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L'Eglise
catholique a ses Saints. Elle a aussi ses exclus, ses excommuniés.
Et de nombreux marginalisés.
Son fonctionnement n'est pas sans rappeler celui des partis ou des régimes totalitaires, elle refuse toute diversité tout débat, et limite sévèrement la liberté d'expression. C'est le régime de la pensée du chef, de la pensée unique de celui qui a le pouvoir. Elle fait comme si l'Esprit Saint n'existait pas pleinement dans la conscience de chacun… De nombreux catholiques vivent cela sans problème mais aussi, de nombreux humains suivent Jésus le Christ et sa Parole proclamée dans le Nouveau Testament et sa vie, dans d'autres confessions chrétiennes ou par suite des événements humblement dans leur vie de tous les jours et le secret de leur cœur. Ce que dit l'église catholique romaine: Canon 752. "Il faut accorder non pas un assentiment de foi, mais une soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté à une doctrine que le Pontife Suprème ou le collège des évêques énonce en matière de foi ou de moeurs, même s'ils n'ont pas l'intention de la proclamer par un acte décisif; les fidèles veilleront donc à éviter tout ce qui ne concorde pas avec cette doctrine." Ce que dit Saint Paul à la suite de Jésus Christ; "C'est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l'esclavage" (Epître de Paul aux Galates, ch 5, v 1).
L’intercommunion
condamnée... Le repas du Seigneur créateur
de division!!
Au fait au repas du Christ,y avait-il des catholiques, des protestants, des orthodoxes ? Il semblerait qu’il n’y avait que des juifs de diverses sensibilité Le théologien allemand Gotthold Hasenhüttl a été suspendu de toutes ses fonctions par son autorité épiscopale, l’évêque de Trêves, Mer Reinhard Marx. Son « délit » : il a célébré le 23 mai 2003 un office religieux dans l’Église protestante de Géthsémani à Berlin et y a invité les fidèles (protestants) « à participer au repas du Seigneur ». Sur fond de publication de la dernière encyclique de Jean Paul II sur l’Eucharistie et qui visait l’Église allemande sur les problèmes de l’intercommunion, la réaction des évêques allemands ne s’est pas fait attendre. Golias publie son interview. Gotthold Hasenhüttl (69 ans) est professeur émérite de théologie systématique à l’Université de la Sarre (Sarrebruck). Pour avoir invité, lors d’une Eucharistie célébrée pendant le Congrès eucharistique des Églises à Berlin, également des chrétiens non catholiques à la communion, il a été suspendu par Reinhard Marx, évêque de Trêves, de toutes ses fonctions ministérielles. Sabine Grittner s’est entretenue avec Gotthold Hasenhüttl. Interview Imprimatur : Qui vous a incité à célébrer cet office religieux ? Un journal de Berlin vous qualifie de « provocateur agissant en douceur ». Avez-vous essentiellement voulu provoquer ? Gotthold Hasenhüttl : Lorsque le « Mouvement du peuple de l’Église "Nous sommes Église" » m’a demandé en décembre 2002 si j’accepterais de célébrer un office oecuménique avec eucharistie selon le rite catholique et avec communion ouverte à tous, j’ai aussitôt accepté. Une telle célébration n’est pour moi que le résultat pratique de quarante ans d’efforts en faveur de l’unité des Églises telle que j’en expose les fondements théoriques dans mon livre intitulé « Une foi dépouillée de mythes » publié récemment. C’est une honte pour le premier congrès oecuménique (après la Réforme qui remonte à cinq cents ans) que les Églises ne se soient pas officiellement lancé une invitation mutuelle au repas du Seigneur célébré en commun. Lors de cette Eucharistie avec communion ouverte à tous, il ne s’est pas agi d’une « provocation » ou d’une « manifestation politique dans l’Église », comme cela a été reproché aux organisateurs. Inviter au repas du Seigneur tous ceux qui désireraient être en communion avec Jésus-Christ, c’est la mission donnée par le Christ. C’est une triste manipulation politique et une manifestation de pouvoir que d’abuser de l’Eucharistie comme moyen d’exclusion. Imprimatur : Quelle atmosphère a régné pendant l’office ? Gotthold Hasenhüttl : Tous ceux qui ont participé à l’office ont été saisis de l’atmosphère qui y régnait. On pouvait sentir la joie dont tous étaient