et n'inporte quoi...surtout dans les pays sans démocratie véritable et lois laîcs.

Cela pose le problême du célibat des prêtres. Pourquoi ne pas leur laisser le libre choix, se marier ou pas ?

Mais l'enjeu n'est peut-être pas là où l'on pense. Pour moi, que les prêtres puissent se marier ou rester célibataire ne change rien ni à la prêtrise ni à la recherche spirituelle.

Par contre ce qui changerait serait la manière dont les clers mariés avec des enfants accepteraient mutations et ordres divers des hiérarchies. Il semblerait que les évêques ne pourraient plus faire à leur guise. La voix des femmes et des enfants serait d'un poids important. Beaucoup de manières de faire changeraient. La morale ne serait plus dans le dire et le fossé entre la base et la hiérarchie s'élargirait. le Vatican et la hiérarchie seraient obligés de modifier leur manière de faire . Là est le véritable risque que la curie et le Vatican ne veulent pas courir pour le moment.

Edmond Savajol


Où l'on voit le Vatican inviter les avocats civils laîcs , a refuser de servir dans les séparations et les divorces.

Où l'on voit le Vatican redonner du poids aux avocats clercs pour affirmer la nullité d'un mariage. Cette contradiction nous semble insoutenable.

L'institution catholique romaine aurait-elle le monopole de la sagesse et de l' intelligence ? Les laîcs seraient-ils nuls, incompétents et débiles? (Voir plus haut texte sur nullité.)

L'indissolubilité du mariage est un bien

Allocution au Tribunal de la Rote romaine À l'occasion de l'ouverture de l'Année judiciaire 2002, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience, le 28 janvier, les membres du Tribunal de la Rote romaine : le Doyen, Mgr Raffaello Funghini, les Prélats Auditeurs, les autres membres du Tribunal (défenseurs du lien, notaires, etc.) et les avocats agréés. Il leur a adressé le discours suivant (*) :

1. Je remercie vivement Monseigneur le Doyen qui, interprétant parfaitement vos sentiments et vos préoccupations, a souligné, par de brèves observations et des données chiffrées, votre travail quotidien et les graves et complexes questions qui sont l'objet de vos jugements. L'inauguration solennelle de l'Année judiciaire me donne l'agréable occasion d'une rencontre cordiale avec tous ceux qui travaillent au Tribunal de la Rote romaine - Prélats Auditeurs, Promoteurs de justice, Défenseurs du lien, officiers et avocats - pour leur manifester ma reconnaissance et ma satisfaction, mon estime et mes encouragements. L'administration de la justice à l'intérieur de la communauté chrétienne est un service précieux, car il constitue les prémices indispensables à une authentique charité.

Votre activité judiciaire, comme l'a souligné Monseigneur le Doyen, concerne surtout des causes de nullité de mariage. En cette matière, avec les autres tribunaux ecclésiastiques et en exerçant une fonction très spéciale parmi eux, que j'ai soulignée dans Pastor Bonus (cf. art. 126), vous constituez une manifestation institutionnelle spécifique de la sollicitude de l'Église en jugeant, selon la vérité et la justice, la délicate question concernant l'existence ou non d'un mariage. Cette fonction des tribunaux dans l'Église s'insère, comme une contribution dont on ne saurait se passer, dans le contexte de toute la pastorale matrimoniale et familiale. Et précisément, l'optique pastorale requiert un constant effort d'approfondissement de la vérité sur le mariage et sur la famille, et il en est de même en tant que condition nécessaire pour l'administration de la justice dans ce domaine.

2. Les propriétés essentielles du mariage - l'unité et l'indissolubilité (cf. CIC, can. 1056 ; CCEO, can. 776 ¤ 3) - fournissent l'occasion d'une réflexion profitable sur le mariage lui-même. Aussi aujourd'hui, renouant avec ce que j'ai eu l'occasion de traiter dans mon discours de l'an dernier (sic) sur l'indissolubilité (cf. AAS, 92 [2000], p. 350-355) [DC 2000, n. 2220, p. 158-161. NDLR], je désire traiter de l'indissolubilité comme bien pour les époux, pour les enfants, pour l'Église et pour toute l'humanité. La présentation positive de l'union indissoluble est importante pour en redécouvrir le bien et la beauté. Tout d'abord, il faut dépasser la vision de l'indissolubilité comme une limite posée à la liberté des contractants, et donc comme un poids, qui peut parfois devenir insupportable. Dans cette conception, l'indissolubilité est vue comme une loi extrinsèque au mariage, comme « l'imposition » d'une norme contre les « légitimes » attentes d'une réalisation ultérieure de la personne. À cela s'ajoute l'idée assez répandue selon laquelle le mariage indissoluble serait le propre des croyants, qui ne peuvent par conséquent prétendre « l'imposer » à la société civile dans son ensemble.

