La dérive vers la
religion.
Progressivement, L'Eglise de Jésus est
passée d'un réseau de petites
assemblées laïques, autonomes,
charismatiques, mais très solidaires, à
un système ecclésiastique
clérical, pyramidal et
multitudiniste.
Ce fut une régression vers la "
religion" et un retour en force du " sacré"
naturel à tous les peuples.
La naissance et le développement de la
notion de " sacrement" en a été un
élément déterminant.
La dérive religieuse vers la "
chrétienté".
Ici, le temps me manque pour les précisions
et l'approfondissement que le lecteur trouvera au
début du site" le civisme de Jésus"
http://civisme.politique.free.fr/1-civisme.de.jesus/1010-accueil.htm
et "la politique du Messie". http://civisme.politique.free.fr/3-la.politique.du.messie/3010-jesus.politique.htm
Le Nouveau Testament, éclairé de
mieux en mieux par les recherches des biblistes et des
historiens, nous force à dire ceci:
Jésus, laïque, et témoin de
la laïcité du Père, n'a pas voulu
(et n'a pas) créé une " religion
chrétienne", avec dogmes, rites, clergé
et c...
Jusqu'au milieu du 2 ° siècle environ,
fidèle aux volontés des apôtres et
aux inspirations de l'Esprit Saint, la
communauté messianique de Jésus
consistait en petites mais très nombreuses
assemblées autonomes, autogérées,
laïques, charismatiques mais très
solidaires dans la pratique de l'amour fraternel, mais
aussi toujours fragiles.
A partir du milieu du second siècle s'est
amorcé une régression, un
éloignement désastreux, écartant
les fidèles de ce que le Saint Esprit avait
donné et voulu lors de " l'amour du
début" (Apocalypse 2. 4). Le " sacré
" se mit à revenir en force, peu à peu,
restaurant personnes sacrées, rites
sacrés, pouvoirs sacerdotaux,
hiérarchies, cléricalisme, liturgies,
dogmes sacrés, sacrements, et c...
Catastrophe !
Avec son paroxysme dans le système papal du
21° siècle.
Le sacré déforme
définitivement L'Eglise.
Par un processus lent et continu, L'Eglise des non
juifs subit, au plan " religieux", une telle
déformation qu'il faut réellement parler
d'une subversion de la communauté de
Jésus.
Historiquement on a assisté à une
dérive d'abord à la naissance d'un "
pré catholicisme", puis au développement
de "l'ancienne L'Eglise catholique", enfin au Moyen
Âge et jusqu'à présent, à
la formation et à l'épanouissement de la
" nouvelle L'Eglise catholique" à la fois
romaine et papale. Mais voici les
éléments essentiels de cette
évolution, repérables dés les
premiers siècles:
- Au lieu de rester, purement et simplement une
communion de personnes, L'Eglise devient avant tout
une institution, de plus en plus juridique.
- De ce fait, le Repas du Seigneur devient un rite
sacré qui donne le salut et " fait venir" le
Seigneur sur un " autel" sacré, en vue d'un "
sacrifice" offert à Dieu, grâce à
un "prêtre " sacré.
- La pluralité des communautés
domestiques disparaît et laisse la place
à une collectivité qui a besoin, pour
assurer sa cohésion d'un seul " ancien"
défini comme seul compétent pour
maintenir l'ordre et pour bien représenter la "
religion chrétienne": "
l'évêque".
- Puisque l'eucharistie a acquis le pouvoir de
sauver, la distinction est nécessaire entre
ceux qui la donnent et ceux qui la
reçoivent. Ainsi s'établit la
différence entre prêtres et laïcs,
entre un " clergé" et un " laïcat":
distinction que le Seigneur, l'unique Grand
Prêtre avait aboli par son sacrifice
!
L'évêque devient le
détenteur de l'autorité apostolique, le
successeur des apôtres et le sommet de la
hiérarchie à trois étages:
l'épiscopat, le presbytéral et le
diaconat. Les temps modernes verront
l'édifice institutionnel couronné et
coiffé par une sorte de quatrième et
suprême pouvoir religieux: l'évêque
de Rome, le Pape.
- Au plan doctrinal, l'apparition et le
développement du concept de " sacrement"
(sept pour les catholiques et deux pour les
protestants !)Se font très tôt et
très vite, en même temps que la marche
vers "l'épiscopat monarchique": le Dieu de
Jésus devient un monarque féodal, un
super César !
- Finalement, le dogme de
l'infaillibilité pontificale (1871 )
décrète l'impossibilité totale de
revenir en arrière et de réformer les
bases mêmes de l'Eglise-institution, dogmatique
et totalitaire. Le concile Vatican II n'y a rien
changé.
Le dérapage et la dérive pouvaient se
voir dés la fin du 1° siècle :
Clément écrivait de Rome une lettre aux
Corinthiens, comme Paul l'avait fait. Mais
Clément affirmait le " droit"
conféré à l'Ancien, par sa
fonction même de " dirigeant". Alors que
Paul voyait le Saint Esprit derrière la "
qualification" et l'esprit de service d'un humble
serviteur ( 1 Corinthiens 16.16 ) Ignace
d'Antioche.
Probablement en l'année 117,
l'évêque d'Antioche, Ignace,
emprisonné et condamné à mort
lors d'une persécution, fut emmené
à Rome pour y être livré aux
bêtes.
En route, il écrivit sept lettres. Leur
contenu montre nettement qu'Ignace,
déjà, préconise et pratique "
l'épiscopat monarchique" (c'est à
dire: l'évêque, seul, au-dessus des
autres "anciens".) Elles montrent aussi une amorce
de la dérive de L'Eglise vers une " religion de
salut individuel: cette religion domine toujours
L'Eglise.
Georges Siguier , pasteur
E.R.F. en retraite,