comblés lors de cette Eucharistie commune qui n’excluait personne et qui invitait bien plutôt chacun à une participation active. Pour moi qui étais le célébrant ce fut un événement que je n’oublierai jamais. Je dois aux plus de deux mille participants de nombreux encouragements sur mon cheminement religieux. Imprimatur : Quels échos avez-vous recueilli aussitôt après l’office de la part des participants ainsi que d’observateurs ? Gotthold Hasenhüttl : Toutes les réactions des participants ont été particulièrement positives, voire enthousiastes. Comme on ne pouvait s’attendre à voir tant de chrétiens participer à cet office religieux en désirant recevoir la nourriture du Seigneur, la distribution de la communion a pris peut-être trop de temps. On aurait eu besoin d’un nombre de personnes encore plus grand pour y procéder. Imprimatur : Pouvez-vous décrire les réactions de l’Église officielle ? Gotthold Hasenhüttl : Il aurait été souhaitable que l’Église catholique officielle accueille les offices religieux célébrés dans l’Église de Géthsemani comme une voie menant effectivement à l’unité des Églises. Malheureusement elle s’est sentie menacée dans sa volonté de monopoliser le pouvoir et elle a réagi par le refus. L’argument selon lequel la cause de l’oecuménisme a pâti de cette démarche provient d’une attitude réactionnaire qui veut faire reculer l’histoire et qui ne laisse aucune chance à l’avenir. Imprimatur : Y a-t-il, selon vous, des éléments qui nous séparent dans notre interprétation du repas ? Dans quelle mesure ces aspects éventuels de division sont-ils liés au sens que l’Église catholique donne au ministère ? Et puis, dans son encyclique « Ecclesia de eucharistia », le pape note expressément que le prêtre « met sa bouche et sa voix à la disposition de Celui qui les a prononcés [il s’agit des paroles de l’Institution] dans la salle où s’est déroulée la Cène » ? Gotthold Hasenhüttl : En 1959 déjà, Karl Rahner a écrit qu’il n’y a pas de différence capitale dans l’interprétation donnée au repas du Seigneur par l’Église catholique et l’Église protestante. Les trois centres de recherches oecuméniques de Strasbourg, Tubingen et Bensheim ont, dans la perspective du premier congrès oecuménique des Églises, déclaré qu’une communauté réalisée dans le repas eucharistique est possible. C’est ce qu’explique Harding Meyer dans les mélanges pour le soixante-dixième anniversaire du cardinal Kasper (2003), en réclamant tout comme pour la doctrine de la justification (1999) une déclaration commune. Il est d’autant plus incompréhensible que Monseigneur Marx rabaisse, selon ce qui est rapporté, la Cène des protestants au rang d’un « aimable partage de petits pains », et corrige et renforce son propos en soupçonnant les protestants de ne pas croire à la présence du Christ sous les espèces du pain et du vin. Comme Bernhard Kroll, prêtre, n’était visiblement pas de cet avis mais comme il a reconnu la valeur d’une célébration protestante en recevant la Cène, bien que la « succession apostolique » fasse défaut, il a été « mis en congé », ce qui revient en langage clair à une suspension de ses fonctions ministérielles. Il doit se retirer dans un monastère (au Moyen Âge on nommait cela une « détention claustrale ») pour y passer une « période de réflexion et de réorientation ». Tant qu’il ne s’est pas remis au pas, il devra y rester pour mettre au clair les « questions essentielles ». Et à cette fin on lui a donné des « accompagnateurs spirituels et théologiques ». Le cardinal Meisner dit avec raison : « Un régime totalitaire vit de rappels à l’ordre. » Elisabeth Raiser, présidente du Congrès des Églises protestantes, caractérise les sanctions prises par Monseigneur Mixa comme un grave préjudice porté au respect dû à la Cène protestante. Malheureusement la situation est, à Trêves, assez semblable à celle de Eichstätt, puisqu’il est interdit à un prêtre de célébrer un office oecuménique (même sans qu’il y ait la Cène) de même qu’à un autre de prier dans le Canon non seulement pour l’évêque de Trêves, mais aussi pour Manfred Kock, président du Conseil de l’Église évangélique d’Allemagne. L’évêque a, lors d’une messe jubilaire célébrée en septembre pour le lycée diocésain Willi-Graf (à