Le mariage, dessein divin

3. Pour donner une réponse valable et exhaustive à ce problème, il faut partir de la Parole de Dieu. Concrètement, je pense au passage de l'Évangile de Matthieu qui rapporte le dialogue de Jésus avec des Pharisiens, puis avec ses disciples, au sujet du divorce (cf. Mt 19, 3-12). Jésus dépasse radicalement les discussions d'alors quant aux motifs qui pouvaient autoriser le divorce, lorsqu'il affirme : « C'est en raison de votre endurcissement que Moïse vous a concédé de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n'en était pas ainsi » (Mt 19, 8). Selon l'enseignement de Jésus, c'est Dieu qui a lié par le lien conjugal l'homme et la femme. Certes, cette union passe par le libre consentement de tous deux, mais ce consentement humain a pour objet un dessein qui est divin. En d'autres mots, c'est la dimension naturelle de l'union, et plus concrètement la nature de l'homme façonnée par Dieu lui-même, qui fournit la clef de lecture indispensable des propriétés essentielles du mariage. Leur renforcement ultérieur dans le mariage chrétien par l'intermédiaire d'un sacrement (cf. can. 1056) s'appuie sur un fondement de droit naturel : si on ôte ce fondement, l'oeuvre salvifique elle-même et l'élévation que le Christ a réalisée une fois pour toutes en ce qui concerne la réalité conjugale deviendraient incompréhensibles.

4. D'innombrables hommes et femmes de tous les temps et de tous les lieux se sont conformés à ce dessein divin naturel, même avant la venue du Sauveur, et bien d'autres s'y conforment après sa venue, même sans le connaître. Leur liberté s'ouvre au don de Dieu, que ce soit au moment de s'épouser ou au cours de la vie conjugale. Cependant, la possibilité de se rebeller contre ce dessein d'amour existe toujours : se reproduit alors cette « dureté du coeur » à cause de laquelle Moïse a permis la répudiation, mais que le Christ a définitivement vaincue. Il faut répondre à ces situations par l'humble courage de la foi, d'une foi que soutient et corrobore la raison elle-même, pour la mettre en mesure de dialoguer avec tous à la recherche du vrai bien de la personne humaine et de la société. Considérer l'indissolubilité non pas comme une norme juridique naturelle mais comme un simple idéal, vide le sens de la déclaration sans ambiguïté du Christ Jésus, qui a refusé de manière absolue le divorce car « au commencement, il n'en fut pas ainsi » (Mt 19, 8). Le mariage « est » indissoluble : cette propriété exprime une dimension de son objectivité même, elle n'est pas un fait purement subjectif. Par conséquent, le bien de l'indissolubilité est le bien du mariage lui-même ; et l'incompréhension du caractère indissoluble constitue l'incompréhension du mariage en son essence. Il s'ensuit que le « poids » de l'indissolubilité et les limites qu'elle comporte pour la liberté humaine ne sont rien d'autre que le revers, pour ainsi dire, de la médaille, en ce qui concerne le bien et les potentialités inhérentes à l'institution matrimoniale en tant que telle. Dans cette perspective, cela n'a pas de sens de parler d'« imposition » de la part de la loi humaine, puisque celle-ci doit refléter et protéger la loi naturelle et divine, qui est toujours une vérité libératrice (cf. Jn 8, 32).

Liés pour toujours

5. Cette vérité sur l'indissolubilité du mariage, comme tout le message chrétien, est destinée aux hommes et aux femmes de tous les temps. Pour que cela se réalise, il est nécessaire que l'Église témoigne de cette vérité et que toutes les familles, en tant qu'« Églises domestiques » dans lesquelles le mari et l'épouse se reconnaissent mutuellement liés pour toujours par un lien qui exige un amour sans cesse renouvelé, généreux et prêt au sacrifice, en témoignent plus particulièrement, On ne peut se rendre à la mentalité favorable au divorce : ce qui nous en empêche, c'est la confiance dans les dons naturels et surnaturels de Dieu à l'homme. L'activité pastorale doit soutenir et promouvoir l'indissolubilité. Les aspects doctrinaux doivent être transmis, clarifiés et défendus, mais les actions cohérentes sont encore plus importantes. Quand un couple traverse des difficultés, la compréhension des Pasteurs et des autres fidèles doit être unie à la clarté et à la force de rappeler que l'amour conjugal est la voie pour résoudre positivement la crise. C'est précisément parce que Dieu les a unis par un lien indissoluble, que mari et femme, employant toutes leurs ressources humaines avec bonne volonté mais mettant leur confiance principalement en l'aide de la grâce divine, peuvent et doivent sortir renouvelés et fortifiés des moments de défaillance.

6. Quand on envisage le rôle du droit dans les crises matrimoniales, on pense trop souvent presque exclusivement aux procès qui sanctionnent la nullité du mariage ou bien la dissolution du lien. Cette mentalité s'étend parfois même au droit canonique, qui apparaît ainsi comme la voie pour trouver des solutions de conscience aux problèmes matrimoniaux des fidèles. Cela comporte sa part de vérité, mais des solutions éventuelles doivent être examinées de telle sorte que l'indissolubilité du lien, chaque fois qu'il apparaît que celui-ci a été contracté de manière valide, continue à être sauvegardée. L'attitude de l'Église va même jusqu'à être favorable à la convalidation, si cela est possible, de mariages nuls (cf. CIC can. 1676 ; CCEO, can. 1362). Il est vrai que la déclaration de nullité du mariage, selon la vérité acquise grâce à un procès légitime, ramène la paix dans les consciences, mais cette déclaration - et cela vaut aussi pour la dissolution du mariage ratifié et non consommé, ainsi que pour le privilège de la foi - doit être présentée et mise en oeuvre dans un contexte ecclésial qui soit profondément en faveur du mariage indissoluble et de la famille qui est fondée sur lui. Les époux eux-mêmes doivent être les premiers à comprend re que c'est seulement dans la recherche loyale de la vérité que se trouve leur vrai bien, sans exclure a priori la convalidation possible d'une union qui, tout en n'étant pas encore matrimoniale, contient des éléments de bien, pour eux et pour leurs enfants, éléments qui doivent être attentivement évalués en conscience avant de prendre une décision différente.

Combattre le divorce

7. L'activité judiciaire de l'Église qui, en sa spécificité, est elle aussi une activité vraiment pastorale, s'inspire du principe de l'indissolubilité du mariage et tend à en garantir le caractère effectif dans le Peuple de Dieu. En effet, sans les procès et les sentences des tribunaux ecclésiastiques, la question de l'existence ou non d'un mariage indissoluble des fidèles serait reléguée à la seule conscience de ceux-ci, avec le risque évident de subjectivisme, spécialement quand il y a dans la société civile une crise profonde quant à l'institution du mariage. Toute sentence juste de validité ou de nullité du mariage est un apport à la culture de l'indissolubilité tant dans l'Église que dans le monde. Il s'agit d'une contribution très importante et nécessaire. En effet, elle se situe sur un plan immédiatement pratique, donnant une certitude non seulement aux personnes impliquées prises individuellement, mais aussi à tous les mariages et aux familles. Par conséquent, l'injustice d'une déclaration de nullité, opposée à la vérité des principes normatifs ou des faits, revêt une gravité particulière, car son lien officiel avec l'Église, favorise la diffusion d'attitudes où l'indissolubilité est soutenue en paroles mais obscurcie dans la vie.

Parfois, ces dernières années, on a contrecarré la traditionnelle « favor matrimonii », au nom d'une « favor libertatis » ou d'une « favor personae ». Dans cette dialectique, il est évident que le thème fondamental est celui de l'indissolubilité, mais l'antithèse est encore plus radicale en tant qu'elle concerne la vérité même sur le mariage, plus ou moins ouvertement relativisée. Contre la vérité d'un lien conjugal, il n'est pas correct d'invoquer la liberté des contractants qui, en l'assumant librement, se sont engagés à respecter les exigences objectives de la réalité matrimoniale, laquelle ne peut être altérée par la liberté humaine. L'activité judiciaire doit donc s'inspirer d'une « favor indissolubilitatis », laquelle évidemment n'entend pas porter préjudice aux justes déclarations de nullité, mais met en avant la conviction opérationnelle du bien qui est en jeu dans les procès, en même temps que l'optimisme toujours renouvelé qui vient du caractère naturel du mariage et du soutien du Seigneur aux époux.