Sarrebrück), fait lui-même grouper à part les élèves protestants, parce qu’il se refusait à leur distribuer l’Eucharistie. Imprimatur : Quel sens donne-t-on là à l’Eucharistie, alors que Jésus-Christ a voulu être le pain pour le monde, s’est livré pour tous et alors que nous disons au cours de la messe : « Prenez et mangez-en tous » et « Prenez et buvez en tous ». Ces paroles vont-elles être accusées par un tel comportement d’être mensongères ? Gotthold Hasenhüttl : On lit des propos tout différents dans l’encyclique Ecclesia de eucharistia ! Nous ne devons avoir aucune réserve quand nous distribuons l’Eucharistie. Même pour des personnes qui ne sont pas en pleine communion avec l’Église catholique, leur démarche peut être profondément porteuse de salut lorsqu’elles reçoivent la nourriture du Seigneur dans une célébration catholique de l’Eucharistie. Le pape lui-même en a donné l’exemple. Faudra-t-il que quelques évêques allemands soient vraiment plus royalistes que ce roi ? L’argument, au fond le seul, que l’on ne cesse d’avancer est : il faut d’abord accéder à la communauté des Églises et c’est ensuite seulement que la pleine communion eucharistique pourra exister. Et l’on entend-là par « communauté », l’institution et sa structure hiérarchique. Mais déjà le titre de l’encyclique tient un autre langage : « l’Église vit de l’Eucharistie » et non l’inverse ! Ou bien (n° 40) : « C’est l’Eucharistie qui crée la communauté et qui éduque à la communauté. » Ainsi, lorsque deux ou trois se rassemblent, où que ce soit, au nom du Christ, Il est présent parmi eux. Et lorsqu’ils célèbrent par conséquent ensemble le repas du Seigneur, cette démarche est source d’entente et de communauté dans la foi et c’est seulement en conséquence que des institutions communes déterminées pourront prendre un sens. Au concile de Vatican II il est nettement souligné (LG. chap.) que la structure hiérarchique de l’Église est un élément humain et non divin. Une communauté eucharistique qui se fonde sur un élément humain ne peut être bâtie que sur du sable. Imprimatur : Cet office religieux a-t-il marqué à votre avis un progrès pour l’oecuménisme ? Gotthold Hasenhüttl : Dans l’Église les progrès arrivent le plus souvent quand on outrepasse des limites. Même s’il n’a pas été, du point de vue du droit canon, le viol d’une frontière, l’office religieux célébré dans l’église de Gethsémani a aidé l’oecuménisme à franchir un pas, ne fût-ce que sous la forme de réflexions sur de nouvelles possibilités. Imprimatur : Vous avez été suspendu de vos fonctions le 17 juillet par Monseigneur Marx. Cette réaction de l’Église officielle était-elle à votre avis inévitable ? Gotthold Hasenhüttl : Non, pas du tout. Ces sanctions ne sont justifiées ni par le droit canon ni par l’encyclique sur l’Eucharistie. Si je n’ai pas répondu aux voeux de certains évêques il aurait suffi qu’ils me signifient leur mécontentement. Il y avait une très grande marge laissée aux appréciations. Et pour des raisons dictées par une politique au service du pouvoir, Monseigneur Marx a choisi la suspension de mes fonctions. J’ai maintenant porté plainte auprès du siège apostolique. Imprimatur : Vous avez donc maintenant fait appel auprès du siège apostolique, contre la suspension de vos fonctions. Qu’attendez-vous de cette démarche ? Gotthold Hasenhüttl : J’attends que l’on me fasse justice, car le Nouveau Testament et le droit canon sont de mon côté. Mais la manière dont l’affaire sera vue et décidée au regard de la politique ecclésiale, c’est là une question à laquelle nous n’avons pas de réponse. Imprimatur : Croyez-vous que votre cas fera époque ? L’oecuménisme n’intéresse-t-il plus l’Église officielle ? Gotthold Hasenhüttl : Par peur de perdre son pouvoir l’Église officielle recourt à l’exclusion et malmène violemment les chrétiens protestants. L’attitude de certains évêques allemands est une régression pour l’oecuménisme, on retombe ainsi dans la période antérieure au concile de Vatican II. J’espère toutefois que par le différend sur la Cène que l’on a fait surgir, une porte a été ouverte, donnant accès à un oecuménisme fécond pour l’avenir. Imprimatur : Ressentez-vous la suspension de vos fonctions ministérielles comme un isolement ? Ou bien existe-t-il une vague de solidarité ? Gotthold Hasenhüttl : L’attitude d’un bon nombre de représentants de la hiérarchie me pèse beaucoup. Et la solidarité incroyable qui m’est actuellement témoignée est d’autant plus réconfortante. Elle traverse toutes les couches populaires et s’étend jusqu’au président de la République fédérale qui est un homme engagé dans les causes religieuses. Imprimatur : Que souhaitez-vous à l’Église catholique pour l’avenir ? Gotthold Hasenhüttl : Je souhaite tout d’abord que beaucoup de chrétiennes et de chrétiens appartenant au « Mouvement du peuple de l’Église "Nous sommes Église" » et à l’« Initiative "Église à la base" » coopèrent pour que les structures sclérosées de cette Église soient modifiées. Ce serait un pas décisif si l’Église catholique se considérait comme une réalisation de l’Église du Christ (et non pas « integro modo », c’est-à-dire comme la seule « Église proprement dite »), et si les autres Églises pouvaient être considérées également comme l’incarnation possible de l’Église du Christ. Dans le cadre d’un tel dialogue entre partenaires égaux on pourra trouver aussi un accord concernant des éléments institutionnels. Le cardinal Kasper a exprimé la conviction que c’est l’Esprit de Dieu qui abattra les murs qui séparent les Églises. (Traduit de l’allemand par Jean Courtois, Lyon)
Ce sort est épargné aujourd'hui aux réformateurs, gràce à l'autorité civile, à l'état laîc. Merci. Le débat ne peut avoir lieu qu'à l'extérieur, dans les chaumières, hors de l'institution. Car la pensée est monolitique et ne vient que d'en haut. L'Esprit Saint n'habiterait que la hiérarchie... C'est une hérésie dénoncée en théorie mais vécue dans la vie pratique de l'église catholique romaine. Jean Hus brulé en place publique en 1415 est réhabilité par Rome, mais en parlant de tords mutuels !! L'histoire n"a jamais mentionné que Jean Hus ait fait brulé un pape ou un évêque ..... Les réformateurs Luther, Zwingli, Calvin, sont cités comme références par de nombreux responsables de l'Eglise catholique dont Raniero Cantalamessa, prèdicateur à la curie, mais officiellement le pape et la curie romaine les ignore, persiste et signe. L'abbé Grégoire, (1750 - 1831), un chrétien dans la révolution française, évêque constitutionnel de Blois, député à la Convention en 1792, qui fit voter l'abolition de l'esclavage. Seul Jacques Gaillot, évêque d'Evreux, a suivi la cérémonie du transfert de ses cendres au Panthéon en 1989. L'épiscopat français lui, comme un seul homme a ignoré la cérémonie...... Des théologiens catholiquessont interdits d'enseignements pour s'être montrés trop oecuméniques ou en avance d'un concile. Hans Küng (auteur d'une remarquable synthèse de la foi chrétienne: "Vingt propositions de Etre chrétien" 1975 Le Seuil, 95 pages) et de nombreux autres livres comme "l'église". Léonardo Boff condamnés en même temps que la théologie de la libération. Eugen Drewermann, théologien et psychotérapeute allemand , interdit d'enseignement et de ministère sacerdotal en 1991. L'institution catholique romaine ne lui a pas pardonné son questionnement sur le dogmatisme romain et sur la culpabilisation produite par le discours et la pratique de l'Eglise catholique. Mais pardonner, c'est bon pour les ouailles...pas pour la hiérarchie. "Ils disent et ne font pas".... Des religieux ou prêtres sanctionnés pour des raisons politiques comme Ernesto Cardenal, ancien ministre du gouvernement sandiniste au Nicaragua . Jean-Bertrand Aristid en Haïti. Des évêques Guy Riobé (ancien évêque d'Orléans, décédé en 1978) Jacques Gaillot (ancien évêque d'Evreux), marginalisés dans l'épiscopat ou révoqués pour indépendance d'esprit évangélique et liberté de parole. ! ! Le Christ ne serait-il pas condamné par Rome, par de nombreux évêques ou prètres, s'il était présent parmi nous physiquement et redisait les mêmes paroles dites il y a 2000 ans ! Les responsables de communauté comme Bernard Besret, ancien prieur de la communauté de Boquen, dans les Côtes du Nord, destitué en 1969, sanctionnés quand ils ont commencé à exprimer publiquement leurs questions sur l'Eglise. Le théologien Sri-Lankais Tissa Balasuriya, excommunié en 1997 dans un procès digne de celui de Martin