8. L'Église et chaque chrétien doivent être lumière du monde : « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5, 16). Ces paroles de Jésus trouvent aujourd'hui une application singulière en ce qui concerne le mariage indissoluble. Il pourrait sembler que le divorce est tellement enraciné en certains milieux sociaux, que cela ne vaut pratiquement pas la peine de continuer à le combattre en répandant une mentalité, une coutume sociale et une législation civile en faveur de l'indissolubilité. Et pourtant, cela en vaut la peine ! En réalité, ce bien se situe précisément à la base de toute la société, comme condition nécessaire de l'existence de la famille. Aussi son absence a-t-elle des conséquences dévastatrices, qui se propagent dans le corps social comme une plaie - selon le terme qu'emploie le Concile Vatican II pour décrire le divorce (cf. Gaudium et spes, 47) - et exercent une influence négative sur les nouvellesgénérations devant lesquelles est obscurcie la beauté du mariage véritable.

Ne pas coopérer au mal

9. Le témoignage essentiel sur la valeur de l'indissolubilité est rendu par l'intermédiaire de la vie matrimoniale des conjoints, dans la fidélité à leur lien au milieu des joies et des épreuves de la vie. On ne peut donc pas estimer que la valeur de l'indissolubilité est l'objet d'un pur choix privé : elle concerne un des fondements de toute la société. Et donc, tandis que l'on doit encourager tant d'initiatives que les chrétiens, avec d'autres personnes de bonne volonté, promeuvent pour le bien des familles (comme, par exemple, la célébration des annive rsaires de mariage), on doit éviter le risque de la permissivité dans des questions fondamentales qui concernent l'essence du mariage et de la famille (cf. Lettre aux familles, 17).

Parmi ces initiatives, ne peuvent faire défaut celles qui visent à la reconnaissance publique du mariage indissoluble par les systèmes juridiques civils (cf. ibid., 17). L'opposition décidée à toutes les mesures légales et administratives qui introduisent le divorce ou qui équiparent au mariage les unions de fait, même les unions homosexuelles, doit s'accompagner d'une attitude de proposition, grâce à des dispositions juridiques tendant à améliorer la reconnaissance sociale du mariage véritable, dans le cadre des dispositions juridiques qui, malheureusement, admettent le divorce. D'autre part, les artisans du droit dans le domaine civil doivent éviter d'être personnellement impliqués en tout ce qui peut être finalement une coopération au divorce. Pour les juges, cela peut sembler difficile, car les systèmes juridiques ne reconnaissent pas une objection de conscience pour les exempter de prononcer une sentence. Pour des motifs graves et proportionnés, ils peuvent donc agir selon les principes traditionnels de la coopération matérielle au mal. Mais eux aussi doivent trouver des moyens efficaces pour favoriser les unions matrimoniales, surtout par une oeuvre de conciliation sagement conduite.

Les avocats, en tant que libres professionnels, doivent toujours refuser que leur profession soit utilisée pour une fin contraire à la justice, comme c'est le cas en ce qui concerne le divorce ; ils peuvent seulement collaborer à une action en ce sens quand celle-ci, dans l'intention du client, ne vise pas la rupture du mariage, mais bien d'autres effets légitimes que, dans un système juridique déterminé, on ne peut obtenir que par cette voie judiciaire (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 2383). De cette manière, par leur oeuvre d'aide et de pacification des personnes qui traversent des crises matrimoniales, les avocats servent vraiment les droits de la personne et évitent de devenir de purs techniciens au service de n'importe quel intérêt.

10. À l'intercession de Marie, Reine de la famille et Miroir de Justice, je confie la croissance de la conscience de tous en ce qui concerne le bien de l'indissolubilité du mariage. Je lui confie encore l'engagement de l'Église et de ses fils, avec celui de nombreuses autres personnes de bonne volonté, en cette cause qui est si décisive pour l'avenir de l'humanité. Avec ces souhaits, en invoquant l'assistance divine sur votre activité, chers Prélats auditeurs, Officiers et avocats de la Rote romaine, j'accorde affectueusement à tous ma Bénédiction. n

(*) Textes originaux français dans l'Osservatore Romano du 11 janvier. La documentation catholique N° 2264 du 17/02/2002 - Actes du Pape Jean-Paul II -

 

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