Luther, parce qu'il aurait, entre autre, fait une lecture non littérale de la virginité de Marie, du péché originel, contesté l'infaillibilité pontificale ou le refus d'ordonner des femmes prêtres et refusé un inacceptable Credo faisant de l'Eglise catholique la seule vraie Eglise et la seule voie du salut "Ainsi ne peuvent être sauvés ceux qui savent que l'Eglise catholique a été nécessairement fondée par Dieu à travers le Christ, et qui refusent soit d'y entrer, soit d'y rester". Début 1998, nous apprenons que son excommunication a été levée (les nombreuses protestations suscitées par cette sanction auraient elles été entendues ?). Bonne nouvelle en tous les cas! Dans TC du 30 janvier 1998, Tissa Balasuriya déclare "je n'ai rien renié de mes écrits
L'Eglise catholique n'a cependant pas le monopole des exclusions. Voir par exemple l'affaire Michel Servet, brûlé à Genève le 26 octobre 1553, à l'époque de Calvin. Le 29 juin 2002, sept femmes catholiques (quatre Autrichiennes et une Américaine) se faisaient « ordonner prêtres » par un évêque argentin, Romulo Antonio Braschi, déjà excommunié en tant que schismatique. Le 10 juillet 2002, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié une Monition canonique suivie, le 5 août, d'un décret d'excommunication à l'endroit des sept femmes (DC 2002, n. 2276, p. 760-761). Le 21 décembre dernier, cette même Congrégation a confirmé sa décision par un nouveau décret Le 29 juin 2002, le fondateur d'une communauté schismatique, nommé Romulo Antonio Brachi, a attenté de conférer l'ordination sacerdotale aux dames catholiques Christine Mayr-Lumetzberger, Adelinde Theresia Roitinger, Gisela Forster, Iris Müller, Ida Raming, Pia Brunner et Dagmar Braun Celeste, qui s'est présentée en cette circonstance sous le nom d'Angela White. Le 10 juillet 2002, se référant aux interventions précédentes de l'évêque de Linz et de la Conférence épiscopale autrichienne, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié une Déclaration par laquelle on avertissait les personnes susdites qu'elles seraient punies de l'excommunication si - d'ici le 22 juillet 2002 - elles ne reconnaissaient pas la nullité de « l'ordination » reçue et ne demandaient pas pardon pour le scandale causé chez les fidèles. Puisqu'elles n'ont manifesté aucun signe de repentir, par Décret du 5 août 2002, cette Congrégation - outre qu'elle a confirmé que l'évêque « ordinant » était déjà excommunié, en tant que schismatique - a infligé l'excommunication, réservée au Siège apostolique, aux personnes mentionnées ci-dessus, exprimant dans le même temps l'espoir qu'elles puissent retrouver le chemin de la conversion. Par la suite, ces mêmes personnes ont publié des lettres et des interviews, dans lesquelles elles se déclaraient convaincues de la validité de « l'ordination » reçue, demandaient que l'on change la doctrine définitive selon laquelle l'ordination sacerdotale est réservée exclusivement aux hommes, et réaffirmaient qu'elles célébreraient « la messe » et d'autres « sacrements » pour des petits groupes. Par lettre du 14 août 2002, elles ont demandé la révocation du Décret d'excommunication, et, par lettre du 27 septembre 2002, elles ont adressé un recours contre ce Décret, faisant référence aux canons 1732-1739 du Code de droit canonique (CIC). Le 21 octobre 2002, elles ont été informées que leurs demandes seraient soumises aux instances compétentes. Les 4 et 18 décembre 2002, la demande de révocation et le recours ont été examinés lors de la Session ordinaire de la Congrégation, avec la participation des membres de la Congrégation résidant à Rome, à savoir les Ém. cardinaux Joseph Ratzinger, Alfonso López Trujillo, Ignace Moussa Ier Daoud, Giovanni Battista Re, Francis Arinze, Jozef Tomko, Achille Silvestrini, Jorge Medina Estévez, James Francis Stafford, Zenon Grocholewski, Walter Kasper, Crescenzio Sepe, Mario Francesco Pompedda, et les Ém. Prélats Tarcisio Bertone, S.D.B., et Rino Fisichella. Au cours de ces réunions, il a été décidé collégialement de rejeter ce recours. Dans le cas en question, en effet, un recours hiérarchique n'est pas admissible, s'agissant d'un Décret d'excommunication fulminé par un Dicastère du Saint-Siège, qui agit au nom du Souverain Pontife (cf. canon 360 du Code de droit canonique). Cependant, dans l'intention de dissiper tout doute en la matière, les membres ont pensé qu'il était nécessaire de réaffirmer quelques points fondamentaux.1. Il faut tout d'abord préciser que, dans le cas en question, il ne s'agit pas d'une peine latae sententiae, c'est-à-dire encourue par le fait même que l'on a commis un délit expressément établi par la loi, mais d'une peine ferendae sententiae, infligée après que les personnes coupables ont été dûment averties (cf. canons 1314 ; 1347 § 1 du CIC). En vertu du canon 1319 § 1 du CIC, cette Congrégation a de fait le pouvoir de menacer par précepte de peines déterminées. 2. La gravité particulière des actes posés est évidente, et cela sous divers aspects :a) Le premier aspect est d'ordre schismatique : les femmes dont nous avons mentionné les noms se sont faites « ordonner » par un évêque schismatique et, bien que n'adhérant pas formellement à son schisme, elles sont entrées en complicité avec le schisme.b) Le second aspect est de nature doctrinale : elles refusent formellement et avec obstination la doctrine, enseignée et vécue par l'Église depuis toujours, et proposée de manière définitive par Jean-Paul II, à savoir que « l'Église n'a en aucune façon le pouvoir de conférer aux femmes l'ordination sacerdotale » (Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis, 4). La négation de cette doctrine mérite la qualification de refus d'une vérité qui appartient à la foi catholique, et requiert donc une juste peine (cf. canons 750 ¤ 2 ; 1371 n. 1, du CIC ; Jean-Paul II, Lettre apostolique donnée « motu proprio » Ad tuendam fidem, 4a).En outre, en niant cette doctrine, les personnes en question soutiennent que le Magistère du Pontife romain n'obligerait que s'il reposait sur une décision du Collège épiscopal, soutenue par le sensus fidelium et reçue par les plus grands théologiens. Elle sont ainsi en contradiction avec la doctrine sur le Magistère du Successeur de Pierre proposée par les Conciles Vatican I et Vatican II et, de fait, elles ne reconnaissent pas le caractère irréformable de l'enseignement du Souverain Pontife sur des doctrines qui doivent être tenues de manière définitive par tous les fidèles. 3. Le refus d'obtempérer au précepte pénal comminatoire émanant de cette Congrégation est de plus aggravé par le fait que certaines de ces femmes créent des cercles de fidèles, dans une désobéissance ouverte, et de fait sectaire, au Pontife romain et aux évêques diocésains. Étant donné la gravité de cette contumace (cf. canon 1347 du CIC), la peine infligée est non seulement juste mais aussi nécessaire, dans le but de protéger la doctrine correcte, de sauvegarder la communion et l'unité de l'Église, et d'orienter la conscience des fidèles. 4. Les membres ci-dessus mentionnés de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi confirment donc le Décret d'excommunication émané le 5 août 2002, précisant encore une fois que l'ordination sacerdotale que ces femmes ont attentée est nulle et invalide (cf. canon 1024 du CIC) et que donc tous les actes propres à l'Ordre sacerdotal qu'elles ont accomplis sont eux aussi nuls et invalides (cf. canons 124 ; 841, du CIC). En conséquence de l'excommunication, il leur est donc interdit de célébrer des sacrements ou des sacramentaux, de recevoir les sacrements et d'exercer quelque fonction que ce soit dans des offices, ministères ou charges ecclésiastiques (cf. canon 1331 ¤ 1 du CIC). 5. Dans le même temps, nous réaffirmons l'espoir que, soutenues par la grâce de l'Esprit Saint, elles puissent retrouver le chemin de la conversion pour revenir à l'unité de la foi et à la communion avec l'Église qu'elles ont brisée par leur geste.Le Souverain Pontife Jean-Paul II, lors de l'audience accordée le 20 décembre 2002 au cardinal Préfet soussigné, a donné son approbation au présent Décret, décidé en session ordinaire de cette Congrégation ; il a approuvé en forme spécifique le n. 4, et en a ordonné la publication.Rome, du Siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,le 21 décembre 2002 Joseph cardinal RATZINGER,Préfet,Tarcisio BERTONE, S.D.B.,archevêque élu de Gênes,Secrétaire
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